"La rafle des Juifs" et le STO a fait "changer les sentiments vis-à-vis de l’occupant" : 80 ans plus tard, l’Aveyron se souvient de la Libération

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  • 18 août 1944. Dans la nuit, les troupes allemandes quittent la ville. Avant, la Gestapo brûle ses archives, rue Grandet. Dans la matinée et tout au long de la journée, plusieurs maquis font leur entrée à Rodez : le maquis Jean-Pierre, les Guérilleros de l’UNE, le maquis Marine et les corps francs de Gadé. Le 19 août, les FFI défilent au pas cadencé devant une foule en liesse.
    18 août 1944. Dans la nuit, les troupes allemandes quittent la ville. Avant, la Gestapo brûle ses archives, rue Grandet. Dans la matinée et tout au long de la journée, plusieurs maquis font leur entrée à Rodez : le maquis Jean-Pierre, les Guérilleros de l’UNE, le maquis Marine et les corps francs de Gadé. Le 19 août, les FFI défilent au pas cadencé devant une foule en liesse. - Collection Louis Balsan/ Société des lettres de l’Aveyron
Publié le

Ce mercredi 8 mai, se tiendra le 80e anniversaire de la commémoration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. L’occasion de se pencher sur cette période troublée de l’histoire du département qui a connu les tourments de l’occupation.

Le 8 mai 1945, l’Aveyron et Rodez en particulier ont connu, en quelque sorte, "deux libérations". Jean-Michel Cosson, qui a chroniqué cette période trouble de l’histoire aveyronnaise, rappelle que "la veille du massacre de Sainte-Radegonde, le 17 août 1944, les troupes allemandes avaient déjà quitté la ville".

"Au grand étonnement des habitants d’ailleurs qui ont vu les soldats partir de leur caserne, des documents avaient été brûlés, poursuit Jean-Michel Cosson. Mais la joie de voir les Allemandes partir a vite cédé la place à la panique, celle de les voir revenir. Surtout, la nouvelle du massacre de Sainte-Radegonde est rapidement arrivée jusqu’à Rodez."

Et puis, il y a eu le 8 mai 1945. Date de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Bien évidemment, la liesse s’est emparée de Rodez et de tout le département. Des scènes de joie qui ont été entachées, comme partout, par l’épuration qui a suivi la libération. "Rodez évidemment n’a pas été épargnée, glisse Jean-Michel Cosson. La période était très instable. Certains craignaient les groupes de résistants."

Surtout, les familles guettaient avec anxiété le retour des prisonniers de guerre. Le Rouergue républicain a d’ailleurs publié durant plusieurs jours la liste des soldats revenus des camps prisonniers. "Certains des 183 prisonniers sont revenus, d’autres non. Il est difficile d’évaluer le nombre de victimes car il y a beaucoup de mouvement de population en Aveyron. 412 soldats aveyronnais ont perdu la vie durant cette guerre. La résistance a aussi payé le prix fort. 120 FFI ont été tués et 66 d’entre eux ont été fusillés."

Parmi les victimes, 391 juifs ayant vécu en Aveyron ont été déportés. Le méticuleux travail de Simon Massbaum, président de l’Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron (AMDJA), permet de mieux saisir l’ampleur du drame qui s’est noué dans le département.

"Si on pouvait considérer que le département était plutôt favorable au régime de Vichy, la rafle des juifs va faire évoluer l’opinion, alors que les troupes allemandes vont occuper Rodez à partir du 13 novembre 1942, raconte Jean-Michel Cosson. Il y a également la mise en place du STO (Service du travail obligatoire) qui va venir gonfler les effectifs des maquis, et faire changer les sentiments des Aveyronnais vis-à-vis de l’occupant."

 

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