Les enjeux de la Présidentielle en Aveyron : le manque de main-d’œuvre, un frein pour l’Aveyron

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  • L’industrie est un des domaines qui recrute énormément en Aveyron.Photo archives G. R.
    L’industrie est un des domaines qui recrute énormément en Aveyron.Photo archives G. R.
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Guilhem Richaud

(2/4). À moins d’un mois du premier tour du scrutin présidentiel, Centre Presse a choisi de se pencher, tous les lundis jusqu’au 4 avril, sur quatre thématiques qui concernent de près l’Aveyron : après l’agriculture la semaine dernière, place donc à l’économie. Suivront le 28 mars la santé et, le 4 avril, le grand âge.

Il y a deux ans, le monde se mettait à l’arrêt pour cause de Covid. L’inquiétude était grande pour les chefs d’entreprise, contraints, pour la plupart, de baisser le rideau temporairement. En quelques jours seulement, toute l’économie française s’est retrouvée à l’arrêt total et l’Aveyron n’a pas dérogé à la règle. À l’époque, imaginer que, 24 mois plus tard, les entreprises du département auraient retrouvé le niveau d’activité d’avant la crise paraissait impossible. Et pourtant, en mars 2022, c’est bien le cas. S’il reste encore des prêts garantis d’État (PGE) à rembourser, cela ne semble pas représenter une source d’inquiétude pour les patrons qui ont également, dans de nombreux domaines, profité à plein des opportunités du plan de relance. Les dispositifs d’aides, qui peuvent atteindre des montants importants, reposent principalement sur de l’accompagnement à l’investissement. Et en la matière, les entreprises aveyronnaises ont joué le jeu. Pas loin de 100 M€ de projets ont été lancés, avec environ 6 M€ d’aides publiques et promettant la création de plusieurs centaines d’emplois.

Plein-emploi théorique

Mais c’est bien là que le bât blesse. Des projets, il y en a. De l’argent à investir, également. En revanche, cela est beaucoup plus compliqué pour la main-d’œuvre. Avec un taux de chômage à 5,8 % à l’échelle du département et sous les 5 % pour le bassin d’emploi de Rodez, les spécialistes estiment que le territoire est proche du " plein-emploi théorique ". Les besoins sont importants dans la plupart des domaines : de l’industrie à l’agroalimentaire, en passant par les services, notamment autour des métiers de la santé et de l’agriculture. La restauration, manque également fortement de main-d’œuvre, qu’elle soit saisonnière ou permanente. C’est bien simple, hormis dans le commerce, qui reste le dernier secteur qui n’a pas encore totalement récupéré du coup d’arrêt brutal du Covid, l’activité a repris partout, les besoins en personnel sont énormes. Et il n’y a pas (assez) de candidats. " C’est une préoccupation majeure d’autant plus qu’elle touche la quasi-totalité des domaines, note Dominique Costes, le président de la CCI, qui suit le dossier avec grande attention. Il n’y a pas un chef d’entreprise que je rencontre qui ne note pas ce problème. " Fin 2021, près de 4 000 postes étaient disponibles chez Pôle emploi, mais, encore plus important, environ 9 000 possibilités d’embauches (sous tous types de contrats) étaient identifiées par la structure.

Isolement, services, transports, routes…

La situation n’est pas nouvelle. Et elle dépasse largement le sujet des entreprises. Il s’agit principalement d’une question de ruralité. L’Aveyron a identifié depuis plus de 10 ans l’importance de développer son attractivité. Les politiques publiques départementales mises en place par les deux précédentes mandatures n’ont pas permis d’inverser la donne et le cap des 300 000 habitants (278 000 actuellement) que le Département s’était fixé, à l’horizon 2030, ne sera pas atteint. Loin de là. La nouvelle mandature départementale s’est elle aussi penchée sur le sujet, mais sans aucunes garanties de réussite tant le sujet est complexe et dépasse ses compétences. La majorité départementale a décidé d’attaquer le chantier par la question du chômage structurel, avec une réflexion globale, avec tous les acteurs du domaine pour tenter de réinsérer ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi. La question de la formation, notamment, est importante. Tant pour aider aux reconversions et à faire coller l’offre et la demande, que pour garder les jeunes sur le territoire. Le sujet de l’attractivité est également majeur dans une période où certaines personnes souhaitent quitter les métropoles. Mais pour cela, il faut apporter des réponses à des questions qui relèvent directement de la ruralité : les services, les routes, les transports, l’isolement par rapport aux grandes villes… Autant de sujets sur lesquels tout l’Aveyron attend des réponses des candidats à la présidentielle.

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Les commentaires (1)
Talcan78 Il y a 2 années Le 21/03/2022 à 14:08

Il faudrait déjà commencer par remettre au boulot tous ceux qui touchent le chômage et le RSA