Scandale dans les Ehpad : après Orpea et Korian, le groupe Bridge mis en cause à son tour

  • De "graves manquements" ont été pointés.
    De "graves manquements" ont été pointés. ML - Sylvie Cambon
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Centre Presse Aveyron

Un nouveau groupe de maisons de retraite mis en cause par une enquête de Radio France.

Il ne gère "que" 34 Ehpad en France, loin des géants du secteur. Mais sa gestion questionne elle aussi désormais, mise en cause par des familles de résidents et des salariés qui ont, pour certains, alerté les agences régionales de santé.

Après Orpea et Korian, le gestionnaire de maisons de retraite Bridge est à son tour accusé de "graves manquements" et de maltraitance envers les résidents, selon une enquête de la cellule investigation de Radio France publiée vendredi.

Illustration de ces graves carences, selon nos confrères, la maison de retraite “Les Fontaines”, à Horbourg-Wihr près de Colmar. Un Ehpad de 84 places spécialisé dans l’accueil des malades d’Alzheimer, "qui jouissait jusqu’à peu d’une excellente réputation". Mais depuis le rachat de l’établissement par le groupe Bridge, la prise en charge des résidents se serait sérieusement dégradée, selon plusieurs familles de résidents.

Quatre jours sans être changée

"Je me suis rendu compte que ma femme n’avait pas été changée pendant quatre jours, témoigne Jean-Jacques, cité par France Inter. J’ai remarqué aussi, devant l’état de ses cheveux, qu’elle n’avait pas été douchée pendant plus d’une semaine."

Aujourd’hui, d’après nos constatations de Radio France, l’établissement fonctionne avec trois aides-soignantes par étage, là où auparavant, il y avait en cinq aides-soignantes au deuxième étage pour 42 résidents très dépendants et quatre au premier étage pour 42 résidents un peu plus autonomes.

La directrice licenciée pour "insubordination"

En janvier 2022, selon des échanges de mails dont nos confrères ont eu connaissance, le groupe Bridge a demandé à la directrice de l’Ehpad de l’époque de supprimer huit postes équivalents temps plein. Après avoir refusé ces suppressions de postes, c’est elle qui a été limogée pour "insubordination".

Le manque de personnels a eu, lui, des conséquences directes sur la prise en charge des résidents, selon une aide-soignante citée par France Inter. Résultat : certains jours, les résidents ne peuvent même pas sortir de leur lit. "On essaie de faire au mieux, d’alterner, de les lever un jour sur deux", explique-t-elle.

"Homicide involontaire"

Il faut "une mise en demeure [de Bridge] pour que des moyens immédiats soient mis pour préserver au moins ceux qui s’y trouvent", réclame Claudette Brialix, la présidente de la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leur famille (Fnapaef), au micro de France Info.

Ces dernières semaines, plusieurs dizaines de plaintes de familles de résidents ont été déposées contre le groupe Orpea notamment pour "mise en danger d’autrui" et "homicide involontaire". Une trentaine d’Ehpad sont visés, surtout l’établissement "Le Corbusier", à Boulogne-Billancourt et les "Bords de Seine" à Neuilly-sur-Seine, au centre du livre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet.

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