Christine Biron, peintre de l'invisible

  • Christine Biron a la passion au bout de son pinceau.
    Christine Biron a la passion au bout de son pinceau. Reproduction Centre Presse
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Olivier Courtil

Depuis 15 ans, son travail consiste à décorer et redonner vie au patrimoine. Aujourd’hui, c’est elle qui sera décorée, à Sainte-Geneviève, du prix départemental des métiers d’art.

Les éloges, les lauriers, très peu pour elle. Christine Biron avance masquée et cela lui sied à merveille. C’est dans son caractère et dans ce que demande sa profession depuis 15 ans. "À 40 ans, j’ai quitté Paris quand le commerce familial a été vendu. J’ai effectué ma reconversion dans la peinture en décor et suivi mon mari, originaire de Lacalm", raconte-t-elle. Sans plan de carrière, par goût de l’aventure. Suivre sa passion tout simplement. "C’est dans mes mains depuis toujours."
Elle a donc suivi le chemin tracé par ses mains pour connaître un heureux destin… "Ma vie est faite de rencontres et de hasards et j’ai eu de la chance. Au-dessus de ma tête, j’ai une bonne étoile", dit-elle. Un peu comme dans un film de Claude Lelouch. Des belles rencontres comme Claude Lhoste, sculpteur animalier au Louvre, mais aussi au gré de ses formations comme à l’Institut supérieur de peinture décorative de Paris (Ipedec) ou encore aux Beaux-Arts pour apprendre le moulage. En vérité, le hasard n’est pas tombé du ciel et donc d’une bonne étoile, mais bien d’une volonté d’apprendre pour vivre de sa passion.

"Ne pas s’apercevoir que je suis passée"

Cette copiste en figuratif, mais osant l’abstrait en sculpture, a effectué une trentaine de restaurations dans des édifices religieux en Aveyron. Louis Causse, à la tête des Bâtiments de France, l’a aiguillé et conseillé auprès d’associations. Un heureux hasard pour Christine Biron, signe que ses mains valent bien de l’or.
Pour cette raison, la chambre de métiers et l’artisanat vient lui remettre le prix départemental - tel l’arroseur arrosé - cet après-midi en présence de Jean-Claude Luche, patron du Département. "Mon travail consiste à ne pas s’apercevoir que je suis passée", confie-t-elle. C’est bien ce qu’elle compte faire, reprenant la citation de Jean-Pierre Claris de Florian : "Vivons heureux, vivons cachés". Retrouver ainsi la quiétude des églises, reprendre des pans de mur comme on remonte le temps.
"Quand vous passez derrière quelqu’un, il se passe quelque chose, le soir, l’esprit qui part, c’est prenant ." Un miracle en redonnant la vie, à des tableaux et autres œuvres historiques. Un miracle tout aussi ludique quand il s’agit de réaliser une fresque pour la médiathèque des enfants visible en mairie de Sainte-Geneviève en reprenant "Bambi, car Le livre de la jungle peut faire peur aux petits". Lucide.
Désormais, si en visitant une église aveyronnaise, l’esprit est hanté, le cœur envahi de couleurs, c’est peut-être bien qu’une des œuvres est passée entre les mains de Christine Biron.
 

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