"Indispensable" : Elisabeth Borne a "expliqué" la réforme des retraites ce jeudi soir sur France 2

"C'est un effort collectif qu'on demande à tous les Français" : consciente de la "colère des Français", Elisabeth Borne a défendu la réforme des retraites, ce jeudi 2 février dans l'émission "L'événement", sur France 2.

Selon elle, il est "indispensable de mener une réforme pour préserver notre système de retraite par répartition".

"Nous ne sommes pas tous égaux devant le travail", reconnait-elle, mais assure avoir travaillé avec les partenaires sociaux afin que cette réforme soit la plus juste pour tous. "Il faut de la justice dans l'effort que l'on veut demander aux Français", argumente-t-elle encitant la pénibilité du travail, ou encore les femmes, inquiète de la réforme. Elisabeth Borne s'est défendue que les femmes seraient plus lésées que les hommes concernant ces départs à la retraite. Elle affirme, graphique à l'appui, que les femmes partiront plus tôt que les hommes. Et l'écart des pensions entre hommes et femmes sera réduit dans 10 ans. Mais les trimestres acquis par les femmes durant leur maternité ne seront plus pris en compte. "Un tiers de ces trimestres ne sont pas utilisés", affirme-t-elle.

La première ministre assure que la dette des retraites sera de 12 milliards d'euros en 2027. Bruno Le Maire a affirmé récemment que la réforme apportera 17,7 milliards d'euros aux caisses de retraites en 2030.

"Les dépenses n'explosent pas, mais les recettes baissent" parce qu'il y a de moins en moins d'actifs pour un retraité, dit-elle.

Taxer les plus riches, comme le préconise l'opposition à cette réforme ? Elisabeth Borne se défend "pour préserver le pouvoir d'achat", y compris celui des plus aisés.

"On préfère demander aux français de travailler plus longtemps, comme cela se fait dans les autres pays".

Inciter à l'emploi des seniors

Sur les seniors (+ de 50 ans) étant totalement ou partiellement inactif avant même leur retraite (environ 47%, dont 11% de chômeurs effectifs), Elisabeth Borne a annoncé la création d'un "index senior" pour inciter les entreprises à embaucher et/ou conserver les seniors. Il s'appliquera dès novembre 2023 pour les entreprises de plus de 1.000 salariés, et en novembre 2024 pour celles de + de 300 salariés Des sanctions pourraient être appliquées.

Pénibilité

63% des Français accepteraient mieux cette réforme si elle  prenait mieux en compte "la pénibilité au travail", dont certains critères ont été supprimés en 2017. Elisabeth Borne assure que sa réforme en tient compte et que, par exemple, des visites médicales auront lieu dès 45 ans.

Après l'intervention de la Première ministre, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a commenté ses propos, insistant que la plus grande injustice dans cette réforme des retraites, c'est le report de l'âge légal du travail à 64 ans "pour tous".

S'en est suivi un débat entre des représentants des principaux partis politiques.