L'élevage devient incontrôlable : une vaste opération lancée pour capturer des centaines de bêtes en divagation dans l'Aude

  • La préfecture estime qu'entre 550 et 650 chèvres et boucs en divagation doivent être capturés.
    La préfecture estime qu'entre 550 et 650 chèvres et boucs en divagation doivent être capturés. Illustration - Pixabay
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D'énormes moyens vont être déployés pour mettre fin à la divagation de centaines de chèvres et de boucs dans les Corbières, un problème qui dure depuis plusieurs années.

C'est une invasion insolite, mais pas moins désastreuse, à laquelle font face des communes des Corbières dans l'Aude depuis plusieurs années.

L'élevage de Valérie Corbeaux, installée à Saint-André-de-Roquelongue depuis 2015, était composé de 70 chèvres à l'origine... mais le nombre de biquettes est devenu incontrôlable au fil des ans. Selon L'Indépendant, environ 1 400 chèvres et boucs composaient l'élevage en décembre 2022, et les animaux ont bien du mal à rester en place. Divagation de troupeaux, irruption sur les routes, ravages dans les cultures... Une situation qui exaspère les habitants, les maires et les viticulteurs dont les vignes sont grignotées par les chèvres.

À court de solution, la préfecture va durcir le ton. Dans les colonnes de L'Indépendant, elle annonce une vaste opération entre le 24 et le 29 avril pour capturer les centaines de chèvres et de boucs en divagation. "Il s'agit d'un boulot énorme, qui va mobiliser les services de l'Etat, mais aussi les mairies concernées, la chambre d'agriculture, les viticulteurs, les chasseurs, les lieutenants de louveterie", présente Rémi Recio, le sous-préfet de Narbonne.

L'arrêté de la préfecture prévoit de regrouper les bêtes dans "des espaces de dépôts" installés dans les communes de Portel et Villesèque. Rémi Recio espère que l'éleveuse acceptera de donner quelques-uns de ses bêtes, car si les chèvres ne trouvent pas de destination pour être hébergées dans les huit jours, elles pourraient être euthanasiées. "Mais ça sera l'issue ultime", indique Rémi Recio.

Toujours entre 550 et 650 bêtes dans la nature

En mai 2022, l'éleveuse Valérie Corbeaux craignait la réaction des agriculteurs vis-à-vis de ses chèvres et avait publié une pétition en ligne pour les sauver, rassemblant plus de 45 000 signatures. La Fondation Brigitte Bardot était alors intervenue en finançant un parc de 160 hectares pour contenir le troupeau, à hauteur de 28 000 euros. De plus, avec le soutien des élèves de l'école vétérinaire de Toulouse, 150 à 200 mâles ont pu être castrés.

"Depuis des mois, nous essayons de trouver des solutions", assure la préfecture, mais les divagations sont toujours préoccupantes. Les maires aussi disent avoir fait leur possible pour tenter de loger les bêtes, mais rien n'y fait. Selon une dernière estimation, entre 550 et 650 animaux de l'élevage seraient encore dans la nature. 

Les élus espèrent un point final à ces problèmes de divagations à l'issue de la grande opération de capture prévue à la fin du mois. Quant à l'élevage de Valérie Corbeaux, "quatre actions au pénal" sont toujours en cours et ont été transmises au parquet de Narbonne.

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