Détournements de fonds publics: l'ex-maire d'Hénin-Beaumont au tribunal

  • Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin Beaumont répond aux journalistes arrive, le 27 mai 2013 au tribunal de Béthune
    Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin Beaumont répond aux journalistes arrive, le 27 mai 2013 au tribunal de Béthune AFP - Denis Charlet
  • Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin Beaumont arrive, le 27 mai 2013, au tribunal de Béthune
    Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin Beaumont arrive, le 27 mai 2013, au tribunal de Béthune AFP - Denis Charlet
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Le procès pour détournements de fonds publics, auquel le principal prévenu, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville, voudrait que témoigne le président François Hollande, s'est ouvert lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Béthune.

M. Dalongeville, 42 ans, maire de 2001 à 2009, un temps sous l'étiquette socialiste, est jugé pour 18 détournements de fonds publics, 11 délits de favoritisme, 6 usages de faux et une corruption passive. Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Après les affaires Cahuzac, Andrieux, Guérini et Kucheida, c'est un nouveau dossier qui embarrasse le PS.

En cours d'instruction, après huit mois de détention provisoire, Gérard Dalongeville avait dénoncé un "financement occulte" dans la fédération socialiste du Pas-de-Calais, l'une des plus puissantes de France, dans des lettres adressées à la justice qui ont entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire.

Estimant que François Hollande, alors premier secrétaire du PS, ne pouvait pas "ne pas savoir", il l'a depuis fait citer à témoigner à la barre.

"Quand on est à Solférino (siège du PS à Paris, ndlr) pendant onze ans, on doit connaître parfaitement, intimement la fédération du Pas-de-Calais, qui est la première de France", a déclaré Gérard Dalongeville à son arrivée au palais de justice de Béthune, ajoutant que "l'éclairage" de François Hollande sur les affaires du PS lui paraissait "pertinent".

Sans surprise, François Hollande a décliné l'"invitation à témoigner" de Gérard Dalongeville. Il n'a pas non plus écrit au tribunal, a indiqué la présidente.

M. Dalongeville comparaît aux côtés de 20 autres prévenus, dont son ancien premier adjoint chargé des finances de 2001 à 2008, Claude Chopin, et un homme d'affaires, Guy Mollet.

Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir mis en place un système de fausses factures entre 2006 et avril 2009, au bénéfice de sociétés qui n'ont jamais honoré les prestations correspondantes, pour un montant qui pourrait atteindre quatre millions d'euros.

Gérard Dalongeville, qui conteste les faits qui lui sont reprochés, entend lors de ce procès, qui doit durer jusqu'au 14 juin "dire toute la vérité (...) même si elle ne fait pas plaisir à certains et à certaines".

"J'attends ce moment avec impatience, qu'on puisse avoir toute la lumière sur ces affaires du Pas-de-Calais" après "quatre ans d'instruction, quatre ans pénibles", a-t-il dit à la presse, souriant, chemise blanche sous costume sombre.

"J'attends de ce procès qu'on puisse enfin évoquer ce que le tribunal de Béthune ne veut pas évoquer, c'est-à-dire le PS, certaines entreprises de BTP proches du PS, certains petits arrangements entre amis", avait expliqué M. Dalongeville à l'AFP.

Selon l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, c'est son ancien adjoint qui était derrière les marchés publics passés par la commune et l'argent récolté était destiné à alimenter les caisses du PS local, des "accusations" que conteste "complètement" Claude Chopin, selon son avocate, Me Blandine Crunelle.

"On est dans un système dans lequel aucune règle du code des marchés publics n'est respectée (...). Peu m'importent les raisons, celui qui a passé le marché c'est bien la commune d'Hénin-Beaumont à ce moment-là, et le responsable c'est bien le maire. C'est ça le débat", a fait valoir l'avocate de la commune d'Hénin-Beaumont, partie civile au procès, Me Charlotte Feutrie, estimant que M. Dalongeville cherchait à "détourner un petit peu l'attention".

Gérard Dalongeville avait été mis en examen en avril 2009, un an après sa réélection face à Marine Le Pen (FN). Il avait été par la suite révoqué de son mandat de maire en conseil des ministres, et exclu du Parti socialiste.

Source : AFP

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