Rugby : Rodez, sacré retour de bâton

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  • Toute la détresse des Ruthénois, éliminés au stade des 32es de finale et donc condamnés à rester en Fédérale 3, ce dimanche à Servian.
    Toute la détresse des Ruthénois, éliminés au stade des 32es de finale et donc condamnés à rester en Fédérale 3, ce dimanche à Servian. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Liquéfiés durant les 25 premières minutes ce dimanche en 32es de finale retour de Fédérale 3 à Servian, les Ruthénois ont été lourdement éliminés de la course à la montée, 47-7.

Les larmes d’une saison avortée. D’une accession en Fédérale 2 zyeutée depuis tant de mois, pensée de surcroît revenue accessible après un match aller prometteur (20-18), et finalement encore ratée un tour avant même de pouvoir la jouer. Mais une heure plus tôt, c’est surtout des regards dans le vide, des bras ballants, des coups de sang, des éclats de voix. Comme groggy, les Rouergats, en 12 minutes seulement, ont effacé les sacrifices de toute une saison. Terrible ! Alors, certes, ces Ruthénois-là sont jeunes et ils ne partaient pas – c’est peu dire – avec la faveur des pronostics face à ce qu’il se fait de mieux en France à ce niveau. Mais atomisés au final 47-7, cette dernière sortie a de quoi laisser un goût amer au moment de partir pour des vacances dont certains pourraient ne pas revenir.

Pourtant, les premières secondes ont laissé entrevoir un Rodez rugby conquérant, à l’image de ce qu’il avait réussi à produire une semaine plus tôt. Sauf que, cette fois, ce qui avait été aussi le cas rue Vieussens mais moins handicapant au final, les errements en touche ont fini par anéantir la force collective sang et or, contredire même leur engagement au point de l’éteindre ensuite de trop longues minutes.

"On n’a pas suffisamment travaillé la conquête durant l’année"

Avec trois lancements bazardés d’entrée ! "ça nous met dans l’embarras, n’a pas masqué ensuite Mathieu Delcayre. Pourtant on l’a travaillé." Pas suffisamment néanmoins pour celui qui a d’abord été le lanceur "fautif", Adrien Falgayrat. "La touche, c’est quelque chose qu’on a travaillé en dents de scie toute la saison, balance-t-il depuis la pelouse, alors que la bandas est en action pour fêter les héros locaux. Malheureusement, on l’a laissé de côté malgré tout, on n’a pas suffisamment travaillé la conquête durant l’année et on le paie cash. Ça a peut-être marché avant, mais là on arrive à des moments cruciaux où on n’a pas le droit à l’erreur et on en a fait beaucoup." Un constat aussi froid que limpide. Avant de terminer sur le sujet : "Je ne suis pas talonneur de base, je suis pilier droit, je peux lancer mais je ne m’entraîne pas toute la saison à lancer, donc je peux avoir le droit à l’erreur. " Surtout, avec deux autres lanceurs sur les deux matches et des alignements différents, le rendu n’a pas été mieux.

Et maintenant, place au changement

Qui dit dernière, dit forcément coup d’après. Celui de l’intersaison en l’occurrence qui, si ses acteurs majeurs n’ont pas voulu en dire beaucoup ce dimanche à chaud, devrait être active du côté de Rodez rugby. D’abord parce que le président Stéphane Floirac doit passer la main d’ici à l’été, sauf retournement improbable, à Thomas Lacombe, ancien joueur maison et entrepreneur local.


La dernière d’Alaux et du staff en place ?
Une passation entreprise déjà depuis plusieurs semaines et, chose assez rare sur le Piton, dans la sérénité. Avec la philosophie du départ de 2019 sur les cendres du SRA annoncée conservée, tout en accélérant encore sur les ambitions de retrouver le haut du panier fédéral. « On travaille déjà pour l’année prochaine. Si on veut figurer avec les meilleurs, il y a certaines choses à combler, ça fait partie de l’évolution », a ainsi consenti le manager Furet dont les prochains jours devraient être occupés à satisfaire aux rendez-vous individuels. À commencer avec son coach principal Dominique Alaux, arrivé l’été dernier à la tête d’un staff au fonctionnement nouveau. Le technicien répondant de manière malicieuse à la question de savoir si c’était sa dernière à Servian, indiquant après un long silence : « Il faut que les joueurs se construisent à partir de là, ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, peu importe le staff qu’il y aura avec eux. Ils sont jeunes, ils ont des qualités, il faut qu’ils les exploitent. » Renvoyant à plus tard son cas personnel. Cette semaine qui arrive devrait être décisive.

En tout cas, de la 13e à la 25e minute, les Serviannais sont allés bien trop aisément à quatre reprises derrière la ligne. Et signe de leur pragmatisme habituel, leurs buteurs ont aussi tout enquillé ; le jeune Delagnes (sorti à la demi-heure !) souffrant d’ailleurs de la comparaison. En réalité, à la 25e, à 28-0, la messe était dite dans un stade où effectivement, comme le coach Aguilera avait prévenu à Paul-Lignon, l’herbe était "moins verte" ; l’aire de jeu était surtout ensablée par endroits, ce qui n’aura sans doute pas échappé au maire Christian Teyssèdre présent comme de nombreux aficionados sang et or ayant fait le voyage jusque dans l’arrière-pays biterrois.

Mais c’en est donc fini pour cette année de ces matches de printemps si singuliers, bien que l’orgueil de Cédric Lallour and Co ait amené un fol espoir en début de deuxième avec un Hazin ayant profité du travail des gros ; finalement très vite tué dans l’œuf par un oubli défensif sur le 5e et dernier essai serviannais. "La semaine dernière, on était en surrégime. On n’a pas su rééditer ça ", dira aussi Richard Pioch, un des coaches. Et le retour de bâton a ainsi été violent. Delcayre de se projeter malgré la frustration : " On avait cette ambition de monter ; malheureusement, il faudra attendre. On y croyait vraiment. On a un effectif jeune, on va se renforcer, devenir plus mature et on fera tout pour monter l’an prochain !"

 

Ils ont dit

Dominique Alaux, entraîneur de Rodez

En début de match, on n’a pas répondu assez présent. En conquête, la touche nous a fait défaut, ça nous fait très mal. Après, Servian joue très bien, c’est dense. Il ne faut pas oublier quand même qu’on est une équipe jeune, pas oublier non plus ce qu’on a fait la semaine dernière. Que chaque joueur se construise là-dessus.


Patrick Furet, manager de Rodez

On a eu une première période où on n’a pas été à la hauteur dans l’engagement. Eux, ils ont joué leur va-tout. Et quand tu rentres à la pause à 31-0, c’est compliqué. On n’a pas su retrouver notre défense aussi. On va digérer ça et, ensuite, on va essayer de faire quelques évolutions pour continuer de grandir. Le club a cinq ans d’existence ; moi, c’est ma deuxième année : on structure, l’an passé on a loupé les barrages, là les 32es. On avait un objectif clair et déterminé (la montée), et on ne l’a pas atteint, donc on va analyser les raisons.


Mathieu Delcayre, 3e ligne de Rodez

On a pris une branlée, c’est très frustrant, on n’a pas été à la hauteur face à une grosse équipe, notamment en première période, qui a mis beaucoup d’intensité, de jeu. Ça nous a surpris.

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