Affaire Grégory Villemin : comment 39 ans après la mort du garçon de 4 ans, l'ADN a parlé et relance l'enquête de cette affaire criminelle

  • Le 17 octobre 1984, Grégory est enlevé devant chez ses parents puis retrouvé mort quelques heures plus tard dans la Vologne.
    Le 17 octobre 1984, Grégory est enlevé devant chez ses parents puis retrouvé mort quelques heures plus tard dans la Vologne. Capture d'écran - YouTube Faites entrer l'accusé
Publié le , mis à jour

Près de quarante ans après la mort du petit Grégory Villemin, dans les Vosges, à l'âge de 4 ans, enlevé puis retrouvé noyé dans le ruisseau La Vologne, les pieds et les mains ligotés, un corbeau, auteur d'un courrier envoyé aux grands-parents de l'enfant, a été identifié grâce à son ADN. 

Nouveau rebondissement dans l'une des affaires criminelles non résolues et marquantes en France aux multiples rebondissements, qui, 39 ans après les faits, reste encore entourée de mystère.

Le corps découvert dans un cours d'eau

Trente-neuf ans après la découverte du corps du petit Grégory, en 1984, dans un cours d'eau à Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges, un nouvel élément permet à nouveau à l'enquête d'avancer.

Le garçon âgé de 4 ans, qui jouait devant la maison de ses parents, a été enlevé. Le corps du malheureux sera retrouvé quelques heures plus tard dans un ruisseau, les pieds et les mains ligotés. Un mystérieux correspondant anonyme revendiquait alors ce crime commis par vengeance.

Grâce à l'ADN qui dans l'affaire des corbeaux vient de parler. Selon une information révélée par Marianne, l'auteur d'une lettre datant du 24 juillet 1985 adressé aux grands-parents Grégory, Monique et Albert Villemin, a été identifiée après toutes ces années.

La famille Villemin qui durant des années a été la proie de courriers anonymes.

"Je vous ferez (sic) à nouveau votre peau à la famille Villemain (…) Prochaine victime, Monique", indiquait le courrier.

Une femme condamnée pour escroquerie

L'auteur, une femme, qui au moment du drame vivait en région parisienne, a pu être confondue près de quarante après, confondue par son ADN relevé sur la lettre et qui a "matché" avec celle issue du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). La personne a été condamnée pour escroquerie.

Entendue, elle a reconnu avoir envoyé ce fameux courrier mais nie en revanche toute implication dans la mort du garçon.

Des expertises demandées par les époux Villemin en 2021

Une découverte majeure rendue possible après la demande de Jean-Marie et Christine Villemin, les parents de Grégory, de nouvelles expertises en 2021 et notamment des recherches dites d'ADN de parentèle. 

Qu'est-ce l'ADN de parentèle ?

Concrètement, il s'agit d'une méthode qui permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté et répertoriées dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Neuf traces ADN prélevées

Les parents de Grégory souhaitaient que la recherche porte sur neuf traces ADN prélevées sur des courriers anonymes, une seringue et les vêtements de l'enfant.

Des cold cases déjà résolus

Cette technique est pratiquée en France depuis 2012. Elle a permis de résoudre plusieurs "cold cases", comme l'affaire d'Elodie Kilik, violée et assassinée en 2002, ou celle du violeur de Sénart (Essonne), confondu en 2015, 20 ans après les premières agressions. Mais aussi, en Occitanie, celle du pompier avignonnais Robert Greiner confondu près de vingt après pour le meurtre et le viol d'une étudiante, Evelyne Boucher, en 1987 aux Angles (Gard).

"L'espoir sur l'ADN est fondé"

"Cela prouve qu’on a eu raison de croire en ces expertises ADN", se réjouit dans Le Parisien, Me Christine Chastant-Morand, avocate historique des parents de Grégory . "Tant d’années après, on s’aperçoit que l’espoir sur l’ADN est fondé. Avec les avancées de la science, le temps peut nous aider. Jean-Marie et Christine Villemin ont eu raison d’y croire et de poursuivre". Selon leur conseil, le "moteur du couple demeure le même, découvrir la clé cette affaire qui a brisé leur vie en 1984 et comprendre ce qu’a vécu Grégory durant ses dernières heures de vie".

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