Rodez. Les enjeux de la présidentielle en Aveyron : le médecin généraliste, ce bien si précieux et si rare…

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  • Dans la préfecture aveyronnaise, 8000 personnes n’ont pas de médecin traitant.Photo José Antonio Torres
    Dans la préfecture aveyronnaise, 8000 personnes n’ont pas de médecin traitant.Photo José Antonio Torres
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Mathieu Roualdés

(3/4). À moins de quinze jours du premier tour du scrutin présidentiel, Centre Presse a choisi de se pencher, tous les lundis jusqu’au 4 avril, sur quatre thématiques qui concernent de près l’Aveyron : après l’agriculture la semaine dernière, place donc à la santé et au grand âge, deux sujets intimement liés. Suivra le 4 avril, la ruralité.

Janvier 2021. En pleine pandémie de Covid-19 et de débats sur les conditions de travail des soignants, les Ruthénois sont inquiets. Non pas pour leur hôpital qui parvient à faire face aux diverses vagues du virus, mais plutôt pour leurs problèmes de santé du quotidien.

L’un des médecins généralistes les plus réputés et prisés de la ville, le Dr Yves Paredes, vient de partir à la retraite. Les standards téléphoniques de ses confrères et de la mairie explosent. Près de 3 500 personnes sont à la recherche d’un nouveau généraliste, incontournable dans toute la chaîne de santé et premier remède à tous les problèmes…

Près d’un Ruthénois sur trois n’a pas de médecin traitant

Le hic, c’est qu’à Rodez comme ailleurs, la plupart ont déjà un certain âge et un carnet de patientèle bien rempli. Résultat : dans la seule préfecture, près d’un habitant sur trois n’a aujourd’hui pas de médecin traitant. C’est dire. Et c’est sans compter le parcours du combattant pour tous les Aveyronnais désireux de consulter un spécialiste.

Si le département fut souvent cité en exemple dans le dossier national de la désertification médicale, la réalité du terrain est souvent tout autre pour les patients. Aux élus de s’organiser. À Rodez, comme ailleurs, tous semblent avoir la même solution : construire des maisons de santé. "Actuellement, c’est le seul modèle qui attire de nouveaux médecins, ne cachait pas il y a peu Alain Vieillescazes, président du conseil de l’Ordre dans le département. Le développement de ces maisons de santé est d’ailleurs une volonté politique du chef de l’État puisqu’il avait annoncé qu’en 2021, il y en aurait 600 nouvelles dans l’Hexagone. Les jeunes médecins souhaitent travailler dans ces excellentes conditions. Le modèle type du médecin traitant avec un énorme volume de patientèle dans son cabinet de 7 heures à 23 heures est dépassé aujourd’hui…"

Quelles solutions ?

Ces maisons de santé, souvent pluridisciplinaires, constitueraient-elles l’unique remède à tous les maux ? Selon plusieurs candidats à la présidentielle, d’autres alternatives existent. Beaucoup misent aujourd’hui sur la formation de davantage de médecins. D’autres brandissent la contrainte, à l’image de Valérie Pécresse souhaitant obliger les internes à réaliser une année sur le terrain dans des déserts médicaux.

En décembre, le président, et désormais candidat, Emmanuel Macron reconnaissait d’ailleurs que la pénurie de médecins "est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays". En 2012, l’Aveyron comptait un médecin pour 750-1 000 habitants. Aujourd’hui, c’est un pour 1000-1250… Qu’en sera-t-il dans cinq ans ?

Hôpital médian : dans le Sud, le choix de la fusion

Le problème est connu depuis des années : deux hôpitaux, deux déficits abyssaux, un manque de praticiens et des patients qui partent, souvent à Montpellier, par peur de ne pas être bien soignés. Après des années de discussions, Jean Castex, Premier ministre, a officiellement signé, mi-mars, la convention pour la construction d’un nouvel hôpital commun à Millau et Saint-Affrique, censé rayonner sur tout le Sud-Aveyron et une partie de la Lozère, et qui sera installé à Saint-Georges-de-Luzençon. La structure, qui devrait voir le jour d’ici à 2030, s’est vue allouer une somme de 90 M€ (80 par l’État et 10 par la Région), dont une partie (7 M€) servira à résorber les déficits actuels. Avec cet équipement moderne, le Sud-Aveyron espère pouvoir attirer des praticiens et assurer une offre de soin de qualité à sa population.
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