Sud-Aveyron - Lozère : l'entraîneur des équipes de France de canoë-kayak vainqueur du 1er Tarn valley trail

  • Renaud Doby, à son arrivée à Millau, revient sur sa performance.
    Renaud Doby, à son arrivée à Millau, revient sur sa performance. Midi Libre
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Recueilli par Jennifer Franco

À 38 ans, Renaud Doby, l'entraîneur des équipes de France de canoë-kayak, originaire de Grenoble mais habitant aujourd'hui Pau, a parcouru les 157,5 km du premier Tarn valley trail en 19 h 29'23''. Julien Tarissan, gendarme à Saint-Flour (Cantal), monte sur la deuxième marche du podium en 19 h 50'18'' et Antoine Biard, de l'Ariège, décroche la troisième place en 20 h 21'33''.

C'est à 2 h du matin, ce samedi 7 mai, que Renaud Doby, le premier vainqueur du Tarn valley trail, a franchi la ligne d'arrivée à Millau, après avoir parcouru les 157,5 km de ce premier ultra-trail du genre en Sud-Aveyron, entre la Lozère et l'Aveyron. Rencontre.

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Je suis heureux et épuisé. Heureux, parce que tout s'est plutôt bien goupillé. J'ai pu partager ça avec ma femme, ma fille de. 3 mois, ma maman et mon papa qui a été mon pacer. C'est encore plus gratifiant de gagner dans ces conditions-là. Cela a été très dur. J'ai eu très rapidement des problèmes d'estomac. J'ai lutté pour avancer. Je suis vraiment épuisé. Ce qui m'a fait tenir le coup, c'est que malgré cette sensation complexe à gérer, j'ai pu rattraper, doubler, passer en tête. Toute ma famille poussait derrière en m'encourageant.

Vous êtes kayakiste, comment êtes-vous venu à la course à pied ?
J'ai arrêté le kayak en 2012 et je me suis mis à courir. J'ai eu des petites victoires sympas, notamment sur le grand raid des Pyrénées, la XT01, des trails avec ces distances-là. 

Quelle est la particularité de ce trail ?
Il arrive tôt dans la saison. Généralement, on passe tout l'été en montagne à faire des bornes pour bien préparer ce genre d'épreuve. Du coup, c'est assez complexe à gérer. L'autre particularité, c'est le début très roulant donc très rapide. On monte donc à des vitesses élevées. Il y a beaucoup de casse de fibre, derrière, c'est complexe à gérer car on a un peu les muscles détruits. Mais il faut quand même continuer à avancer.

Sur les premières sections, vous alliez relativement vite pour un 160 km ?
On passe effectivement à 10 km / h de moyenne au kilomètre 80. En ce qui me concerne, c'est assez rare. Quand je fais la Diagonale des fous, au même kilomètre, je suis à 15 h, là, en 8 h. Il faut réussir à s'en remettre. J'ai mis 20 km à m'en remettre. Il a fallu que je gère. 

Et la deuxième partie du parcours ?
Elle était plus raide, plus technique. Cela me convenait mieux parce que je suis plutôt montagnard. Mais cela reste néanmoins complexe à gérer surtout quand la fatigue arrive, que les cuisses répondent moins bien, qu'il y a moins de précision et de lucidité.

Avec quel objectif, étiez-vous venu ?
Je m'étais fixé un objectif de franchir la ligne d'arrivée sous la barre des 20 h. J'ai mis 19 h 29' exactement, donc mon contrat est rempli. La victoire, c'est le gros plus. 

Votre papa a joué le rôle du pacer sur les 50 derniers kilomètres. Ce qui rajoute de l'émotion forcément ?
Je me suis mis à ce sport en me laissant bercer par tous les récits d'aventure que mon père a pu vivre à travers tous les raids multisports et trails qu'il a faits. Je me suis dit qu'il fallait que j'essaye car la façon dont il racontait, c'était vraiment un dépassement, une réflexion personnelle. Donc, je m'y suis mis avec lui au tout début.
Ma première course a été catastrophique. J'ai mis trois mois à remarcher. J'ai fait un petit break puis je suis revenu, mettant à profit mon expérience de kayakiste. J'ai réussi petit à petit à construire quelque chose d'assez progressif et d'arriver à mon meilleur potentiel. Je sais parfaitement que je ne serai jamais un champion du monde de trail. 

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