Aveyron : un nouveau coup de frein pour le passage à 2x2 voies de la RN 88 ?

C’est le grand défi de la mandature. Il y a peu, l’État a laissé les commandes au Département pour le passage à 2x2 voies de la RN 88 entre Rodez et Sévérac-d’Aveyron. Arnaud Viala a chiffré cette réalisation à quelque 350 millions d’euros. Et a promis les premiers travaux d’ici 2028, date de la fin de son mandat.

Mais ce projet, toujours annoncé sans jamais voir le jour depuis des décennies, a-t-il déjà connu un premier coup dur sous la responsabilité du Département ? La question a animé plusieurs débats ce vendredi, en marge de la session départementale. Car dans la matinée, élus et conseillers ont pris connaissance d’un rapport du conseil d’orientation des infrastructures. Cet organe consultatif, lié au ministère des transports, ne voit semble-t-il pas d’un très bon œil ce projet de passage à 2x2 voies. Et y aurait donné un avis "défavorable".

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Un tracé "ancien" sur des "zones naturelles sensibles"

"Malgré la forte mobilisation des autorités locales et l’accord donné récemment par le gouvernement, la pertinence d’un aménagement complet à 2x2 voies ne semble toujours pas établie comme une réponse adaptée aux besoins de développement économique du territoire concerné. Les projections de trafic, qui restent faibles au regard d’un aménagement à 2x2 voies, méritent elles-mêmes d’être réexaminées en fonction des nouvelles orientations nationales", peut-on lire notamment dans le rapport que Centre Presse s'est procuré. Ce dernier pointe du doigt également "une des sections les plus accidentogènes de la RN 88" et "une conception datée de l’aménagement du territoire".

Présidé par le député David Valence, ce rapport met également en exergue un tracé « ancien » appelé à traverser plusieurs zones naturelles sensibles et classées Natura 2000. Autant d’arguments remis au gouvernement et qui pourrait remettre en cause la participation financière de l’État, attendue à hauteur de 50 % par le Département ? Arnaud Viala ne le croit pas.

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Arnaud Viala : "Un épiphénomène"

Interrogé sur le sujet, le président du conseil départemental a tenu à rappeler que le conseil d’orientation des infrastructures n’avait un "avis que purement consultatif. Et pour moi, il n’est pas défavorable mais mitigé". Et de poursuivre : "Pour nous, cet avis est un épiphénomène et ne remet rien en cause. Le Département s’est battu pour obtenir cette maîtrise d’ouvrage. Et nous l’avons fait en ayant l’assurance que l’État serait à nos côtés. Je pense qu’il comprend très bien le caractère structurant de cette réalisation face à un avis purement technique du conseil d’orientation des infrastructures. Je ne baisserai pas pavillon pour si peu. On ne ferait plus rien si on s’arrêtait de travailler après chaque avis mitigé de tel ou tel organe… "

Quant aux zones naturelles sensibles traversées par le futur tracé, Arnaud Viala indique qu’il "n’apprend rien". "Toutes les études nécessaires seront réalisées", assure-t-il encore.