À Arsac, l’abattoir a repris vie grâce à Unicor

Abonnés
  • Environ 70 personnes travaillent sur la partie boucherie.
    Environ 70 personnes travaillent sur la partie boucherie. Photo Jean-Louis Bories
Publié le
Guilhem Richaud

Repris en 2020 par Unicor après le dépôt de bilan d’Arcadie Sud-Ouest, l’abattoir a retrouvé un rythme important. Pour le maintenir au niveau, la coopérative a lancé un vaste plan d’investissement. Avec notamment en ligne de mire le travail sur la production de viande en portions.

L’histoire aurait pu s’arrêter à l’été 2020. Lorsque Arcadie Sud-Ouest, union de plusieurs coopératives française, basées à Rodez et qui gérait l’abattoir de Sainte-Radegonde, dans la zone d’Arsac a déposé le bilan, la possibilité de voir cet outil de production repris par un groupe privé était une option. Bigard et Beauvallet étaient d’ailleurs sur les rangs. Mais Unicor, qui était actionnaire minoritaire d’Arcadie (27 %), en a décidé autrement. Le groupe a fait une offre de reprise devant le tribunal de commerce de Montpellier pour les activités ruthénoise et a été choisi. C’est ainsi qu’Unicor a repris, il y a maintenant deux ans, l’abattoir, Ruthènes viande et Cadars Rodez, trois anciennes structures qui étaient gérées par Arcadie. "On avait réfléchi à cette idée avant même qu’Arcadie Sud-Ouest soit placé en liquidation, explique Lionel Favié, directeur général du pôle viande d’Unicor, qui regroupe les trois filiales. À l’époque, on connaissait déjà les difficultés et on avait proposé un démantèlement avec la possibilité pour les coopératives partenaires dans Arcadie qu’elles reprennent les sites sur leur zone d’installation. L’idée n’avait pas été retenue." Alors lors de la liquidation, naturellement le projet a été sorti des cartons. Et avec d’importants investissements. "Le site n’avait pas été rénové depuis son ouverture en 1992", rappelle le responsable. L’entreprise, aidée notamment dans le cadre du plan de relance, a donc lancé un vaste chantier, qui doit durer trois ans et coûter environ 13 M€. Une somme importante pour une coopérative qui symbolise encore un peu plus les enjeux sur cette nouvelle branche, sur laquelle elle compte s’appuyer dans sa stratégie de développement. Les premiers travaux ont déjà eu lieu sur la partie abattage. Au total, en trois ans, c’est 50 % de l’abattoir qui devrait être revu. Le prochain gros chantier, sera celui de la zone de froid. Si cette partie est encore pleinement fonctionnelle, elle doit être revue, avec des technologies modernes, pour notamment mieux prévoir les potentielles pannes qui pourraient mettre totalement à l’arrêt l’outil de production. Ensuite, la bouverie (la zone d’accueil des bêtes) sera refaite et, pour la partie production, des investissements sont prévus, à l’horizon 2024, pour la création d’une ligne dédiée à la viande hachée.

S’adapter au marché

Car c’est bien là l’enjeu, si Unicor, via Ruthènes viandes n’est pas le seul client de l’abattoir, elle représente 70 % de l’activité. Et les évolutions des modes de consommation, depuis plusieurs années déjà, montrent que les clients mangent désormais principalement des produits à base de viande hachée (steak ou produits transformés). Pour rester concurrentiel face aux géants du secteur, l’outil de Rodez doit s’adapter. C’est tout le but enclenché également avec l’Engagement paysan, la nouvelle marque de viande créée il y a maintenant près d’un an. Destinée aux rayons libre-service des grandes surfaces, cette viande, qui met en valeur les labels de qualité des producteurs, est vendue en portions directement en unité de vente consommateur, et donc conditionnée directement pour les consommateurs. Là encore, cette stratégie rentre dans une démarche d’adaptation au marché, avec des clients qui cherchent désormais à mieux maîtriser leur budget.

3380

C’est le nombre d’animaux qui sont abattus chaque semaine, en moyenne à Arsac. Le service commence à cinq heures du matin par les ovins (2 750 bêtes), puis les équipes basculent ensuite sur la chaîne des bovins. En moyenne, 280 gros bovins, 180 jeunes et 170 veaux sont pris en charge par les 70 salariés qui se relaient cinq jours par semaine sur les installations de l’abattoir.

140

C’est le nombre de salariés, hors personnel administratif, qui travaille sur les installations d’Arsac. La moitié est dédiée à la partie abattoir, et le reste sur le volet boucherie. Face aux difficultés de recrutement, l’entreprise fait régulièrement appel à des intérimaires de l’Europe de l’Est. Mais elle cherche à embaucher pour réduire la part d’intérimaires.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?