Clément Latieule, originaire de La Primaube : "J’ai réussi l’oral du concours d’archi grâce aux quilles de huit"

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  • Clément Latieule, de passage à Rodez, sur la place de la Cité où, enfant,  il disputait des compétitions de quilles de huit.	Emmanuel Pons
    Clément Latieule, de passage à Rodez, sur la place de la Cité où, enfant, il disputait des compétitions de quilles de huit. Emmanuel Pons L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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Emmanuel Pons

Le Primaubois Clément Latieule, trente et un an depuis peu, est associé au sein de l’agence Leibar Seigneurin qui a été choisie pour le projet de construction d’une halle, au cœur de Rodez.

"J’ai toujours voulu faire archi ou quelque chose dans le bâtiment." À l’heure où les lycéens passent le bac, sans trop avoir d’idée sur leur futur métier – ce qui est le lot de beaucoup de jeunes – Clément Latieule fait figure d’exception. Deux options, donc, pour le jeune homme : préparer un DUT génie civil ou tenter le concours d’architecture. C’est cette dernière voie que suivra l’Aveyronnais. Avant cela, l’enfant, né en 1992, grandit à La Primaube où il est écolier avant d’intégrer le collège de Baraqueville en section bilingue occitan. Et c’est au lycée Monteil de Rodez qu’il décroche son bac S, en 2010.

"Les gens sortaient en pleurs"

"Ensuite, j’ai tenté le concours d’entrée à l’école d’archi de Montpellier. Et à celle de Bordeaux où j’ai été pris." Il faut dire que l’oral s’est très bien passé. "Les gens sortaient en pleurs, se souvient-il. Les jurés m’ont demandé d’expliquer et de dessiner le principe des quilles de huit, car j’avais indiqué sur mon CV que je jouais depuis l’âge de sept ans. À Bordeaux, ils ne connaissaient pas."

L’étudiant décroche sa licence avant de poursuivre par un Master au Chili. "Mes bons résultats en licence m’ont permis de partir à Santiago. C’est une bonne fac avec des profs de renommée internationale", explique Clément Latieule qui, alors, ne parlait pas un mot d’espagnol.

Après une année au Chili suivie de six mois de voyage pour cause d’année scolaire décalée sur l’hémisphère sud – les cours commencent généralement en janvier – le jeune Aveyronnais revient à Bordeaux en 2014 pour préparer son master 2. "Je devais écrire mon mémoire et présenter mon projet de fin d’étude sur lequel j’avais travaillé avec Jules Mousseigne, avec qui je suis aujourd’hui associé au sein du cabinet Leibar Seigneurin."

Xavier Leibar, "mon mentor"

Un projet justement dirigé par Xavier Leibar, qui était prof à l’école d’architecture de Bordeaux. "Mon mentor, depuis l’école et encore aujourd’hui", déclare Clément Latieule. C’est aussi durant cette année qu’il rencontre Clémence Laur, elle aussi originaire de l’Aveyron. Et elle aussi aujourd’hui associée.

"Quand j’ai eu mon master 2, Xavier Leibar m’a propos d’intégrer l’agence Leibar Seigneurin, à Bayonne. Mais j’ai refusé pour retourner au Chili où j’ai passé une année. Ça m’a montré une manière différente de travailler et ça m’a ouvert l’esprit", apprécie-t-il.

Revenu en France en 2016, il accepte finalement l’offre du cabinet bayonnais. "J’y ai fait mes armes, durant trois ans. J’avais travaillé sur des projets à Toulouse et à Bordeaux – surtout du logement collectif et des équipements publics. Les deux fondateurs, Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin, voulaient transmettre tout en gardant la même identité et en conservant les mêmes valeurs", précise Clément Latieule. Une passation "douce et pertinente" qui intègre le jeune Aveyronnais en tant qu’associé, en 2022. L’agence compte aujourd’hui six associés dont les deux cofondateurs plus des collaborateurs et travaille dans tout le grand sud-ouest, de Nantes à Montpellier et même à Paris.

La bonne réputation des Aveyronnais

"Je me plais beaucoup à Bayonne. C’est une très jolie région. Ici, j’ai senti que je pouvais avoir l’équivalent d’un bureau parisien mais avec le confort et la qualité de vie du sud de la France, se réjouit-il. J’ai trouvé un très bon équilibre." Il faut dire que les Aveyronnais bénéficient de "leur bonne image et de leur réputation de sérieux et de travailleurs", même si "on s’est parfois moqué de mon accent", sourit le jeune architecte qui conserve un lien fort avec son département d’origine. Un lien qui l’a encouragé, avec l’agence Leibar Seigneurin, à répondre avec succès au concours lancé par la ville de Rodez pour la création d’une halle, place Eugène-Raynaldy [lire ci-dessus]. "C’est un projet qui nous tenait à cœur", conclut le Primaubois.

Le projet de halle à Rodez

"Une vingtaine d’équipes avaient candidaté et seulement trois ont été retenues pour le concours", rappelle Clément Latieule, associé au sein de l’agence Leibar Seigneurin, qui a remporté le concours pour la construction de la halle, place Eugène-Raynaldy, à Rodez.

On a constitué une équipe qui fait sens pour ce projet", explique le jeune architecte. L’agence Leibar Seigneurin, qui est mandataire et qui assure l’étude et le suivi de chantier, travaille en cotraitance avec l’atelier Montal Mestiri de Cahors, le bureau d’études (tout corps d’état) OCD d’Onet-le-Château et le cabinet Sol et Cité (urbanisme), basé à Toulouse.

Le programme s’inscrit dans "une large étude d’intégration dans le vieux centre historique de Rodez", explique l’Aveyronnais. Une "halle intemporelle, insoumise aux effets du temps, un bâtiment sobre, élégant et attentif aux enjeux environnementaux et qui semblerait avoir toujours été là".

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Les commentaires (1)
Occitanix12 Il y a 11 mois Le 30/05/2023 à 10:23

Bravo, Clément, votre réussite me fait chaud au c½ur et est un exemple à suivre.
Quand Centre Presse rédige ce genre d'article, je suis très content, cela change des mauvaises nouvelles qui sont toujours donnés.