Quésaco : les "personality hires", ces salariés qui misent tout (ou presque) sur leur personnalité

  • En s’entourant de "personality hires", les dirigeants contribueraient à créer un environnement de travail où la bonne humeur est de mise.
    En s’entourant de "personality hires", les dirigeants contribueraient à créer un environnement de travail où la bonne humeur est de mise. JLco - Julia Amaral / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les recruteurs se sont longtemps fiés aux diplômes et aux savoir-faire techniques pour départager plusieurs candidats. Mais face à une main-d’œuvre de plus en plus qualifiée, ils prennent de plus en plus en compte les "soft skills". De quoi pousser des candidats inexpérimentés à miser sur leur personnalité pour se faire embaucher.


Ces actifs sont désignés par les anglophones comme des "personality hires" ("recrues à la bonne personnalité" en français). Cette expression se réfère aux professionnels dont le principal atout sur le marché de l’emploi est leur savoir-être. Ils disent, par exemple, être de bonne composition ou avoir un sens de l’humour qui fera mouche à la machine à café. Ils se targuent également de savoir faire preuve d’intelligence relationnelle, d’esprit d’initiative, de créativité et d’une facilité à s’adapter facilement. En d’autres termes, les "personality hires" disposeraient des compétences socio-émotionnelles les plus recherchées dans la sphère professionnelle.

À les entendre, cela suffirait à les rendre embauchables. Car en s’entourant de "personality hires", les dirigeants contribueraient à créer un environnement de travail où la bonne humeur est de mise. Ces collaborateurs insuffleraient une énergie positive au sein de l’entreprise, ce qui contribuerait au bien-être de leurs collègues et, donc, à leur productivité. "[La plupart des organisations] pensent que les "personality hires" peuvent promouvoir un environnement de travail positif ou une meilleure dynamique d'équipe, ou alors elles croient qu'ils servent leur image de marque et leur réputation", a expliqué Carys Chan, conférencière à l’école de commerce Griffith, au site australien ABC.

Dans le sillage des responsables du bonheur au travail

Le phénomène des "personality hires" n’a, en soi, rien de nouveau. Mais il est récemment revenu au goût du jour sur TikTok, où le hashtag associé aurait généré plus de 6,6 milliards de vues. Les publications le mentionnant mettent en scène de jeunes employés dans des situations fictives où leur bonhomie naturelle fait toute la différence, ou prennent la forme de courtes vidéos explicatives vantant les mérites d’une telle attitude au travail. Dans l’une d’entre elles, Savanah Cuevas (@savanahcuevas) explique que les "personality hires" doivent veiller au bonheur de leurs collègues. "Les deux ou trois premières minutes de chaque réunion doivent être consacrées à des échanges personnels. Faites des blagues. Écrivez-les si nécessaire. Ensuite, vous devez saluer chaque personne [que vous croisez au bureau]. Si vous les connaissez personnellement, demandez-leur comment s'est passé leur week-end", explique-t-elle dans l’une de ses vidéos.


Dans ce sens, les "personality hires" ont un rôle assez similaire à celui des responsables du bonheur au travail ("chief happiness officers", en jargon business). Ces derniers veillent à rendre la vie en entreprise plus agréable, en organisant des afterworks, des séminaires axés sur le bien-être et d'autres événements festifs dans le cadre professionnel. Le réseau professionnel LinkedIn en recense mille en France, ce qui montre que cette profession, née dans la Silicon Valley au début des années 2000, est encore marginale dans l’Hexagone.

Quoi qu'il en soit, l'engouement pour les responsables du bonheur et les "personality hires" montre que les entreprises s’efforcent de plus en plus de contribuer au mieux-être de leurs salariés. Mais le bonheur en entreprise doit être la responsabilité de tous, et non juste de quelques collaborateurs à la personnalité pétillante. Il faut que ce sujet fasse l’objet d’un véritable examen de conscience de l’ensemble des employés, y compris ceux occupant des postes à responsabilités, pour éviter de tomber dans le "happy washing".

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