Aveyron : la vigilance des associations face aux nouvelles implantations d'éoliennes ou de parcs solaires
Plusieurs associations dénoncent l’implantation de nouveaux parcs éoliens ou photovoltaïques en Aveyron et craignent la volonté du Gouvernement d’accélérer sur cette question.
Le Gouvernement souhaite rattraper le retard pris par la France en matière d’énergie renouvelable. Pour cela, l’exécutif a soumis un projet de loi aux députés, début décembre, avec un objectif : la neutralité carbone en 2050.
Les collectifs montent au créneau
Mais face à cette volonté politique se heurtent les collectifs qui œuvrent pour la protection de l’environnement. Un développement qui se fait, selon eux, "quoi qu’il en coûte pour l’attractivité de nos territoires, pour la protection de leur environnement et pour leurs habitants".
D’ailleurs, fin novembre, ces mêmes associations, pour la plupart rassemblées au niveau régional derrière le collectif régional Toutes nos énergies/Occitanie environnement, ont déposé une motion auprès des préfets des départements.
Une motion dans laquelle les associations jugent qu’on "ne résoudra rien dans la précipitation, et surtout pas sans une concertation effective de la société civile incluant nos associations". "Ce projet de loi a fait l’objet d’observations sévères de la part de nombreuses instances consultatives, parmi lesquelles le Conseil d’État pour lequel l’étude d’impact du projet est apparue inégale, insuffisante sur plusieurs articles, voire inexistante sur certains dispositifs pourtant importants".
Pour Bruno Ladsous, administrateur au Cérémé (Cercle d’étude des réalités écologiques et mix énergétique) qui regroupe des citoyens indépendants de tout intérêt économique, financier ou politique, les débats autour des énergies renouvelables sont "biaisés par des considérations idéologiques".
"Notre territoire est déjà à énergie positive"
"Il faut être clair : les énergies provenant de l’éolien et du solaire ne sont en rien décarbonées, poursuit-il. Leur impact sur l’environnement est fort. Mais, forcément, il n’est que rarement mis en avant". De plus, Bruno Ladsous estime que "les ENR ne sont pas compétitifs et les coûts de raccordement au réseau sont importants. Nous nous sommes habitués à une électricité peu chère pendant 40 ans, notamment grâce au nucléaire". Pour autant, "nous ne sommes pas contre l’implantation d’éoliennes ou de parcs photovoltaïques. Seulement, nous pensons que cela doit se faire de manière raisonnée et surtout pas toujours aux mêmes endroits".
"L'éolien est déjà bien présent"
"L’Aveyron prend déjà une part importante dans le développement des énergies renouvelables", souligne Bruno Ladsous. "L’éolien est déjà bien présent, le solaire aussi, sans compter l’hydraulique. Notre territoire est déjà à énergie positive". Dans un même temps, l’administrateur du Cérémé comme d’autres responsables d’associations, espèrent la mise en place d’expérimentations locales, peu utilisée car parsemées de freins divers et variés.
Il s’agirait de mettre en œuvre, à l’échelle départementale, une expérimentation pour qu’une instance de concertation s’approprie des responsabilités dans la planification des énergies renouvelables, ce qui relève aujourd’hui des services de l’État. "Ce serait une bonne chose quant à l’acceptation de certains projets", complète Bruno Ladsous.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?