Aveyron : "La détresse est totale" pour les pensionnaires de cette résidence senior contrainte à la fermeture

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  • L'association est placée en liquidation judiciaire, les pensionnaires doivent trouver une nouvelle structure.
    L'association est placée en liquidation judiciaire, les pensionnaires doivent trouver une nouvelle structure. Capture d'écran - Google Street View
Publié le , mis à jour

Les résidents de la résidence senior Beau Soleilont située à Salles-Curan ont jusqu'au 13 octobre pour trouver une nouvelle structure d'accueil, un crève-cœur pour eux, leurs proches et le personnel.

La résidence senior Beau Soleil, à Salles-Curan, va fermer ses portes définitivement vendredi 13 octobre 2023. Un choc pour la vingtaine de résidents qui n'ont pas d'autres choix que de quitter les lieux d'ici là. "On a quelques familles qui ont réussi à trouver des places ailleurs, mais pas tout le monde. La détresse est totale", regrettent les salariés de l'association de gestion de l'établissement.

"Un crève-cœur"

"C'est un crève-cœur pour eux. Ce sont des personnes âgées qui ont l'habitude de manger et de jouer ensemble depuis des années. Ils craignent de se séparer, de se refaire des amis, de devoir tout recommencer".

"Des erreurs commises des deux côtés"

L'association a été placée en liquidation judiciaire le 8 septembre, ne pouvant combler la dette de 70 000 € qui pèse sur ses épaules auprès de l'URSSAF et n'ayant pas trouvé de repreneur. "Ce sont des problèmes qui datent de plusieurs années. L'ancienne gestion était, on va dire, bancale. Il y a eu des problèmes entre le maire de Salles-Curan et l'ancien président jusqu'à sa démission en 2019".

La liquidation judiciaire prononcée 

Un nouveau comité a pris la direction de l'association pour "essayer d'équilibre les comptes" à partir de 2021, mais cela n'a pas été suffisant. "Le tribunal nous a accordé une période d'essai, finalement il a prononcé la liquidation judiciaire".

Aux yeux des salariés, "des erreurs ont été commises des deux côtés", tant du côté de la mairie que de l'ancienne direction. "À la fin, ce sont les personnes âgées qui le paient". Quant aux salariés, ils vont être confrontés à une procédure de licenciement. "Certains n'étaient qu'à deux ou trois ans de la retraite, ça va être difficile de se retourner. Mais le plus dur, c'est d'abandonner les résidents qu'on connaît depuis tellement longtemps. On a l'impression d'abandonner nos propres parents".

Quel avenir pour les résidents qui sont locataires ?

Une partie des résidents sont locataires, dans des logements assurés par Sud Massif Central Habitat. Ils n'ont pas d'obligation de quitter les lieux, mais ils risquent de se retrouver totalement démuni avec le départ du personnel de l'association. "Ils ne sont pas tous autonomes", rappelle l'association. Et ils n'ont pas tous de la famille proche pour prendre soin d'eux. "On a un résident qui a une fille à Montpellier, un autre a sa famille en Bretagne... Et même ceux qui ont des proches pas loin ont besoin d'avoir quelqu'un à la maison en permanence, ce qui n'est pas possible".

La mairie de Salles-Curan confirme que les résidents valides pourront continuer d'occuper leur logement mais devront faire appel à un service extérieur pour faire le ménage et pour la livraison des repas, le personnel de l'ADMR n'étant pas assez nombreux. "Croyez bien que ce n'est pas de gaîté de cœur que je vois cette association en arriver à cette situation, mais dès sa création, elle avait une incertitude de vie, la municipalité d'alors ayant souhaité qu'elle arrive à un équilibre. Il ne s'agit que d'un équilibre précaire qui a rapidement viré au déficit", s'est exprimé le maire Maurice Combettes.

Depuis la mise en place du nouveau comité de direction, la commune a pris en charge la location du véhicule réfrigéré pour la livraison des repas, avec la mise à disposition d'un chauffeur, et a tenté d'amortir les dépenses de la structure avec une subvention prenant en charge l'électricité, l'eau et le téléphone.

Mais la mairie n'a pas pu se positionner en tant que repreneur, ne pouvant "prendre en charge les dettes générées par l'association pour 150 000 € environ d'autant qu'il ne s'agit en rien de sa gestion et que de l'argent public ne peut pas venir combler une dette associative".

Une solution pour les résidents valides ?

Pour les résidents valides qui resteraient à Salles-Curan, un début de solution est envisagé en coopération avec la structure de Salmiech. Elle pourrait prendre en charge la livraison des repas, mobiliser du personnel et s'occuper de la blanchisserie. "Ce n'est pas une mauvaise idée", estiment les salariés de la résidence Beau Soleil. Mais cette coopération reste hypothétique, "et il faut voir s'il est possible de mettre ça en place rapidement car l'échéance approche". 

Pour les résidents qui ne sont pas autonomes, les contraintes restent les mêmes. Ils ne pourront pas rester sans soins à Salles-Curan et doivent trouver une nouvelle résidence d'ici le 13 octobre.

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