Coupe de France : Rodez entre passion et raison face à Auxerre pour son troisième huitième de finale de l'histoire

C’est une semaine comme aucune autre que vont vivre les joueurs du Rodez Aveyron football. Entre deux compétitions, deux objectifs, deux réalités si opposées, de l’ivresse d’une coupe où les conquêtes les plus folles sont permises au quotidien d’un championnat où les avant-derniers de Ligue 2 ont tant à perdre.

De quoi conduire à un paradoxe. Le déplacement du soir a tout du match historique, si l’on invoque le prestige de se déplacer à Auxerre, pensionnaire de Ligue 1 et la rareté de se retrouver à ce stade de la compétition, puisqu’il s’agit du troisième 8e de finale du Raf dans la compétition (après 1991 et 2009). Seulement, sa portée est relativisée par le rendez-vous suivant. Car la réception de Nîmes, samedi, un concurrent direct dans la course au maintien, promet d’être capitale pour la suite des évènements.

Priorité au championnat

Entre la gloire d’une épopée historique et l’importance de sauver sa place dans la deuxième division professionnelle, les sang et or ont établi un sens des priorités. "On ne m’a pas demandé de gagner la Coupe de France", a asséné Didier Santini, l’entraîneur arrivé sur le Piton en novembre. Preuve de ce choix : il devrait ainsi aligner un onze de départ très remanié, ce soir, au sein duquel Louis Torres et Jung-bin Park pourraient figurer pour la première fois. Certains tauliers habituels, comme Akim Abdallah, Rémy Boissier, Bradley Danger, Lorenzo Rajot et Clément Depres, devraient être économisés en débutant sur le banc. Serge-Philippe Raux-Yao (ischios) et Marvin Senaya (suspendu) ne seront pas du déplacement, pas plus qu’Eric Vandenabeele, préservé après avoir été longtemps incertain, lui dont les adducteurs douloureux l’avaient empêché de jouer contre Sochaux (1-2), vendredi. "On ne va pas prendre de risque, a expliqué son entraîneur. Cela permet d’avoir un joueur frais sur les deux matches."

À Monaco, les changements n’ont pas empêché l’exploit

La priorité est ailleurs, on l’a bien compris, mais il ne faut pas en conclure que l’exploit est impossible. "Le match contre Monaco était aussi secondaire", a rappelé Didier Santini, en référence au 32e de finale à l’issue duquel ses hommes avaient sorti une équipe du haut de tableau de Ligue 1 (2-2, 5-4 tab). Une preuve que, même remaniée, la formation aveyronnaise peut trouver les ressources pour prolonger son aventure, comme elle l’avait déjà fait à Saint-Etienne (L2 ; 0-0, 4-3 tab) lors de son entrée en lice. Il ne faut d’ailleurs pas occulter que les Auxerrois, même s’ils évoluent à l’étage supérieur, se trouvent dans une situation similaire à celle des sang et or, du haut de leur 19e place et à quatre jours d’affronter Angers, un autre relégable. La tentation du changement risque aussi d’être grande chez les Bourguignons. "À nous de les faire douter", a prévenu l’entraîneur aveyronnais.

"Tout le monde est conscient du travail à faire pour passer en quart de finale", a-t-il appuyé. Alors que son équipe s’est muée en spécialiste des tirs au but, puisqu’elle a aussi sorti Grasse (N2) de cette manière, au tour précédent, elle peut prolonger sa parenthèse enchantée de la coupe, en marge de sa quête principale. Quant à savoir si cela serait bénéfique ou handicapant pour la course au maintien ? Peu importe. Après tout, le Raf a la possibilité d’écrire l’une de ses plus belles aventures en Coupe de France. On a déjà connu des objectifs secondaires moins excitants.