Élisabeth Le Bot : "J’ai envie de démarrer quelque chose sur mes terres aveyronnaises"

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Aurélien Delbouis

Passée par le marketing avant de s’offrir une reconversion dans l’architecture d’intérieur, la quinquagénaire originaire de Lassouts poursuit aujourd’hui sa nouvelle quête : "Faire entrer le département dans le XXIe siècle." Elle qui veut créer "un pont entre Paris et le département" et le dit sans ambages.

De sa jeunesse en Aveyron, elle retient encore ces images du "Petit Rouergat", ce train qui faisait la navette entre Paris et le département les veilles de vacances scolaires. Un "petit train" chaperonné par l’abbé Soulié, se souvient Élisabeth Le Bot, cet autre infatigable rouage de la communauté rouergate à Paris. Architecte d’intérieur, la pétillante quinquagénaire n’a pas oublié l’ambiance bon enfant qui régnait dans les wagons de cette initiative aujourd’hui oubliée. "C’était un joyeux train dans lequel personne ne dormait la nuit. Où les plus âgés étaient censés encadrer les plus jeunes. Je me souviens des quais de la gare d’Austerlitz qui sentaient déjà bon l’odeur des vacances. Nos parents nous envoyaient prendre le bon air de la campagne."

Fille de cafetiers aveyronnais installés à la capitale au sortir de l’adolescence, elle qui a vécu la plupart des réunions de famille dans les adresses maisons privatisées pour l’occasion, Élisabeth Le Bot, née Rozières, n’a pourtant pas choisi cette voie qui lui semblait toute tracée.

Aux contraintes d’une vie de zinc, elle préfère le marketing et le commerce. "Les métiers de la restauration sont d’une grande pénibilité. Nous étions ouverts 6 jours sur 7. Inutile de préciser que le 7e jour était consacré au repos. Pour résumer, nous ne partagions pas grand-chose en dehors du boulot. Pas forcément la vie que nous avions envie de mener." Fraîchement diplômée, Élisabeth rejoint une agence de marketing et de communication où elle a la charge des campagnes de pub pour les grands groupes de télévision, de radio. "J’ai aussi travaillé sur le design de plusieurs produits. Élaboré l’identité visuelle de plusieurs grandes marques." Elle y restera dix ans avant d’opérer un changement "radical". "J’avais envie de fonder une famille. Ce qui n’était pas conciliable avec une vie dans le marketing. Trop chronophage".

Pour cette passionnée de décoration, direction les bancs de l’école Boulle, toujours à Paris. "J’ai intégré une formation d’architecture d’intérieur à une époque où les demandes étaient très fortes et l’offre pas vraiment en adéquation." Toujours en activité, elle distille ses bons conseils à des particuliers de la région parisienne. Tout en envisageant la suite, en lien toujours avec l’Aveyron.

"J’ai envie de faire entrer mon département dans le XXIe siècle avec un projet numérique visant à rapprocher les Aveyronnais, ceux de Paris et ceux de l’Aveyron. En jouant sur la solidarité, l’esprit communautaire. Je suis convaincue qu’il y a quelque chose à construire de ce côté-là." Elle qui se dit prête à revenir en Aveyron si l’occasion se présente ne se refuse rien. Pas même de rêver à un nouveau virage professionnel.

"J’ai un attachement presque viscéral à ce territoire qui ne doit pas uniquement se contenter d’être un folklore, une gastronomie ou un paysage aussi magnifique soit-il. L’Aveyron ne doit pas être de ces départements qui regardent dans le rétroviseur." En attendant de préciser sa réflexion, la native de Lassouts a posé les bases de cette nouvelle initiative avec une page Facebook intitulée, comme un clin d’œil, "Les P’tits Rouergats".

"J’y partage tous mes coups de cœur, des informations qui peuvent intéresser les Aveyronnais de passage à Paris et inversement. L’idée est de créer un pont entre les Aveyronnais de Paris et l’Aveyron." Et d’enfoncer le clou : "J’arrive à un moment de mon parcours où j’ai envie de démarrer quelque chose sur mes terres aveyronnaises !" L’appel est lancé.

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