Le brochet fait son retour ce samedi 27 avril, préparez vos leurres

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  • Du 27 avril au 15 septembre 2024 inclus, il sera autorisé de tenter de capturer ce carnassier surnommé "grand bec".
    Du 27 avril au 15 septembre 2024 inclus, il sera autorisé de tenter de capturer ce carnassier surnommé "grand bec". Repro Centre Presse Aveyron
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    Du 27 avril au 15 septembre 2024 inclus, il sera autorisé de tenter de capturer ce carnassier surnommé "grand bec". Repro Centre Presse Aveyron
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    Du 27 avril au 15 septembre 2024 inclus, il sera autorisé de tenter de capturer ce carnassier surnommé "grand bec". Repro Centre Presse Aveyron
Publié le
Centre Presse Aveyron

Ce samedi 27 avril, l’ouverture du brochet réunira bon nombre de spécialistes, mais aussi des pêcheurs tentés de découvrir un univers riche en émotions.

Grâce aux connaissances scientifiques acquises depuis un siècle, le "requin d’eau douce" est redevenu un carnassier "normal", toujours aussi apprécié des pêcheurs. Aux oubliettes donc les légendes, le décrivant comme toujours prêt à avaler, à absorber et à engloutir toute chose pouvant lui tenir lieu de repas.

Au début du XIXe siècle, par exemple, certains naturalistes prétendaient qu’il pouvait mesurer six mètres de long, peser cent quatre-vingts kilos, et vivre près de trois siècles… De quoi troubler la sérénité des populations et refroidir l’ardeur des pêcheurs tentés de rejoindre les étangs. Car c’est là que le "grand bec", décidément affamé, aurait bondi sur le museau d’une mule venue s’abreuver ou mordu le pied d’une pauvre servante (*).

En vérité, comme tous les autres carnassiers, le "grand bec" est à la fois prédateur et prédaté. Par ailleurs, à force de mieux l’observer et de le considérer autrement qu’en véritable tyran, les naturalistes mais aussi, bien avant eux, les producteurs de carpes ont constaté tout le bénéfice que les milieux naturels et les piscicultures pouvaient tirer de sa présence. En éliminant régulièrement les sujets blessés et malades (carpes, gardons brèmes), le brochet fait figure d’agent écologique, indispensable au bon fonctionnement des milieux. Cependant, cette "réhabilitation" n’a pas empêché, ces dernières décennies, la baisse sensible des effectifs. Le roi des lacs et des rivières est en effet classé espèce vulnérable en France. Outre la limitation du nombre de capture décidée par le législateur, la fédération aveyronnaise de pêche réalise, depuis 2019, des lâchers de brochets et propose plusieurs parcours no-kill. Le brochet continue d’attirer, en effet, toujours de nombreux pêcheurs adeptes, en particulier sur les barrages (lire par ailleurs).

Brochet en pointe

En évoluant proche des berges une bonne partie de la saison, le "grand bec", même de belle taille, reste un poisson accessible et capturable du bord. C’est très certainement, d’ailleurs, la première raison qui explique son succès auprès des jeunes, le plus souvent sans bateau. Ce prédateur, souvent à l’affût, prend position dans les herbiers, le long d’un muret ou dans les branchages d’un arbre immergé, puis également à proximité d’une souche ou d’un bloc rocheux. Installé confortablement et bien camouflé grâce aux couleurs de sa robe, il a tout le loisir d’observer son fond d’écran, plutôt excitant, où des bancs de poissons s’agitent, petits et gros. De quoi rendre dingo "messire brochet", qui l’estomac vide, finit par dégoupiller. Le démarrage est fulgurant, pouvant atteindre 50 km/h. À cette vitesse, il "tape" le plus souvent dans le tas, de manière imprécise (rien à voir avec les frappes chirurgicales d’une perche ou d’un sandre).

À la surface de l’eau, les poissons giclent de toutes parts, à la manière d’un feu d’artifice. Pas de doute possible, c’est bien un brochet. Voilà une belle opportunité dont il faut profiter immédiatement, en lançant le leurre ou son poisson mort manié en direction de l’attaque. Avec sa gueule grande ouverte et son râtelier de 700 dents, "messire brochet" est vraiment bien équipé pour se saisir de l’offrande…

Taille XXL

Actuellement, malgré le vif intérêt que suscite en particulier la pêche du sandre ou de la perche, la combativité et les dimensions parfois hors norme du brochet sont les autres raisons qui expliquent son succès. Faire un métré, ou mieux, dépasser cette barre magique, est synonyme d’exploit, que les meilleurs spécialistes rééditeront au cours de la saison. Cependant, il ne faudrait pas croire cette pêche réservée aux seuls pros (eux aussi ont été débutants et continuent d’apprendre). Placés dans de bonnes conditions et bien encadrés, les jeunes qui se lancent dans l’aventure peuvent espérer capturer des brochets. Ici, la taille des sujets n’a aucune importance. Il faut avant tout espérer qu’une première capture déclenche chez le débutant, l’envie de se perfectionner durablement, pour progressivement maîtriser les différentes techniques. Dans quelques semaines, en mai et juin, la présence des alevins leur facilitera la tâche, car les chasses seront visibles et les leurres de surface la solution pour surprendre un "grand bec".

Parcours de pêche à privilégier

Dans le Nord-Aveyron, le barrage de Sarrans reste la référence. Sa longueur (35 km) et sa superficie (1 000 hectares) offrent en principe la possibilité de pêcher en toute sérénité. Un atout quand pêcher rime avec évasion.

Ensuite, le lac de Maury (Saint-Amans-des-Côts), puis la rivière Lot, au niveau du barrage de Golinhac où la pêche du brochet est classée en no-kill (Estaing). Toujours dans la vallée du Lot, un autre parcours no-kill brochet à Livinhac-le-Haut, ainsi que les biefs situés à l’aval sont des destinations intéressantes.

Au centre du département, deux autres parcours no-kill méritent le détour : le lac du Val de Lenne (Baraqueville) et celui de La Gourde (Canet-de-Salars) où seule, la pêche du bord, est autorisée. Enfin, le barrage de Pareloup, sur le Lévézou, et le lac de Pinet, dans le Sud-Aveyron, devraient également faire partie des destinations choisies pour le jour de l’ouverture.

Pour en savoir plus sur les parcours : www.pecheaveyron.fr

Le plus important consiste à multiplier les parties de pêche, si possible, on le répète, avec des personnes confirmées, par exemple, un animateur de l’école de pêche fédérale ou un guide de pêche. Bien sûr que certaines vidéos ou articles de magazines spécialisés peuvent être une bonne entrée en matière, mais l’expérience du terrain reste indispensable. Les nombreuses heures passées au bord de l’eau permettent d’acquérir des connaissances solides sur le comportement du poisson, le choix des leurres et leur animation, ou encore le type de poste où trouver le brochet, et enfin les conditions météo favorables (vent, temps couvert…).

Ce véritable laboratoire à ciel ouvert qui s’offre au pêcheur de brochet, reste un lieu de réflexions fécond, où l’intuition, la rationalité et les fruits de l’expérience jouent des coudes pour décider quelle est la meilleure façon d’agir. Enfin, si les échosondeurs facilitent le repérage des poissons et augmentent objectivement les chances de capture, ils n’exonèrent pas ses utilisateurs des contraintes évoquées plus haut. Les conditions météo, l’appétit du carnassier et leur densité, puis plus récemment, le réchauffement climatique restent des paramètres dont la technologie ne peut toujours pas s’affranchir. (*) Le parfait pêcheur à la ligne (Izaac Walton).

Pêche aux leurres : conseil de base

Samedi, une fois sur place, le pêcheur de carnassiers pourra utiliser deux types de leurres, reconnus pour leur efficacité. D’abord ceux qui vibrent (spinnerbait et shatterbait), qui permettent en principe de capturer des brochets de taille moyenne, entre 50 et 70 cm. Ensuite, il sera possible de tenter sa chance, en montant un gros leurre souple (swimbait). Celui-ci mesure entre 18 et 25 cm, à manier lentement ou rapidement en début de saison. Pour bien exploiter le potentiel de ces leurres, il faut absolument se procurer deux cannes, l’une adaptée aux leurres durs, et l’autre aux leurres souples.

La partie de pêche doit durer le plus longtemps possible, car le repas du brochet débute n’importe quand. Le pic d’activité dure peu de temps (20 minutes), mais est très intense, avec à la clé, parfois, plusieurs brochets capturés sur une même zone ! Attention ce pic d’activité peut se renouveler, ou pas, au cours de la journée. Pour éviter de subir, éventuellement, des frustrations, les débutants ont intérêt à utiliser des leurres de 18 cm maximum. Ces attrape-tout pourront également tenter des sandres ou des perches de belle taille.

Enfin, avant de lancer le leurre ou le vif, bien régler le frein du moulinet et ouvrir en grand son épuisette. Quand messire brochet passe à table, il faut être prêt !

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