Usine Sam à Viviez : les mandataires tirent à boulets rouges sur Philippe Martinez et la CGT

  • Philippe Martinez, le 1er décembre à Viviez, lors d'un large rassemblement en soutien des anciens salariés de Sam.
    Philippe Martinez, le 1er décembre à Viviez, lors d'un large rassemblement en soutien des anciens salariés de Sam. Centre Presse - José A. Torres
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Dans une lettre, les mandataires dénoncent des propos "diffamatoires" du leader de la CGT et pointent du doigt la responsabilité du syndicat sur la fermeture de l'usine.

C'est une lettre datée du 22 avril et adressée en personne à Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Dans cette missive de deux pages, que Centre Presse a pu se procurer, les mandataires judiciaires de l'usine Sam sortent de leur réserve. Et refont le match, comme le dit l'adage. Tout d'abord, ils s'en prennent au "patron" de la CGT et ses paroles dans notre titre le 14 avril dernier. Là, Philippe Martinez, en visite dans la fonderie aveyronnaise, s'insurgeait contre le traitement réservé aux trois représentants du personnel de l'usine : David et Ghislaine Gistau ainsi que Sébastien Lallier. "Ils ne sont pas traités comme les autres et sont plutôt maltraités puisque les mandataires liquidateurs refusent de verser leur solde de tout compte. Ce sont les mêmes trois salariés que les liquidateurs ont assignés en justice pour l'occupation de l'usine. Il y a manifestement une discrimination vis-à-vis de ces salariés qui pourrait s'apparenter à du harcèlement. Il faut une intervention publique pour rappeler aux liquidateurs qu'il y a des lois".

Des propos jugés "diffamatoires" et "indignes" par les mandataires. "Votre parole syndicale est peut-être libre mais la limite de cette liberté est fixée clairement par les lois de notre République", peut-on notamment lire. "Vous êtes coutumier du fait, en particulier dans cette affaire. Début décembre, vous déclariez comme illégale la décision de cessation d’activité rendue par le Tribunal de commerce de Toulouse. Cette décision a-t-elle été frappée d’un recours ? Non bien sûr. Vous vous êtes instauré en juré d’un tribunal populaire, le vôtre."

"Combien d'emplois ont été préservés ? 0 !"

Surtout, dans la deuxième partie de leur lettre, les mandataires rappellent que selon eux "un candidat sérieux" fut proposé à la reprise de l'usine fin 2020, en la personne de l'industriel espagnol CIE Automotive. "Malheureusement pour l’emploi et le site de Viviez, cette candidature a vraisemblablement déplu à votre syndicat, et les salariés ont fait le mauvais choix stratégique de se mettre en grève au printemps 2021 et bloquer ainsi totalement la production, pensant sûrement attirer de meilleurs candidats. Mais, Monsieur, qui peut se permettre de croire que provoquer une grève va attirer un candidat repreneur ? Quelle personne un tant soit peu responsable et sensée peut ignorer les conséquences de tels agissements ? Il s’agissait au mieux de la candidature CIE de préserver 200 emplois. Combien ont été préservés finalement ? 0 ! Comme le dit si bien votre prolixe camarade David Gistau : nous ne prétendons faire passer personne de victimes à coupables ! En effet, nous ne savons pas si la candidature CIE serait allée au bout ou non et quel avenir aurait-elle pu préserver à la SAM mais, nous vous prions de cesser de faire preuve d’amnésie sélective, cesser de convoquer des miracles quand vous avez refusé les rares possibilités de préservation d’emploi existantes, cesser d’ignorer les ex-salariés de la SAM qui ne sont pas de votre avis et qui ne sont pas de l’avis des représentants syndicaux, cesser de vous défouler sur les acteurs de la procédure pour masquer vos propres responsabilités syndicales, cesser de remettre en cause des décisions de justice et des règles républicaines."

Et de conclure : "Ce courrier n’appelle pas nécessairement de réponse de votre part, contrairement à ceux que nous avions adressés en décembre 2021 à votre syndicat et vous demandant quelles étaient les mesures d’accompagnement susceptibles d’être mises en œuvre dans la branche. Nous constations dès lors qu’un dialogue constructif pour les salariés en voie de licenciement vous intéressait peu."

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Les commentaires (7)
Lecegephobe Il y a 2 années Le 28/04/2022 à 15:14

La CGT a toujours été le fossoyeur de l'emploi, ce syndicat de traître devrez être interdit

jg15 Il y a 2 années Le 28/04/2022 à 05:42

Si "la CGT revendique le maintien de l'activité industrielle en France", on se demande pourquoi elle ne soutient pas le Rassemblement National, qui a les mêmes objectifs !

LouBecarut Il y a 2 années Le 27/04/2022 à 14:40

Toute l'industrie française a été liquidée en moins de 20 ans. Les mêmes entrepreneurs ont ré-ouverts leurs usines en Europe de l'Est, au Maghreb ou en Asie. C'est le peuple français, en premier lieu les ouvriers et leurs famille qui en sont les victimes. La CGT est un de leur représentant légitime. La CGT revendique le maintien de l'activité industrielle en France. Elle proteste à chaque fermeture d'usine. Cela contrarie les patrons.