Pornographie : sites, réseaux sociaux... comment le gouvernement veut-il renforcer la protection des mineurs ?

  • Le projet de loi pour sécuriser et réguler "l'espace numérique" annoncé par le gouvernement,  prévoit notamment des mesures pour restreindre aux majeurs l'accès aux contenus pornographiques.
    Le projet de loi pour sécuriser et réguler "l'espace numérique" annoncé par le gouvernement, prévoit notamment des mesures pour restreindre aux majeurs l'accès aux contenus pornographiques. Reproduction Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

L'exécutif veut renforcer la lutte pour limiter l'accès aux sites pornographiques aux mineurs. Il prévoit pour cela de permettre à l'Arcom (l'autorité de régulation numérique) de bloquer et déréférencer ces sites sans l'aval d'un juge. 

Le gouvernement va confier à l’Arcom le pouvoir d’ordonner, sans le concours d’un juge, le blocage par les opérateurs et le déréférencement des sites pornographiques qui n’empêchent pas les mineurs d’accéder à leur contenu, a annoncé ce dimanche 7 mai le ministre délégué au numérique Jean-Noël Barrot.

"Il est urgent de soustraire nos enfants au déferlement des images porno sur internet et de faire respecter la loi une fois pour toutes", a-t-il déclaré.

La mesure fera partie du projet de loi visant à "sécuriser et réguler l’espace numérique"qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, puis proposé avant l’été au Sénat et à la rentrée à l’Assemblée nationale.

Les cyberharceleurs bannis des réseaux sociaux

Celui-ci prévoit également le bannissement des réseaux sociaux des cyberharceleurs déjà condamnés par la justice, et un pouvoir de mise en demeure confié aussi à l’Arcom pour faire cesser la diffusion sur internet de médias frappés d’interdiction dans l’Union européenne.

Née en janvier 2022 de la fusion du CSA et de l’Hadopi, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) est chargée de veiller au respect par les sites pornographiques de leur obligation de vérifier l’âge de leurs visiteurs, qui ne peut plus être une simple déclaration de majorité depuis une loi de 2020.

Mais l’autorité ne peut pour le moment qu’envoyer des mises en demeure en cas d’infraction puis, si elle n’obtient pas de retour, saisir le président du tribunal judiciaire de Paris pour ordonner un blocage par les opérateurs télécom.

Une procédure lancée contre Pornhub et XVideos

Une première procédure visant notamment les géants du secteur Pornhub et XVideos doit aboutir à une décision de la justice le 7 juillet. Le blocage n’est toutefois pas acquis, ceux-ci contestant la requête au motif que la loi n’est pas suffisamment précise sur les modalités de la vérification d’âge.

"Il est prévu dans le texte que l’Arcom publie des lignes directrices" pour définir les contours d’un tel système, a précisé Jean-Noël Barrot, qui s’appuie sur un rapport de quatre sénatrices qui dénonçait les dérives de cette industrie.

Des agents de l’Arcom pourront également être assermentés pour constater des infractions. Le gouvernement souhaite ainsi parvenir avant la fin de l’année à une vérification d’âge effective sur les sites pornos, ou à leur blocage, 4 ans après la promesse d’Emmanuel Macron de faire cesser leur accès aux mineurs.

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