En vidéos : chez les Madamour au Bistrot Mélac, un troquet parisien où tout respire l'Aveyron

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  • Même si la façade a été rafraîchie, le Bistrot Mélac – anciennement "Le Palais du bon vin" – a gardé son esprit d’antan qui fait tout son charme. Et l’accueil et la cuisine de Didier et Denise Madamour fait le reste. Une adresse à découvrir.
    Même si la façade a été rafraîchie, le Bistrot Mélac – anciennement "Le Palais du bon vin" – a gardé son esprit d’antan qui fait tout son charme. Et l’accueil et la cuisine de Didier et Denise Madamour fait le reste. Une adresse à découvrir. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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A Paris, Emmanuel Pons

À la tête du Bistrot Mélac depuis 2009, Didier et Denise Madamour font rimer farçous et tripous, Aubrac et marcillac pour le plus grand bonheur des amateurs de bonne chère. Une véritable institution bistronomique de la capitale devenue le repaire des épicuriens.

S’il est né à Paris en 1960, dans le XIe arrondissement, d’une mère venue de Saint-Amans-des-Côts et d’un père cantalien, Didier Madamour trouve bien ses origines en Aveyron, à Montézic, où il a passé son enfance chez "une sœur à ma mère", raconte le chef. Aujourd’hui à la tête du Bistrot Mélac qu’il a racheté en 2013, l’Aveyronnais a pas mal roulé sa bosse.

Monté à la capitale à 15 ans pour devenir cuisinier – il est diplômé en 1978 – il redescend au pays pour travailler un an au Buffet de la Gare à Millau avant de faire son service militaire à Fontainebleau, au poste de… cuistot. C’est à cette époque qu’il rencontre, à Paris, Denise Taussac – originaire de Mur-de-Barrez – qui deviendra son épouse en octobre 1982 et qui est toujours à ses côtés, à la maison comme au travail. Puis c’est le retour à Montézic où il officie une paire d’années au restaurant La Capelette au début des années 1980, qui marque la fin de la construction du barrage et la mise en service de la centrale hydroélectrique.

Un riche parcours en région parisienne

"Après, avec ma femme, on est remontés à la capitale. On a pas mal vadrouillé, fait des saisons, des extras dans les bistrots parisiens et même dans le Cantal, à Saint-Projet-de-Castagnouse", se souvient M. Madamour. Le couple prend ensuite en gérance Le Rond-Point de la Gare, un PMU à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) puis Le Nadaud dans le XXe arrondissement.

Les jumeaux Mélanie et Ludovic arrivent en janvier 1992.

En 1995, c’est le rachat de L’Orée du Parc, un restaurant installé dans le Ve arrondissement. Avec déjà la cuisine aveyronnaise au menu. L’aventure durera 13 ans avant le rachat du Quenian (XVe) puis l’acquisition, en 2013, du Bistrot Mélac dans le XIe arrondissement de la capitale.

Un établissement créé en 1938 par le Bozoulais Jacques Mélac et tenu durant 33 ans par son fils également prénommé Jacques.

Ce dernier, qui a pendant de très longues années été l’une des chevilles ouvrières des vendanges de Charonne – il est lui-même devenu vigneron en Aveyron – cède donc son affaire à un autre Nord-Aveyronnais, en la personne de Didier Madamour et de son épouse Denise.

Un bistrot typique

Les nouveaux propriétaires ont tenu à garder le bistrot à vins "dans son jus", dans le "style aveyronnais" avec ses boiseries omniprésentes, ses tables et ses chaises de campagnes, ses décorations d’un autre âge qui évoque le "pays" et, bien sûr, sa carte qui met les bons produits rouergats en avant et sa cave qui propose de déguster de nombreux vins, pour ne pas oublier que le Bistrot Mélac a longtemps été un haut lieu des vendanges de Charonne – stoppée net par la pandémie de Covid – rendez-vous festif qui, chaque année, réunissait tous les amateurs de bonnes bouteilles et de joyeuse fête, toujours bon enfant, entre habitués et amis. Une grappe de raisin stylisée orne d’ailleurs la façade du restaurant.

Et M. et Mme Madamour ont reçu, en 2015, la Bouteille d’or, qui récompense le meilleur bistrot à vin de Paris. C’est dire si le Bistrot Mélac est une référence dans la capitale pour qui apprécie les bons crus.

Les vendanges de Charonne ont été pendant plus de 40 ans une véritable institution.
Les vendanges de Charonne ont été pendant plus de 40 ans une véritable institution. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons

La retraite en Aveyron

Et l’adage qui dit "un repas sans vin est une journée sans soleil" prend tout son sens ici où la fête des vendanges a perpétué durant plus de 40 ans la tradition viticole. D’ailleurs, raconte-t-on, le père Mélac, qui a créé l’établissement qui porte encore son nom, serait mort en descendant à la cave chercher une bouteille de chablis (!).

Même si la façade a été rafraîchie, le Bistrot Mélac – anciennement "Le Palais du bon vin" – a gardé son esprit d’antan qui fait tout son charme. Et l’accueil et la cuisine de Didier et Denise Madamour fait le reste. Une adresse à découvrir.
Même si la façade a été rafraîchie, le Bistrot Mélac – anciennement "Le Palais du bon vin" – a gardé son esprit d’antan qui fait tout son charme. Et l’accueil et la cuisine de Didier et Denise Madamour fait le reste. Une adresse à découvrir. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons

Aujourd’hui, à 62 ans, Didier Madamour est toujours aux fourneaux, son épouse au service pour assurer les 80 couverts plus une vingtaine sur la terrasse. Le restaurant a ses habitués mais accueille aussi les clients qui recherchent l’ambiance typique des bistrots parisiens, avec la touche aveyronnaise en bonus.

Le couple passe les vacances d’été dans le berceau familial de Montézic où il entend s’installer à l’heure de la retraite. Car "Paris, c’est un peu devenu le bordel !", conclut le chef.

Le Bistrot Mélac, 42, rue Léon-Frot (XIe) – Métro Charonne – Tél. : 01 43 70 59 27

Le meilleur du Cantal et de l’Aveyron

Fier de sa double origine aveyronno-cantalienne, Didier Madamour sert dans son restaurant des spécialités des deux départements. À savoir les charcuteries de chez Laborie, les fromages de chez Morin, les farçous, les escargots d’Aurillac, le Mac Mélac et son aligot (!), les tripous de chez Savy à Naucelle, le chou farci de chez Boscus à Saint-Cyprien, le coufidou et bien sûr la saucisse fraîche et le bœuf d’Aubrac…

Si l’Aveyron se mange, il se boit aussi.
Sont proposés le Marcillac du domaine Laurens, le côte de Millau, la bière Aubrac à la pression, le ratafia, le cocktail de l’Aubrac - gentiane, vin blanc, eau gazeuse et crème de cassis - et aussi la prune de Marcillac… Bien sûr, le Bistrot Mélac, haut-lieu des vendanges de Charonne, propose aussi une très large carte de vins.

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