Législatives 2022 : l'esprit d'entreprendre souffle en Aveyron

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  • Les agriculteurs sont,en Aveyron, bien plus nombreux qu’au niveau national.
    Les agriculteurs sont,en Aveyron, bien plus nombreux qu’au niveau national. Photo illustration José A. Torrès
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Guilhem Richaud

Logiquement, les Aveyronnais sont, pour beaucoup, classés, par l’Insee, dans la catégorie des "employés". Leur nombre est quasiment le même dans les trois circonscriptions du département. Derrière, les choses divergent en fonction des territoires. La deuxième, et le Bassin, a davantage d’ouvriers. La première, grâce à Rodez, plus de professions intermédiaires et de cadres.

Le recensement 2018 a permis à l’Insee de connaître les professions des Aveyronnais et de les comparer aux données nationales. Dans chacune des trois circonscriptions, il y a, en majorité, et fort logiquement, des "employés". Cette catégorie, un peu fourre-tout, assemble des professions très variées et souvent mal définies. "On y trouve bien sûr les secrétaires et les agents de bureau, mais aussi les agents hospitaliers, les vendeurs, les pompiers ou les gens de maison, précise l’institut national de la statistique. L’unité du groupe des employés repose en fait plus ce qu’ils sont que sur ce qu’ils font." À noter que ces métiers sont, en grande majorité, exercés par des femmes, hormis pour les policiers et les militaires.

Ce groupe rassemble aussi beaucoup de jeunes, en particulier parmi les employés administratifs d’entreprise et les employés de commerce. Dans les trois circonscriptions de l’Aveyron, le taux d’" employés ", est dans la moyenne nationale (entre 27 et 28 %). C’est dans les professions suivantes que la situation diffère. La deuxième circonscription, avec le Bassin de Decazeville, est celle qui a le plus d’ouvriers (25,5 %), largement plus que dans les deux autres territoires (22,5 % dans la troisième et 21 % dans la première), quand le niveau national est de 22 %.

Artisans, commerçants et entrepreneurs en nombre

On retrouve le schéma inverse chez les "professions intermédiaires". Dans cette catégorie, que l’Insee a créée au début des années 2000 pour y intégrer les professions entre les cadres et les employés, on retrouve une bonne partie des fonctionnaires, mais aussi les professeurs, et la plupart des emplois dans le domaine de la santé. Ceux-ci, sont plus nombreux dans la première circonscription (24,5 %), à un niveau similaire à la moyenne nationale, et moins nombreux dans la deuxième (20,5 %). La troisième se trouve entre les deux (23 %). Cette différence s’explique notamment par le fait que Rodez, étant la préfecture, mais aussi la commune la plus peuplée, on y retrouve davantage de services publics qu’ailleurs, et d’établissements scolaires, qui sont les principaux employeurs de ces salariés.

Logiquement, il y a également davantage de cadres à Rodez qu’ailleurs. Ils sont 12 % dans la première circonscription. Si ce chiffre est largement en dessous de la moyenne nationale (17 %), il est bien au-dessus des deux autres territoires qui sont chacun à 8 %. Cette situation s’explique par le fait que l’Aveyron, dans son ensemble, accueille beaucoup plus d’entrepreneurs que le reste du pays.

Ceux-ci (artisans, commerçants et autres chefs d’entreprise), représentent, dans les trois circonscriptions, autour de 9 % des professions d’actifs. Un chiffre plus de trois points au-dessus de la moyenne nationale.

Terres agricoles et d’agriculteurs

Fallait-il vraiment que l’Insee le relève pour le constater ? L’Aveyron est une terre agricole et d’agriculteurs. Au niveau national le pourcentage est un peu inférieur à 2 %. Dans le département, ce chiffre est beaucoup plus élevé. Selon l’Insee, qui, dans son étude publiée il y a quelques semaines, se base sur les données du recensement de la population de 2018, ils étaient autour de 6 % dans la première circonscription, 7,5 % dans la deuxième et 10 % dans l’immense troisième, qui est, en superficie, l’une des plus grande de France. À noter que le nombre d’agriculteurs est, cependant, en train de diminuer. Les données du recensement agricole, publié au début de l’année 2022, font état de la disparition de 1 500 exploitations agricoles dans le département au cours des dix dernières années. Cette étude n’a cependant pas été faite à l’échelle des circonscriptions, ce qui ne permet pas d’établir une analyse territoriale.

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