Plan loups : sur le plateau du Larzac, le préfet rencontre louvetiers et éleveurs

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  • Les louvetiers, le préfet de l’Aveyron, la sous-préfète de Millau et l’éleveur M. Boutry.
    Les louvetiers, le préfet de l’Aveyron, la sous-préfète de Millau et l’éleveur M. Boutry. Midi Libre - L. V.
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Laura Vaillant

Le préfet et la sous-préfète se sont dernièrement rendus au lieu-dit Bengouzal, sur le plateau, afin de rencontrer les éleveurs touchés par des attaques de loup. L’occasion de prendre contact avec les louvetiers, présents depuis presque deux mois.

Le constat est sans appel. Alors que le département compte depuis le début de l’année 62 attaques, elles sont 34 classées LNE (loup non-exclu). Le Sud-Aveyron, le plus touché, n’est pas épargné et comptabilise 34 constats dont 25 LNE.

"Au total, 159 victimes, dont 132 dans le sud du département ont été enregistrées", souligne Charles Giusti, préfet de l’Aveyron. Depuis le 24 juillet, des lieutenants louvetiers du département, nommés par le préfet, font preuve d’une grande assiduité. Olivier Esperce, l’un d’entre eux, raconte. "Les louvetiers, c’est une vieille institution. Nous sommes là pour régler des problèmes de faune sauvage et retrouver ainsi un équilibre agro-cynégétique. Nous sommes sous les ordres du préfet".

Des louvetiers présents toutes les nuits

Agissant bénévolement, ces chasseurs sont assermentés. Ils jonglent entre gardes, vie professionnelle et familiale : "On procède par roulement. Quand on rentre à 2 heures du matin, il faut se lever comme tout le monde pour aller au travail. De même, on ne peut pas assurer toutes les nuits, à la fois pour préserver notre santé mais aussi pour passer du temps avec nos familles. Alors, on s’organise d’une part, et on fait venir les louvetiers les plus proches quand c’est possible".

Depuis leur arrivée fin juillet, la mission loup "totalise plus de 700 heures de présence sur le terrain", indique le préfet. Parmi les 26 louvetiers du département, 17 sont mobilisés sur le secteur de Saint-Beaulize et Sainte-Eulalie-de-Cernon. Ils sont 3 ou 4 à être dépêchés les nuits pour monter la garde. Ils se répartissent les troupeaux à surveiller, finissent souvent seuls, arme à la main et lunettes thermiques sur le nez, face au loup.

Pour rappel, avant l’arrivée des louvetiers sur le territoire, la ferme de Romain Boutry située à Bengouzal, sur la commune de Sainte-Eulalie-de-Cernon, avait été la plus touchée. Les 18 et 19 juillet, soit deux nuits consécutives, les bêtes de l’éleveur n’ont pas été épargnées. "J’ai subi deux attaques avec cinq décès et une dizaine de blessés", souffle-t-il. Mercredi dernier, l’éleveur a partagé son soulagement : "Leur présence, ça me change la vie".

Pour autant, le louvetier Olivier Esperce est clair : "Cette situation n’est pas tenable. La cohabitation entre les éleveurs, les agriculteurs et les loups est compliquée. Notre présence toutes les nuits n’est pas une solution durable". À la question de savoir laquelle l’était, le lieutenant louvetier répond : "On a un arrêté préfectoral, on peut effectuer un tir létal".

La semaine passée, Romain Boutry accompagnait un louvetier sur place, à la fois pour "témoigner de sa gratitude mais aussi pour voir de plus près comment se déroule une garde".
L’éleveur a vu, non loin de son troupeau, un loup. C’est la dernière fois que le canis lupus a été aperçu par les louvetiers dépêchés sur le Larzac. À ce jour, il semblerait que ce soit un seul et même loup qui tourne autour des troupeaux de cette partie du Larzac.

Les résultats de la mission loup

Pour l’instant, bien que le loup ait été aperçu à maintes reprises, il n’a pas été possible pour les louvetiers de tirer, que ce soit pour un tir de défense ou un tir renforcé. En effet, de nombreuses "conditions doivent être réunies afin de passer à l’acte : une distance assez proche, un loup que l’on doit éclairer et identifier clairement, des règles de sécurité à respecter", précise le louvetier Olivier Esperce.

Ce dernier est convaincu : "Notre présence a évité des attaques", probablement comme durant la nuit de mercredi à jeudi dernier, où le préfet de l’Aveyron et la sous-préfète de Millau, Véronique Martin Saint-Léon, ont accompagné jusqu’à 1 heure du matin les louvetiers sur le terrain.

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Les commentaires (2)
Altair3412 Il y a 7 mois Le 25/09/2023 à 09:50

Quelle gabegie cette réintroduction !
Cela a coûté un pognon fou pour compliquer le travail des éleveurs, pour créer une souffrance animale supplémentaire, pour indemniser. . . . Et maintenant pour contrôler la prolifération ! ! !
Le grand n'importe quoi avec l'argent des contribuables alors qu'il manque d'enseignants, de soignants. . . .
Il faut crier aux fous pas au loup ! ! !

Funny Il y a 7 mois Le 25/09/2023 à 23:54

@Altair3412 ils n'ont pas été reintroduits... Ils sont revenus tous seuls... Comme les loutres...