Economie : au menu du Bistrot 12 à Toulouse, Christèle Guibert et Noël Boudou jouent la carte de l’Aveyron

Elle est née à Paris mais ses racines sont à Cruéjouls. Lui est originaire de Saint-Julien-de-Rodelle. Christèle Guibert et Noël Boudou, respectivement 47 et 44 ans, ont tous deux fait carrière dans la restauration et c’est presque naturellement qu’ils se sont rencontrés en 2006, dans la capitale, au Saint-Médard, un établissement du 5e arrondissement, dans lesquels ils travaillaient avant d’en reprendre la gérance.

Un secteur que Christèle connaissait bien puisque ses parents tenaient La Renaissance, dans le 3e arrondissement, jusqu’en 1991. Elle s’installe ensuite en Aveyron pour suivre des études de comptabilité – bien utile quand on gère une affaire – avant de retrouver Paris et de travailler dans un bar-tabac.

Noël fait ses classes à l’hostellerie de Fontanges, près de Rodez, de 1998 à 2001. Il passe ensuite par Marseille avant de monter à la capitale, à 22 ans.

Monter leur propre affaire

Et c’est donc au Saint-Médard, 120 couverts – patron des viticulteurs – qu’ils font leurs premières armes dans la gérance, durant deux années. Une gérance que Noël avait reprise quelque temps plus tôt avec un associé.

Mais l’envie de monter leur propre affaire les titille. Direction Toulouse où ils rachètent Le Délice, dans le quartier Arnaud-Bernard. Trois ans plus tard et après une pause de quelques mois, c’est l’installation place intérieure Saint-Cyprien et la création, en 2014, du Bistrot 12, plus de 150 couverts avec sa large terrasse, en lieu et place de Chez Sacha, une ancienne crêperie.

"On a tout cassé et tout refait", se souvient Noël. "On voulait quelque chose qui nous ressemble, nous corresponde, appuie Christèle, pour y servir un maximum de produits aveyronnais."

"Touchés" par le Covid

Mais le covid passe par là, dès 2020. Et comme on le sait, les bars et les restaurants, obligés de fermer leurs portes au public, sont touchés de plein fouet.

Le couple tient tant bien que mal le coup, palliant les nombreuses absences du personnel. Mais éprouvés par cette longue période difficile, Christèle et Noël décident de lever le pied et de mettre l’affaire en gérance en juillet 2022.

Installés en banlieue toulousaine, ils profitent de leur repos et s’occupent de leurs enfants de 10 et 12 ans comme jamais.

"On adore ce quartier et on travaillait très bien, insiste Christèle. Mais on était épuisés !"

Si la gérance a changé, l’accueil reste le même. "Il y a vraiment un esprit de village, ici. On a beaucoup d’habitués", se réjouit Noël. "Et puis le cadre est sympa avec une terrasse ensoleillée du matin au soir", insiste Christèle.

Avec toujours au menu des spécialités aveyronnaises – les viandes de l’Aubrac, charcuteries et fromages du pays, les farçous, l’incontournable aligot… "On aime faire découvrir les produits de notre département", disent-ils en chœur.

Et l’envie de revenir au pays ? "Moi, je pars demain", sourit Noël en regardant Christèle. Ce serait plutôt "après-demain" pour Christèle qui avoue être attachée à la vie et à l’animation urbaine, même si elle reconnaît que la qualité de vie en Aveyron est incomparable.