Economie : historique, les coopératives Unicor, en Aveyron, et Capel, dans le Lot, vont fusionner

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  • Jean-Claude Virenque (Unicor) et Christophe Canal (Capel)ont uni les destinéesdes deux groupes.
    Jean-Claude Virenque (Unicor) et Christophe Canal (Capel)ont uni les destinéesdes deux groupes.
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Philippe Routhe

Les deux coopératives agricoles ont acté le principe d’une fusion qui devrait être validée le 29 mars, avec à la clé un nouveau nom.

C’est une page importante de l’économie qui se tourne. Le 29 mars, une nouvelle coopérative agricole émergera, fruit de la fusion entre deux structures importantes : le groupe aveyronnais Unicor et le groupe lotois Capel. Depuis plus d’un an, Jean-Claude Virenque pour Unicor et Christophe Canal pour Capel, œuvrent à ce rapprochement. "C’est aussi et peut-être surtout, une histoire d’hommes. Nous avons la même vision de choses, c’est ce qui nous fait avancer en ce sens", explique Jean-Claude Virenque.

"Ce rapprochement, plus qu'une fusion, est une addition"

C’est dans les locaux de la Quercynoise, à Gramat, qui abrite notamment le site de transformation de la filière palmipède, que les deux dirigeants ont souhaité officialiser cette annonce. Un site "symbolique", Unicor étant client de cet outil structurant du groupe Capel.

"Ce rapprochement, plus qu’une fusion, est une addition", glisse Jean-Claude Virenque, soucieux avec Christophe Canal de ne pas laisser l’impression qu’un groupe absorbe l’autre. "C’est la raison pour laquelle également, nous avons décidé de changer de nom". Exit Unicor et Capel, et place à… mystère ! Le nouveau nom sera officialisé le 29 mars, lors de la première assemblée générale du nouveau groupe qui devrait se dérouler du côté de Rodez ou Onet-le-Château.

"Nous effectuons cette fusion à un moment où tout va bien pour les deux coopératives, où les chiffres sont bons", souligne Christophe Canal, qui pointe les nombreuses ressemblances entre les deux coopératives. Soumises toutes les deux aux mêmes enjeux, que ce soit en termes de renouvellement des générations, de climat, de concurrence…

Attirer d’autres structures

"Notre intérêt est, dans quelque temps, de ne pas se retrouver avec de très grosses structures au-dessus de nous. De rester maîtres de nos choix", explique Jean-Claude Virenque. Qui voit même la possibilité avec la réalisation de cette nouvelle entité économique, d’attirer d’autres structures. Il faut dire que la fusion des deux coopératives va créer un groupe pesant "un petit 800 millions d’euros de chiffres d’affaires", possédant 1 700 salariés, concernant plus de 8 000 adhérents significatifs sur un total global avoisinant les 12 000 à 13 000 personnes et s’étirant de la Corrèze à la Lozère en passant par le Cantal au nord et descendant jusqu’au Tarn et même l’Hérault, les départements du Lot, de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne constituant en quelque sorte le cœur du réacteur.

Cette fusion a pu être source d’inquiétudes pour les salariés du groupe, mais sur ce plan, les deux dirigeants se veulent rassurants. "Le cas ne se présente pas" assure Jean-Claude Virenque. "Je pense même que nous pouvons nous trouver dans la situation d’être en recherches de nouveaux salariés", complète Christophe Canal, qui observe aujourd’hui une forme d’impatience auprès notamment des administrateurs.

"Quoi qu’il en soit, notre volonté est d’apporter les mêmes services, et d’autres nouveaux à nos adhérents et à nos populations", explique Jean-Claude Virenque. Et, chiffres sous les yeux, de souligner l’effondrement du nombre d’exploitations un peu partout. "Nous pouvons être un outil d’accompagnement pour ceux qui s’installeront. Et, de la même manière que les fermes ont grossi, on se doit nous aussi d’être dans cette dynamique".

C’est en tout cas une page importante de l’histoire et de l’économie locale, que ce soit en Aveyron ou dans le Lot, qui se tourne. Cadauma fondée en 1977 et devenu Unicor en 1995, et Capel créé en 1973 ont structuré le paysage économique et agricole de la région. Et vont donc unir leurs destinées pour continuer "leur mission" dans un univers économique où les coopératives agricoles pèsent près de 40 % du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire français.

Le chiffre : 31

C’est le nombre d’administrateurs que comptera le nouveau conseil d’administration des entités réunies. Quinze pour Capel et seize pour Unicor. Ce sont ces trente-et-un membres qui seront chargés d’élire le président de la "nouvelle" coopérative.

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Les commentaires (1)
Mézac Il y a 3 mois Le 19/01/2024 à 18:00

La coopérative Jeune Montagne à Laguiole et la Quercynoise à Gramat sont des exemples à suivre, comme les produits laitiers Cantal-Lot-Aveyron.
Ce regroupement peut être un plus comme l'inverse...