Solaire: l'UE se divise sur des taxes contre la Chine, décision le 5 juin

  • Le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, reçoit le Premier ministre chinois, Li Keqiang, le 27 mai 2013 à Berlin
    Le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, reçoit le Premier ministre chinois, Li Keqiang, le 27 mai 2013 à Berlin AFP - Tobias Schwarz
  • La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre chinois Li Keqiang à Meseberg, près de Berlin, le 26 mai 2013
    La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre chinois Li Keqiang à Meseberg, près de Berlin, le 26 mai 2013 AFP - Odd Andersen
  • L'eurodéputé écologiste français Yannick Jadot, le 25 août 2012 à La Rochelle
    L'eurodéputé écologiste français Yannick Jadot, le 25 août 2012 à La Rochelle AFP/Archives - Jean-Pierre Muller
  • Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, le 16 janvier 2013 à Paris
    Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, le 16 janvier 2013 à Paris AFP/Archives - Eric Piermont
  • Un champ de panneaux photovoltaïques à Hami, dans l'ouest de la Chine, le 6 août 2012
    Un champ de panneaux photovoltaïques à Hami, dans l'ouest de la Chine, le 6 août 2012 AFP/Archives
  • Évolution des échanges commerciaux entre la Chine et l'Union Européenne depuis 2007 Évolution des échanges commerciaux entre la Chine et l'Union Européenne depuis 2007
    Évolution des échanges commerciaux entre la Chine et l'Union Européenne depuis 2007 AFP
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AFP

Dix-huit pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, refusent d'imposer des sanctions à la Chine pour protéger l'industrie photovoltaïque, mais la Commission européenne continue de défendre la pertinence de cette mesure et s'est donné lundi jusqu'au 5 juin pour arrêter sa décision.

Berlin s'est publiquement prononcé contre la proposition de la Commission européenne d'une taxation provisoire de 47% en moyenne sur les panneaux solaires importés de Chine afin de protéger les firmes européennes du secteur, menacées de disparition et qui dénoncent une concurrence déloyale.

"De notre point de vue, les mesures de sanction ne sont plus nécessaires et c'est pour cela que l'Allemagne a dit +non+ aujourd'hui", a expliqué lundi le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, avant un déjeuner de travail avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, en visite à Berlin.

Outre l'Allemagne, "17 autres Etats ont transmis des prises de position défavorables et il est clair que la Commission européenne doit maintenant rechercher une solution négociée", a expliqué une source proche des discussions.

Cette source n'a pas précisé qui était les 17 autres pays qui ont émis un avis défavorable.

La Commission européenne a implicitement reconnu les fissures dans le front européen, mais elle a insisté sur les enjeux.

"La Commission prendra sa décision le 5 juin", a déclaré John Clancy, porte-parole de Karel De Gucht, commissaire chargé du Commerce. "Elle doit avoir une vision large et prendre ses décisions sur la base de preuves", a-t-il insisté.

Il a expliqué qu'il fallait "protéger en urgence des compagnies européennes dont la survie est menacée par des pratiques déloyales de la part des industriels chinois". "30.000 emplois sont menacés dans ce secteur en Europe", a souligné le porte-parole.

Signe que le dialogue n'est pas rompu entre Bruxelles et Pékin, M. De Gucht a rencontré lundi le vice-ministre chinois du Commerce, Zhong Shan, au cours d'une discrète réunion informelle.

La Commission européenne a été saisie de plaintes des fabricants de l'UE et a ouvert une enquête qui doit s'achever en décembre 2013. "C'est à ce moment que les Etats auront vraiment leur mot à dire", a rappelé John Clancy.

Les prises de position transmises par les Etats sont à ce stade uniquement consultatives et indicatives. "Il faudra une majorité qualifiée des deux tiers des votes contre la proposition pour la bloquer", a expliqué une source européenne.

L'avis négatif de 18 Etats ne constitue pas nécessairement une majorité qualifiée. Mais si plusieurs "grands" Etats (France, Royaume-Uni...) rejoignent Berlin alors il pourrait y avoir une majorité qualifiée contre la proposition de la Commission.

Si la majorité qualifiée n'est pas réunie, la Commission est habilitée à décider. La position des Etats qui choisiront l'abstention sera considérée comme un soutien implicite à la mesure proposée par la Commission, a précisé cette source.

Les réserves émises par les 18 Etats de l'UE révoltent l'eurodéputé écologiste français Yannick Jadot. "La Chine fait scandaleusement pression depuis des mois sur le secteur photovoltaïque européen pour éviter toute rétorsion", a-t-il accusé dans un communiqué.

"N'ayant pas réussi à empêcher le dépôt d'une plainte, n'ayant pas réussi à empêcher une investigation de la Commission européenne, elle joue aujourd'hui de la menace vis-à-vis d'une dizaine de pays européens qui semble faire effet et la position très ambiguë de l'Allemagne offre à la Chine un espace inacceptable dans le processus de décision européen", a-t-il dénoncé.

Plusieurs firmes allemandes (Q-Cells et Solarhybrid) et françaises (Solar France, Evasol) ont déjà mis la clé sous la porte ou ont été reprises comme la française Photowatts par EDF (Electricité de France). Or, le solaire est présenté comme étant un des piliers de l'industrie verte créatrice d'emplois dans l'UE.

"L'Europe ne peut céder au chantage", s'est insurgé lundi dans un communiqué Milan Nitzschke, président de EU ProSun qui représente les industries européennes du secteur à l'origine de l'enquête.

"Nous rejetons fermement" la décision de l'UE d'envisager une taxation des panneaux solaires chinois, a souligné dimanche le chef du gouvernement chinois. Une telle mesure "ne mettrait pas seulement en danger des emplois en Chine, mais (...) nuirait aussi aux intérêts des entreprises et des consommateurs européens", a-t-il averti.

Source : AFP

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