Decazeville communauté : quatre maires en appellent à plus de démocratie

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  • Pierre Tieulié, Jean-Louis Denoit, Jean-Pierre Ladrech et Roland Joffre. / BHSP.
    Pierre Tieulié, Jean-Louis Denoit, Jean-Pierre Ladrech et Roland Joffre. / BHSP.
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Bernard-Hugues Saint-Paul

Jean-Pierre Ladrech (Firmi), Jean-Louis Denoit (Viviez), Roland Joffre (Livinhac-le-Haut) et Pierre Tieulié (Flagnac), estiment qu’il existe un problème de gouvernance à Decazeville communauté, présidée depuis 2020 par François Marty, maire de Decazeville.

Pour eux, le vote du budget, fin mars, adopté à une seule voix de majorité sur 29 élus présents ou représentés (10 votes contre et 4 abstentions) est le symptôme d’un malaise.

"Le but n’était pas de mettre le président en minorité car nous avons été surpris par les abstentions de 4 délégués aubinois. Mais sur l’approche philosophique de ce budget, on ne pouvait pas voter favorablement ni s’abstenir", explique J.-L. Denoit.

"Le budget a été l’élément déclencheur de notre position, à savoir que nous les maires ne sommes pas associés à ce fonctionnement de communauté. Il y a certes quelques comités des maires où il ne se passe rien du tout. Nous avons vu des lignes budgétaires où on ne sait pas très bien ce qu’il y a dedans", ajoute J.-P. Ladrech. " On nous demande de signer des chèques en blanc sur lesquels on n’a aucune maîtrise ni vue", poursuit R. Joffre. "Ensuite, seul le bureau de Decazeville communauté décide, sans que l’on soit au courant", indique P. Tieulié. "Le président et son équipe de vice-présidents sont l’exécutif communautaire et font ce qu’ils estiment devoir faire. Ce que l’on demande est de savoir ce qui se fait, pour comprendre. Nous sommes les maires de quatre communes représentants de plus d’un tiers de la population du territoire", soulignent J.-P. Ladrech et R. Joffre.

"On n’est pas assez associés"

"François Marty n’est jamais venu dans les communes présenter son projet. Il est recentré et replié sur Decazeville. Il est le maire-président de Decazeville mais pas d’un territoire. On ne conteste pas que Decazeville est la ville centre et que les principaux projets doivent s’y situer, mais c’est l’approche qui gêne. Lorsque le président du Conseil départemental ou la préfète viennent dans d’autres communautés, le président invite tous les maires. Sauf ici, nous n’avons pas été invités à la venue d’Arnaud Viala. On ne sait pas ce qui se passe, ce qui se dit. Des projets qui n’ont pas été débattus en conseil communautaire mais débattus en bureau exécutif. Il y a un centralisme qui paralyse le fonctionnement. Il y a peu de délégations de signature. Le fonctionnement des commissions pose aussi problème. Par exemple, on va nous demander de voter le budget culture en commission, alors que le budget général a déjà été voté ! Or, le rôle d’une commission est de faire des propositions, notamment financières, avant un vote et non après. Il est demandé aux commissions une baisse a minima de 5 % de leur budget. Mais par exemple, la commission culture n’a rien fait en 2020 et 2021 ; il y a donc eu une baisse du budget votée sur le réalisé. En réalité cela représente – 53 % du budget. Sur les 50 000 € annoncés pour poursuivre l’opération Street art, on nous annonce que ce sera in fine 25 000 €. Ce que les commissions, culture ou transport, proposent est rarement respecté.

La santé est primordiale. Autour de nous, se développent dans d’autres collectivités des contrats de santé, mais ici à notre connaissance rien ne se passe ; or on manque de médecins, de dentistes… Si quelque chose se fait, on ne le sait pas, on ne nous le dit pas. Et quand on a les comptes rendus du bureau exécutif un mois et demi après, on peut s’estimer heureux ! À la suite du budget, on aurait aimé que le président nous réunisse pour savoir ce qui ne va pas. Cela n’a pas été le cas", déplore P. Tieulié.

"On ne réclame rien en termes de gouvernance. On demande simplement à être davantage associé au fonctionnement. La population doit être prise en considération", concluent les maires.

Sollicité, François Marty n’a pas souhaité répondre à ces prises de position, se réservant le droit de réagir ultérieurement.

« On veut plus de démocratie »

« Notre but n’est pas de devenir l’opposition à François Marty car avec le contexte économique, il y a autre chose à faire. On a plutôt intérêt à se serrer les coudes. Mais pour cela, il faut pouvoir discuter, comprendre. On veut plus de démocratie, de compréhension et d’information. Il y a aujourd’hui une gouvernance qui ne nous satisfait pas. On est en droit de se poser des questions : que va devenir la communauté par rapport à ce qui se met en place ? On assiste à un détricotage de ce qui avait été fait pour structurer cette communauté », avancent les quatre maires qui craignent à terme une externalisation de certains services.
 

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