"Tout le monde se projette déjà dans l’après", le village de Veyreau se mobilise pour la reconstruction du clocher détruit dans l’incendie de son église

C’est un épisode dont les habitants du hameau sud-aveyronnais de Veyreau se souviendront encore très longtemps. Cette nuit-là, à 2 h 55 du matin précisément – l’horloge de l’église fait foi – la foudre a frappé le clocher de l’église du village qui s’est embrassé quasi instantanément laissant derrière lui un amas de cendres et de poutres fumantes.

"L’incendie de Notre-Dame à Paris est dans tous les esprits"

Sécurisé par les sapeurs-pompiers, l’édifice fait depuis l’objet de toutes les attentions. "Pas un jour ne se passe sans que nous évoquions le sujet entre nous, au conseil municipal ou dans le village. L’incendie de Notre-Dame à Paris est dans tous les esprits. À notre petit niveau, on a tous l’impression d’avoir vécu la même chose avec cette crainte de voir l’église s’effondrer entièrement" confirme le 1er adjoint, derrière son bureau, mercredi matin, pour envisager des suites à donner.

Un édifice daté de 1877

"Au taquet " depuis cette fameuse nuit, les élus remuent ciel et terre pour redonner de sa superbe à l’édifice daté de 1877 coiffé temporairement d’un chapeau de bâches qui lui donne un faux air de beffroi.

Passé l’abattement des premiers jours, la petite municipalité de 134 âmes s’affaire sous l’impulsion de son maire Régis Cartayrade. "Tout le monde se projette déjà dans l’après ", confirme Loïc Marlas. Un premier adjoint rassuré par la réactivité de l’assureur de la commune qui devrait prendre en charge l’intégralité de la somme consacrée à la reconstruction du clocher. Entre 200 000 et 300 000 euros, soit l’équivalent de son budget annuel. "Loin d’être une paille !"

Devant le croquis épinglé sur les murs de la mairie – dessiné par le premier magistrat lui-même sur la base de photos d’archives – Loïc Marlas explique. "Nous avons déjà consulté la plupart des corps de métier, des entreprises spécialisées notamment pour la charpente ou les cloches, capables de fournir un travail très spécifique."

Fondre les trois cloches ou les reconstruire à neuf ?

Sécurisées provisoirement par le maçon du village, les trois cloches dont la plus volumineuse voisine les 800 kg, devront très prochainement être déposées avant de retrouver leur place initiale. Un travail très certainement confié à l’entreprise Bodet Campanaire dont le savoir-faire fait la renommée.

"Nous attendons un devis pour savoir quelle sera l’option choisie. Soit les fondre à nouveau pour les mouler à l’identique, soit les reconstruire à neuf" sans passer par la case fonte. Les trois rescapées pouvant par la suite – "pourquoi pas" – être exposées dans le village en souvenir de ce malheureux épisode.

"En l’état actuel des choses, rien n’est encore complètement figé", concède l’élu mais "nous nous projetons déjà à l’année prochaine en espérant raisonnablement pouvoir organiser une belle cérémonie inaugurale au printemps 2025, avec bénédiction des cloches en bonne et due forme."

"Cet événement a fini de nous souder"

En attendant, les habitants du hameau accompagnent ce nouveau projet avec enthousiasme et solidarité. Celle-là même que tient à saluer l’équipe municipale. "Beaucoup se sont présentés spontanément pour nous venir en aide, accompagner les secours et les bénévoles. Nous apporter du café, des gâteaux, un soutien. " Certains ont aussi tenu à s’investir financièrement à travers des dons. "La mairie tient vraiment à remercier tout le monde. Cet événement a fini de nous souder."