L’union de la gauche raye le PS de la carte des législatives en Aveyron

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    Les législatives sont programmées les 12 et 19 juin. Centre Presse - José A. Torres
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L’accord entre LFI, PS, PC et EELV va avoir des conséquences pour les circonscriptions de l’Aveyron. La première va être réservée aux Verts, les deux autres aux Insoumis.
 

Les partis de gauche s’unissent. Après plus de dix jours de tractations, la fumée blanche est sortie et un accord global national entre LFI, le PS, le PC et EELV, en perspective des prochaines élections législatives (12 et 19 juin) a été trouvé. En jeu, un programme partagé, sur le socle de celui de l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, arrivée en troisième position au premier tour de la présidentielle, mais également la distribution des circonscriptions pour le scrutin du mois de juin.

Pour l’Aveyron, l’accord va avoir des conséquences et le département est directement concerné avec l’entente LFI et EELV. En effet, la première circonscription (Rodez-Aubrac) a été réservée aux écologistes. Et donc au jeune Léon Thébault qui devrait lancer sa campagne en début de semaine prochaine. Cela veut donc dire que les Insoumis, qui avaient un temps annoncé la candidature d’un binôme composé de Leïla Arfoutni et de Pierre Defontaine n’iront pas.

Une "gagnabilité" faible sur la première

Début avril, quand la section départementale avait dévoilé les trois équipes envisagées, elle avait ouvert la porte à des changements en cas d’accord national. C’est donc la première circonscription qui a été concédée aux écologistes et à son jeune candidat, originaire de Marcillac-Vallon et étudiant à Sciences-Po Paris.

Sa suppléante devrait être la Ruthénoise Alexandra Dubois, qui a mené la liste EELV en Aveyron aux dernières régionales. À noter qu’au moment de discuter cet accord, les partis ont établi un niveau de « gagnabilité » de chaque circonscription, et la première (comme la troisième) d’ailleurs, a été classée comme très faible.

Quel sera impact de la « dissidence » de Delga ?

Qu’en sera-t-il pour les autres circonscriptions ? Dans la deuxième, le communiste Pascal Mazet s’est retiré au nom de la nécessité d’une union. Il n’a fait que l'anticiper. Surtout, LFI ne lâchera pas cette circonscription où elle a réalisé son meilleur score à la présidentielle en Aveyron au premier tour et qui représente pour le parti sa meilleure chance localement. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon compte sur le profil de Laurent Alexandre, le maire d’Aubin, adhérent, pour porter l’union de la gauche.

Reste à savoir le positionnement de Bertrand Cavalerie, premier fédéral du PS, élu à Capdenac-Gare et qui envisageait aussi une candidature. Ce dernier avait été l’instigateur (et le seul élu) d’une première union, l’année dernière lors des départementales, entre les forces de gauche. Quoi qu’il en soit, la gauche ne partira pas 100 % unie sur la circonscription. En effet, Éric Cantournet, élu départemental sur le canton de Villefranche-de-Rouergue, a annoncé cette semaine sa candidature sous l’étiquette du PRG. Celui-ci aura-t-il le soutien de Carole Delga ?

Ce n’est pas impossible. La présidente PS de la Région Occitanie, défavorable à l’accord national, a passé les dix derniers jours à promouvoir des candidatures socialistes dans la région, qui vont donc devenir "dissidente".

Dans le Sud, les sections socialistes restent puissantes

Dans la troisième circonscription, l’équation est similaire, mais les enjeux différents. Sur un territoire qui n’a jamais échappé à la droite sous la Ve République, la gauche sait que la tâche sera très difficile. Dans l’accord, le choix a été fait de la laisser à LFI, qui a déjà présenté le binôme Michel Rhin et Camille Valabrègue. Mais difficile d’imaginer que duo aura le soutien des sections socialistes millavoise et saint-affricaine, qui restent influentes et notamment d’Emmanuelle Gazel, la maire de Millau, très proche de Carole Delga.

Avant l’accord, le PS envisageait la candidature de Richard Bouigue, originaire de Saint-Saturnin-de-Lenne, permanent du parti à Paris et qui est, depuis la crise sanitaire, partiellement revenu vivre sur les terres de son enfance. Se lancera-t-il en suivant la ligne « Delga » (au risque de perdre son emploi) ? La réponse devrait très vite arriver.

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