L'Artotèque de Rieupeyroux fête son cinquième anniversaire

" Ce n’est pas indispensable d’avoir une œuvre d’art chez soi. La démarche relève du plaisir, de la curiosité et de l’éducation. Mais attention, une fois que vous avez mordu à l’hameçon… vous ne vous en passerez plus!" Médiateurs culturels de l’espace culturel Gilbert Alauzet de Rieupeyroux et passeurs de l’artothèque associative, Nathalie Bouillard et Bertrand Nortier ont les yeux pétillants de malice en professant la mise en garde. Bertrand, notamment, sait de quoi il parle.

"Décrochez, empruntez et accrochez chez vous!" 

Fraîchement adhérent, il a accueilli dans sa salle à manger une toile abstraite de François Galibert. " Avoir une œuvre d’art originale chez soi, c’est déstabilisant au début, puis ça devient enrichissant, ça délie les langues des amis qui viennent manger et ça crée des sujets de conversation, alimentés par les fiches qui accompagnent toutes les œuvres!" Ne soyez donc pas étonnés si, découvrant les belles toiles de Patrick Laroche actuellement exposées au centre culturel, l’un des deux animateurs, ou leur responsable, Sylvie Pillods, vous interpelle: "Ça vous plaît? Décrochez, empruntez et accrochez chez vous!" 

Une centaine d'abonnés pour soixantaine d'artistes

Dans une artothèque, ça se passe comme ça, l’œuvre d’art dévissée de son piédestal et offerte à la convoitise et à la curiosité du tout un chacun, ce vulgus pecum qui, immergé dans l’art, y prend curieusement goût. Car les 96 abonnés ne sont pas initialement de grands amateurs. Désireux d’avoir une jolie chose accrochée au salon qui décore, le tout un chacun choisira un classique, paysages d’Aubrac ou aquarelles, et puis, de fil en aiguille, étendra ses gammes stylistiques.

Plus de 300 œuvres originales au catalogue

Lancée en 2008, l’Artothèque de Rieupeyroux a été pionnière dans le département et reste à ce jour exemplaire en France, par sa structure, associative, et son large réseau de bénévoles. Au fil des années, la soixantaine d’artistes du catalogue a pris conscience de la belle vitrine offerte et renouvelle ses œuvres déposées gratuitement. On trouve dans les fonds de l’Artothèque, fonds public et fonds scolaire, les valeurs sûres du cru telles que Jean-Luc Fau, Michel Cure, Michel Julliard, Marie-Claude Cavagnac, Jean-Claude Fournié, Gérard Marty ou Pierre Prévost, dont les sculptures loufoques et colorées, plantées à demeure, donnent le ton à l’entrée du centre culturel.