Rallye du Rouergue : la chaleur, l'épreuve dans l'épreuve

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  • Dans ces conditions, les pilotes n’ont d’autre choix que d’énormément s’hydrater.
    Dans ces conditions, les pilotes n’ont d’autre choix que d’énormément s’hydrater. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Mathis Fessard

Pendant les deux jours du rallye du Rouergue 2023, les thermomètres n’ont cessé de grimper en Aveyron. Une épreuve pour le public, les pilotes et leur voiture !

"Allez, on y va, il fait trop chaud !" S’il lui fallait une preuve que l’été avait bel et bien débuté, le public posté au niveau de l’épingle de Moyrazès, samedi 8 juillet après-midi, a été servi. Comme chaque année, après tout. Hormis un orage vendredi soir, le ciel bleu et le soleil de plomb auront été au rendez-vous de cette 49e édition.

Mais on ne peut pas dire que ces conditions, qui ne risquent pas de s’améliorer avec les années, aient été des plus agréables pour tout le monde. Notamment sur les spéciales où la forte affluence ne permettait pas à chacun de se réfugier à l’ombre. Les plus malchanceux ne parvenant pas tous à résister au cagnard, malgré leurs nombreux allers-retours à la buvette…

"On dépasse les 50 degrés dans l’habitacle"

Et si les fortes températures qui ont l’habitude de sévir sur le Rouergue sont une épreuve pour le public, elles le sont peut-être encore davantage pour ceux qui font la course. Car pour les pilotes, il n’existe pas la solution de l’ombre. Pire, ils doivent se confronter aux chaleurs en combinaison intégrale au sein d’une voiture réchauffée par le soleil, le goudron brûlant, bien moins adhérent que d’habitude, et un moteur en action.

"On dépasse les 50 degrés dans l’habitacle. On perd plusieurs litres d’eau pendant un rallye comme ça… Il faut donc penser à bien s’hydrater. Tous les efforts à ce niveau-là deviennent difficiles, mais on doit quand même garder un haut niveau de concentration tout le temps. Cela demande un vrai entraînement de sportif en amont", explique le pilote ruthénois Vincent Leduc, dixième à l’arrivée à Bourran, samedi soir. Ce dernier détaille : "Avant chaque Rouergue, je fais du footing ou du vélo vers midi ou 13 heures en plein soleil et en pleine chaleur. Ça me prépare à encaisser, ne serait-ce que psychologiquement, ces conditions."

Aérer un maximum le moteur : une priorité

Sur un rallye comme celui-ci, tous les pilotes ne sont pas logés à la même enseigne, puisque leur expérience dépend également de leur véhicule. "Il y a en a qui résistent moins à la chaleur que d’autres, mais les voitures sont quand même étudiées pour pouvoir rouler dans des conditions extrêmes. Aujourd’hui, je pense que les constructeurs font plus attention à cela qu’avant", précise le mécanicien CHL de l’Alpine de Leduc, Kévin Chantre. Chose qui est donc moins vraie pour les plus anciens modèles, tels que la Peugeot 205 GTI de Damien Deloustal : "Je pense qu’on ressent plus la chaleur oui, c’est vraiment dur. Pour le Rouergue, on a installé une trappe de toit pour essayer d’avoir un peu d’air…"

Après, qu’importe le modèle, les réflexes doivent plus ou moins rester les mêmes pour les équipages et leurs hommes de main. "De toute manière, on ouvre le capot (quand l’équipage revient à l’assistance, NDLR), parce que l’on doit procéder à des contrôles, mais c’est important de le faire aussi pour refroidir le moteur, rappelle Kévin Chantre. Entre chaque spéciale, si les pilotes ont des temps d’attente, on leur conseille de l’ouvrir pour essayer de le refroidir un maximum. Sur des journées comme ça, où il fait aussi chaud, plus il y a d’air frais qui rentre dans le moteur, mieux c’est."

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