Rodez : Dominique Vermorel, bâtisseur de cathédrales, passe la main mais l’esprit reste le même

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  • Dominique Vermorel (au centre), a passé la main à Clovis, son fils (à gauche), à Quentin Muller et Maxime Auriol (à droite).
    Dominique Vermorel (au centre), a passé la main à Clovis, son fils (à gauche), à Quentin Muller et Maxime Auriol (à droite). Photo Ph.H.
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Philippe Henry

Depuis l’automne, Dominique Vermorel a cédé les rênes de son entreprise à trois de ses salariés, Quentin Muller, Maxime Auriol et Clovis, son fils. Dans un même temps, l’entreprise a décroché un chantier de restauration sur la cathédrale de Notre-Dame de Paris.

Une page qui se tourne et un nouveau chapitre qui s’écrit. Depuis 1988, Dominique Vermorel était à la tête de son entreprise éponyme, située à Salles-la-Source face à l’aéroport de Rodez-Aveyron. Depuis l’automne dernier, trois de ses salariés Quentin Muller et Maxime Auriol et son fils Clovis ont ainsi pris les rênes de l’entreprise. Durant ces décennies, de ses mains, il a patiemment façonné les pierres à restaurer de la cathédrale de Rodez, d’une petite dizaine de cathédrales en France, du patrimoine vernaculaire du Rouergue et des alentours, etc.

Des dizaines de monuments sur lesquels Dominique Vermorel s’est penché, d’abord seul puis avec une équipe qui s’est étoffée au fil des années. " En 35 ans de carrière, je pense avoir vu passer environ 600 personnes au sein de mon entreprise, aime à raconter Dominique Vermorel. Certains sont restés, d’autres sont partis. Mais j’ai souvent créé des histoires singulières avec chacun. Les compétences ça compte, bien évidemment. Mais je me suis toujours d’abord attaché aux hommes et à ce qu’ils avaient à raconter. Il n’y a pas que des compagnons du devoir sur mes chantiers. Bien au contraire, il faut d’abord que la motivation soit là et nous nous occupons de les former ensuite. " Cet état d’esprit que Dominique Vermorel a insufflé tout au long de sa carrière, ses successeurs y adhérent entièrement. " J’ai été seul pendant des années à la tête de l’entreprise. Mais je trouve que cette direction collégiale est une bonne chose ", complète-t-il.

S’il a passé la main à la tête de l’entreprise, celui-ci conserve toujours la direction de quelques chantiers. " Je garde toujours celui de la cathédrale de Rodez en tête, explique-t-il. Cela fait 40 ans que je travaille sur ces pierres. Et j’aimerais que l’entreprise puisse continuer à œuvrer sur l’édifice. "

Restauration et conservation

Dominique Vermorel peut compter sur les nouveaux dirigeants de l’entreprise pour "aller chercher de nouveaux marchés, toujours se renouveler tout en gardant ce qui fait l’ADN de notre société". Pour Quentin Muller, arrivé dans l’entreprise il y a bientôt 20 ans, il s’agit désormais de "poursuivre le travail accompli". "Nous avons d’autres activités à développer, comme la partie échafaudage où nous disposons de 400 tonnes de matériels, qui peuvent s’adapter sur des édifices plus complexes", rajoute-t-il. À cela, la société ajoute l’exploitation d’une carrière de pierre dans le Tarn. En parallèle, "nous voulons également nous appuyer sur nos métiers de la restauration et de la conservation", assure Quentin Muller.

L’avenir de l’entreprise Vermorel sera assurément fait de nouvelles "rencontres, toujours aussi enrichissantes. L’important reste de faire confiance aux gens avec qui l’on travaille et l’on s’enrichit mutuellement", disent d’une même voix Dominique Vermorel et Quentin Muller. Aujourd’hui, une soixantaine de salariés, dont une dizaine d’apprentis, compose l’équipe qui se répartit sur les nombreux chantiers, un peu partout en France, dont celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris (lire ci-contre). "J’ai vécu une vie d’aventures professionnelles, se souvient Dominique Vermorel. Et je suis persuadé que cela va encore continuer avec ceux qui ont pris le relais à la tête de l’entreprise."

Un chantier exceptionnel sur la cathédrale Notre-Dame de Paris

"Je voulais que ces pierres posées sur la cathédrale Notre-Dame soient posées et travaillées ici, en Aveyron. Et ce n’était pas gagné au départ !", raconte Dominique Vermorel. Récemment, l’entreprise a décroché le marché des sculptures neuves de Notre-Dame de Paris, destinées aux pignons Nord et Sud des bras du transept. Un chantier exigeant, notamment par rapport au calendrier qui reste très serré, mais "qui apporte beaucoup à l’entreprise, notamment en termes de compétences" pour les salariés. Et puis, comme souvent, ce chantier s’inscrit dans un cadre tout aussi symbolique que les précédents. Où le travail des hommes vient s’inscrire pour des siècles dans le paysage.
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