Coupures d'électricité : faible risque en février en cas de froid mais "l'essentiel est derrière nous"

  • Un faible risque subsiste pour le mois de février mais les prévisions sont sereines à partir de mars.
    Un faible risque subsiste pour le mois de février mais les prévisions sont sereines à partir de mars. Illustration - Pixabay
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Nicolas Drusian avec Reuters

Le gestionnaire RTE a annoncé ce mercredi qu'il n'y aurait pas de risques de coupures d'électricité en France avant la dernière quinzaine de février, en cas de vague de froid prolongée.

Les risques résiduels de coupures d'électricité en France pour l'hiver 2022-2023 se concentrent sur la deuxième quinzaine de février 2023 en cas de vague de froid prolongée dans la mesure où la capacité du parc nucléaire devrait alors baisser à nouveau, a annoncé mercredi 18 janvier 2023 RTE.

Lors d'une actualisation de ses prévisions en matière de sécurité d'approvisionnement, le gestionnaire des lignes à haute tension françaises a précisé que la disponibilité des centrales nucléaires d'EDF devrait légèrement dépasser 45 gigawatts (GW) d'ici à fin janvier avant de retomber entre 40 et 45 GW, le niveau de risque pour la fin de l'hiver étant vu comme "moyen". "Il reste encore une période (de risques) autour de la deuxième quinzaine de février. Il reste quelques risques si on traversait une vague de froid importante et longue parce que le parc nucléaire va commencer à décroître", a expliqué Xavier Piechaczyk, le président du directoire de l'entreprise, au micro de Franceinfo.

"L'essentiel des risques est derrière nous", a cependant confirmé le président du directoire de RTE. "On est beaucoup plus décontractés pour le mois de mars et pour le mois d'avril." RTE a également souligné que les baisses de consommation enregistrées en France depuis le début de l'hiver, corrigées des effets météorologiques, se stabilisaient autour de 8,5%. La faible disponibilité du parc nucléaire d'EDF, liée à des opérations de maintenance classiques et à des problèmes de corrosion de certains réacteurs, ainsi que l'effondrement des flux gaziers en provenance de Russie, ont conduit la France à lancer des appels à réduire les consommations d'énergie cet hiver.

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Nous actualisons nos perspectives pour le système électrique pour l’automne et l’hiver 2022-2023 :

— RTE (@rte_france) January 18, 2023

Fin des exportations avec l'arrivée du froid

"(Un) risque moyen n'est pas non plus (un) risque zéro. Ça veut dire qu'il faut vraiment rester vigilants et ça veut dire sous réserve qu'on garde ce niveau, cette ampleur dans les économies d'énergie d'une part, et que la trajectoire sur le nucléaire (...) soit tenue", a déclaré Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE, lors d'une conférence de presse vidéo.

La France, redevenue fortement exportatrice d'électricité depuis le début de l'année, ne le sera plus dans les prochains jours en raison de la baisse des températures, a-t-il en outre indiqué.

RTE a également souligné que l'amélioration des perspectives de disponibilité du parc nucléaire devait encore se confirmer et restait dépendante à la fois des travaux liés au problèmes de corrosion et de la bonne exécution du programme de maintenance prévu, y compris en cas de grèves contre la réforme des retraites, ce qui l'a conduit à ne pas fournir à ce stade de prévisions détaillées pour la fin et la sortie de l'hiver.

La société a en outre fait savoir que l'application Ecowatt, qui permet d'alerter sur les tensions en matière d'approvisionnement, avait été téléchargée trois millions de fois, ajoutant que le risque était désormais réduit mais pas nul de devoir activer d'ici à la fin de l'hiver le dispositif "Ecowatt rouge", prévenant de coupures inévitables si la consommation ne baisse pas.

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Quelle situation pour l'énergie en France ?

Mercredi matin, la disponibilité du parc nucléaire français s'établissait à environ 73%, soit 44,9 gigawatts (GW) sur un total de 61,4 GW de capacités installées. Alors que l'augmentation à venir des tarifs réglementés de l'électricité a été plafonnée à 15% au 1er février, Xavier Piechaczyk a déclaré que la baisse des prix constatée sur les marchés, si elle se confirme à moyen terme, pourrait permettre au gouvernement de "faire décroître progressivement" le mécanisme de "bouclier tarifaire" mis en place pour limiter la hausse des factures.

GRTgaz, gestionnaire de la majeure partie du réseau de transport de gaz en France, a par ailleurs fait état mercredi d'une "situation favorable" en ce début d'année. "Compte tenu du déroulement de l'hiver jusqu'à maintenant et du niveau des stockages encore très élevé, le risque d'un déficit de gaz en volume sur le reste de l'hiver 2022-2023 apparaît très improbable", a indiqué l'entreprise. Toujours selon GRTgaz, le risque de déficit journalier "a également quasiment disparu", bien qu'il subsiste "un risque résiduel sur quelques jours (...) en cas de concomitance d'une forte pointe de froid et d'une baisse des approvisionnements", et même si la baisse des consommations reste "indispensable".

Cette baisse des consommations a atteint 12,8% du 1er août au 15 janvier (en données corrigées du climat). Selon GRTgaz, elle résulte à la fois des clients raccordés aux réseaux de distribution (-13%) et des industriels raccordés au réseau de transport (-24%). Elle est cependant compensée en partie par une hausse des consommations des centrales électriques au gaz, très sollicitées pour pallier les indisponibilités du parc nucléaire (+23,3%).

En matière d'approvisionnements, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) se sont fortement accrues avec 87,7 térawatts-heure (TWh) déchargés dans les terminaux méthaniers français entre le 1er novembre et le 15 janvier 2023, soit 41% de plus que le précédent record à la même date. Pendant cette période, les entrées de GNL ont représenté environ 75% de la consommation française

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