VIDEO. Rugby: pourquoi le groupe aveyronnais La Déryves supporte le Stade français et pas Toulouse ?

  • Le Stade français, plus aveyronnais que le Stade toulousain.
    Le Stade français, plus aveyronnais que le Stade toulousain. Repro Centre Presse - Facebook - La Déryves, DR
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On a vu les deux Yves venir mettre le feu en musique dans le vestiaire des Parisiens ce samedi 22 avril, après leur victoire 19-10 sur le Stade toulousain. Pourquoi sont-ils plus rose que rouge et noir ? Explications.
 

Le groupe aveyronnais La Déryves est-il infidèle à sa région ? Samedi 22 avril, guitare en pogne et survoltés, les deux Yves se sont retrouvés dans les vestiaires des joueurs du Stade français après leur victoire 19 à 10 sur le Stade toulousain en Top 14. Où comme à leur habitude, quel que soit les scènes où ils se produisent (ils doivent en être autour de 1 500 concerts en 15 ans de carrière) , ils ont mis le feu. Des images qui pourraient nourrir l'amertume des supporters toulousains (voire aveyronnais) des rouge et noir, après cette défaite. Comme en témoignent quelques commentaires accolés à la vidéo de la célébration de la victoire sur Facebook : "Les gars fêtent comme si ils avaient gagné le Brennus, alors qu'ils ont tout juste battu les espoirs de Toulouse. Ils faut se remettre en question, et bravo a Toulouse", lance Olivier; "Mais comment ça, vous, vous êtes trompé de vestiaire les gars...", s'étonne encore Guillaume.

Mais cette présence de La Déryves auprès du Stade français n'est pas une trahison aux valeurs du Sud-Ouest, de l'Occitanie, de Toulouse et surtout de l'Aveyron, bien au contraire. On vous explique pourquoi.

Stade français, ou Stade aveyronnais ?

D'abord, il est bien connu qu'il y a plus d'Aveyronnais à Paris qu'en Aveyron, et bien plus qu'à Toulouse. Et dans le monde du rugby élite, c'est la même chose. Au moins trois joueurs d'origine aveyronnaise portent en effet les couleurs du Stade français : Joris Segonds, Julien Delbouis et Paul Gabrillagues. Et ce n'est pas tout : le directeur général du Stade français, Thomas Lombart, est lui un proche de la diaspora aveyronnaise à Paris. C'est ce dernier qui a repéré La Déryves qui jouait lors de la Fête de la musique en 2022 dans une brasserie parisienne, le Ministère, tenue par un autre Aveyronnais (comme tout bon troquet de la capitale), Hervé Vayssettes. "On est devenus très amis, avec Thomas", raconte l'un des deux Yves. Et voilà les deux Yves de La Déryves invités à mettre l'ambiance du côté du stade Jean-Bouin, avec un premier vestiaire festif le 3 décembre 2022, à l'occasion de la victoire des hommes en rose sur La Rochelle 27 à 14.

Entre bodega et salon VIP

"Nos interventions dans le vestiaire sont conditionnées à la victoire", précise Yves. Ainsi, le 26 mars, pas de vestiaire pour La Déryves après la défaite à domicile du Stade français 17-13 contre le Racing (l'autre club parisien, mais beaucoup moins aveyronnais). "Mais on a joué dans la Bodega de Jean-Bouin devant 2 000 personnes qui sautaient partout pendant deux heures, un truc de dingue."

Samedi dernier, retour donc au vestiaire pour La Déryves, après une répétition délirante dans le salon VIP du club avant le match, à faire chanter "Antisocial" à Vincent Moscato devant du beau linge, dont l'ancien international Denis Charvet, l'ancien premier ministre et président de la RATP Jean Castex ou encore l'ancien patron d'NRJ et actuel président du Stade français, Max Guazzini, "un mec extravagant qui a amené le monde du spectacle dans le rugby", commente Yves. Qui ne se sent pas honteux d'avoir mené la fiesta parisienne sur le dos de la défaite du Stade toulousain. "En rugby, il y a autant d'ambiance à Paris qu'à Toulouse", conclut-il philosophe, et prêt à remettre le couvert le 14 mai prochain lors de la réception de Lyon.
Où là-bas, l'Aveyronnais se fait encore plus rare qu'à Toulouse...

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