Manuel Cantos : "La situation économique est tendue"

  • Après plusieurs années d’embellie, le secteur du BTP traverse des moments difficiles.
    Après plusieurs années d’embellie, le secteur du BTP traverse des moments difficiles. José A. Torres
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le deuxième mois de baisse du taux de chômage dans le département n'est pas pour rassurer le président de la CCI. Inquiet de la situation économique aveyronnaise, Manuel Cantos formule quelques propositions. Entretien. 

Le deuxième mois de baisse du taux de chômage dans le département n'est pas pour rassurer le président de la CCI. Inquiet de la situation économique aveyronnaise, Manuel Cantos formule quelques propositions. Entretien. 

Plusieurs voyants de l’économie aveyronnaise sont passés à l’orange. Quel regard portez-vous ?

La situation économique est tendue. Certains voyants ont viré à l’orange, quelquefois au rouge. L’ameublement ou le BTP, qui souffre terriblement du manque de commandes publiques et privés, sont sinistrés. D’autres secteurs, comme la menuiserie industrielle ou le petit commerce, sont touchés. L’Aveyron reste quand même une terre de résistance avec un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et un taux de défaillance d’entreprises le plus bas de France, avec 1,4% contre 3%.

Nous avons des points forts comme l’industrie agroalimentaire, la sous-traitance aéronautique et automobile de premier rang; des leaders mondiaux avec la RAGT, Umicore. Et nous sommes le premier département français en énergie renouvelable. Quand les Aveyronnais montent à Paris, ils réussissent. Ce sont des entrepreneurs. Enfin, pour retenir une note positive, depuis son ouverture, le musée Soulages dope le secteur touristique.

Nombre d’observateurs s’étonnent du recul de l’industrie, mais cela dure, tout de même, depuis 30 ans !

Nos gouvernants successifs n’ont jamais pris la mesure du problème. Qui plus est, aujourd’hui on se retrouve dans un système mondialisé qui nous dépasse. Ce n’est plus une crise, mais un véritable changement, avec deux mondes différents: les grosses entreprises, qui détruisent l’emploi en favorisant les concentrations, et toutes les autres qui continuent à créer des richesses et des emplois. Il n’y a pire inégalité que de traiter de la même façon des choses inégales...

L’austérité n’est quand même pas synonyme de relance, de croissance ?

La rigueur est incontournable. On ne peut pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens...

De nombreux patrons de PME se plaignent du manque d’aide à l’investissement.

Pour moi, il y a trop d’aides. Il faudrait les supprimer et, en contrepartie, alléger toutes les charges qui pèsent sur les entreprises. Il n’y aurait ainsi plus besoin de monter des usines à gaz. On a compliqué les choses simples. Pour un chef d’entreprise, c’est vraiment difficile de s’y retrouver.

On a bien compris que vous ne passerez pas vos prochaines vacances avec Montebourg ?

Sa suffisance n’a d’égale que son incompétence. Il a dit qu’il revendiquait le droit à la critique, moi aussi je revendique le droit à la critique et à la critique de son action. C’est l’homme qui était contre tout ce qui marche bien...

Qu’espérez-vous du nouveau gouvernement ?

Il faut redonner confiance aux citoyens et avoir un raisonnement collectif, pour restaurer ce climat de confiance. On a d’autres problèmes que de savoir qui sera candidat en 2017. Il faut aussi sortir de notre complexité administrative. Je rappellerai qu’en la matière, la France occupe le 126e rang mondial sur 143.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?