La coupe du monde de rugby féminine, "personne n'en parle", déplore la joueuse aveyronnaise Axelle Berthoumieu

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  • Axelle Berthoumieu (à droite) lors d’un des stages de préparation à la coupe du monde avec l’équipe de France, cet été.
    Axelle Berthoumieu (à droite) lors d’un des stages de préparation à la coupe du monde avec l’équipe de France, cet été. Repro CP
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Margot Pougenq

La native de Gages, troisième ligne internationale mais non retenue pour la coupe du monde de rugby, livre son regard sur la compétition qui débute samedi 8 octobre, en Nouvelle-Zélande.

« La coupe du monde commence samedi 8 octobre et personne n’en parle : ni à la télé, ni à la radio, ni sur les réseaux sociaux… On parle plus de la coupe du monde des hommes, alors qu’elle a lieu dans un an », regrettait Axelle Berthoumieu en début de semaine.

La Gageoise va devoir regarder la compétition qui commence samedi de loin, mais elle est au cœur du jeu : elle a vu les femmes se frayer progressivement un chemin sur le terrain. Et si le modèle masculin de professionnalisation est l’essai rêvé, les joueuses sont encore loin de l’en-but.

« En France, entre 23 et 26 joueuses de XV sont professionnelles, et c’est à peu près pareil en rugby à VII. » Très peu, qui plus est avec douze équipes disputant le championnat d’Elite 1.

L’avenir aux dépens des résultats

Mais depuis qu’elle a fait ses premières passes, sous les couleurs d’Espalion, Berthoumieu a vu les choses changer. « Il y a eu beaucoup d’améliorations, mais aussi des régressions. En haut, à la fédé, ils ne font rien pour que ça bouge. » Et elle a l’intuition que les prochaines avancées, notamment en termes d’investissements, dans la sphère du rugby féminin « dépendront du résultat de l’équipe de France à la coupe du monde ». Une petite pression en plus. Reste à voir comment la compétition va être suivie, plus particulièrement dans l’Hexagone.

Parmi les évolutions auxquelles Axelle Berthoumieu a assisté en quittant les terrains aveyronnais et en rejoignant ceux du pôle de Toulouse, parallèlement ceux de Castres, puis de Blagnac, il y a le public. « J’ai vraiment vu la différence. Le rugby féminin a un public qui s’y intéresse de plus en plus, souligne-t-elle. J’ai eu beaucoup de retours positifs après nos tournées d’automne et d’été, avec l’équipe de France. »

La troisième ligne aile garde aussi dans un coin de sa tête « les stades remplis » pendant le dernier Tournoi des six nations, au printemps, lors duquel elle a disputé deux matches, dont un en étant titulaire.

Dans la foulée et l’euphorie de l’édition masculine, le Tournoi féminin a aussi attiré les regards et les spectateurs. Et pour donner de l’élan à cette coupe du monde, peut-être que celle de 2023 pourra laisser les joueuses (re) prendre du terrain.

Une non-sélection dure à digérer

En stage une grande partie de l’été avec l’équipe de France, Axelle Berthoumieu n’a pas été retenue pour s’envoler avec la sélection vers la Nouvelle-Zélande et le Mondial. « C’était dur. Et après, on doit retourner à la vie normale mais on n’en a pas envie », constate la Gageoise.

Actrice des bons résultats de l’équipe de France au Tournoi des six nations, au printemps, Berthoumieu faisait partie des 38 joueuses appelées pour préparer la coupe du monde. « Je savais que ça allait être compliqué, de base, se souvient-elle. Quand j’ai vu qu’ils (les entraîneurs) ne m’ont pas fait jouer contre l’Italie en match de préparation (3 et 9 septembre, à Nice), j’en ai déduit qu’ils ne voulaient pas me tester et donc pas me sélectionner. »

L’Aveyronnaise a quand même voulu y croire, mais les places étaient chères : sept joueuses ayant participé aux stages de préparation n’ont pas été retenues.

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