Millau. Ruth Croft défendra son sacre aux festival des Templiers : "Ces massifs sont atypiques, ça me plaît"

  • L’an dernier, la Néo-Zélandaise avait fait la course en tête. L’an dernier, la Néo-Zélandaise avait fait la course en tête.
    L’an dernier, la Néo-Zélandaise avait fait la course en tête. MIDI LIBRE - THEO COSTECALDE
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Maxime Cohen

Sacrée l’an dernier, la Néo-Zélandaise défendra son titre ce week-end. Avant de prendre le départ, elle revient sur les raisons qui la motivent à revenir chaque année en Aveyron.

Pouvez-vous vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Mon nom est Ruth Croft, je suis Néo-Zélandaise et depuis 2017 je pratique le trail en compétition en tant que professionnelle. Jusqu’à 2020, je faisais des courses d’environ 85 km, ces deux dernières années j’ai décidé de passer un cap en me focalisant sur des ultratrails entre 120 et 160 km. En parallèle, je poursuis des études de naturopathie et de phytothérapie occidentale.

Comment est née cette passion pour la course à pied ?

Dès l’école primaire en Nouvelle-Zélande on fait des cross, de la piste d’athlétisme. À l’âge de 12 ans, je suis partie en internat et deux ans plus tard, comme j’avais battu une jeune athlète entraînée par son père, celui-ci m’a proposé de me coacher, ce qu’il a fait jusqu’à mes 20 ans quand je suis partie à l’université.

Quel est votre rapport à la nature ?

Il a débuté très tôt puisque j’ai grandi sur la côte ouest connue pour ses grands espaces et une nature omniprésente. Avec mes parents, nous faisions beaucoup de randonnées. Quand j’ai quitté mon pays, d’abord aux Etats-Unis puis à Taïwan, j’ai évolué dans un environnement urbain qui m’a rappelé mon besoin de me connecter à la nature que je considère comme essentielle, comme une échappatoire et que j’associe à mes racines.

Comment vous êtes-vous préparée pour le Festival des Templiers ?

Fin juin, j’ai participé à la Western States aux Etats-Unis qui est une course très roulante. C’était un gros objectif de ma saison avec huit mois de préparation et j’ai gagné. J’ai pris ensuite deux mois et demi de récupération physique et mentale. Les Templiers vont me permettre de relancer la machine. Je connais le parcours puisque je l’ai déjà fait deux fois et je sais que ça se court beaucoup donc je peux capitaliser sur ma préparation initiale.

Qu’est-ce qui vous attire dans cet événement et quel est votre objectif cette année ?

La soirée d’après course qui est très cool ! Et mon objectif c’est bien sûr de gagner.

Par qui serez-vous accompagnée ?

Moi, moi et moi ! Si vous connaissez des personnes disponibles pour me faire l’assistance, je suis preneuse ! Plus sérieusement, les circonstances ont fait que je viens seule mais je peux me le permettre notamment parce que l’organisation du Festival propose une structure d’assistance que je n’ai vue nulle part ailleurs, avec la possibilité de préparer mes ravitaillements personnels en amont de la course.

Qu’est-ce qui caractérise le Grand Trail des Templiers et plus largement le Festival ?

L’histoire de la course qui reste une référence. C’est aussi le monde que draine l’événement avec une ambiance festival comme son nom l’indique bien. En Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, il y a souvent 300 à 400 coureurs, pas 10 000. Enfin, la nature du parcours qui varie un peu avec les massifs très imposants auxquels j’ai l’habitude, c’est atypique, ça me plaît.

Quel est votre meilleur souvenir sportif ?

Hors compétition, c’est de pouvoir partager des aventures avec mes proches comme le Mitre Peak. Lors de ce périple, nous avons traversé à cinq un fjord et fait une folle ascension de 2 000 m en 6 km.

Quelle est votre plus grande fierté ?

C’est d’avoir déménagé à Taïwan seule après mes études. Je ne connaissais personne là-bas. Aujourd’hui, je parle le mandarin et je suis fière d’y avoir vécu cinq ans avant de revenir dans mon pays. Au niveau sportif, c’est d’avoir gagné la Western States en 2021 en présence de mes parents qui avaient fait le déplacement pour la première fois à l’étranger et d’une super équipe d’assistance.

Après les Templiers, quels sont vos projets ?

Une fois la saison terminée, je vais faire une retraite dans le noir durant 10 jours, seule sans aucun contact ni lumière, une réelle introspection. Puis j’irai à Taïwan pour retrouver des amis car c’est sur le trajet du retour en Nouvelle-Zélande où je compte bien passer du temps avec ma famille. Ce sera le moment de débrancher et de profiter de la nature durant la saison off.

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