Les résidences artistiques fleurissent en Aveyron

  • Vitesse de résidence supérieure au Couvent d’Auzits pour l’équipe (Lyne Bouyjou, Sébastien Chaigneau, Sergio Piterbarg) et Sally Conwell.
    Vitesse de résidence supérieure au Couvent d’Auzits pour l’équipe (Lyne Bouyjou, Sébastien Chaigneau, Sergio Piterbarg) et Sally Conwell. My.L/CP
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Myriam Laffont

En conciliant la création artistique avec l’aménagement du territoire, au travers des actions de médiation, la résidence artistique résiste jusque-là plutôt bien et continue à gagner du terrain.

Héritage des années Lang, âge d’or de la politique culturelle, la résidence artistique est, 30 ans après, plus que jamais présente dans le paysage. Mieux, plus que du terrain, elle a gagné du territoire en imposant sa transversalité et en jouant simultanément sur les tableaux de la création artistique et de l’aménagement du territoire, par le jeu de la médiation et du brassage des publics. En accueillant un artiste, en lui donnant les moyens de créer, une commune, une association, une intercommunalité, un programmateur, un lieu ou une scène, fait acte d’aménagement du territoire et de lien social en assortissant la résidence d’actions de médiation.

Entrer en résonance avec un territoire

Dans le vaste territoire rural qu’est l’Aveyron, la donne a du poids."La culture n’est pas un secteur à part. Aujourd’hui, la culture n’est plus sanctuarisée et est réintégrée dans ce qui fait la société", observe Chantal Wittmann, la directrice de la Mission départementale de la culture, qui poursuit: "Dans tout projet artistique, il est primordial de se demander comment entrer en résonance avec un territoire pour pouvoir faire un vrai travail de compagnonnage. On n’est pas dans la consommation, on est dans l’appropriation".

Partout, tout le temps

Protéiforme dans le fond, la résidence, qui peut être de travail, de création ou de diffusion, itinérante ou statique, l’est aussi dans ses formes en s’adaptant aux lieux qui l’accueillent. Dans les musées, comme celui de Salles- la-Source,  où s’est installée la plasticienne Violaine Laveaux. Dans les granges du Lévezou où la Cie Troll a finalisé son projet de magicabine. Au haras de Rodez où le scénographe Jean- Claude Adelin a signé un bail de deux ans. Dans les salles de spectacle, comme la Baleine qui a accueilli Bénabar ou Lina And. Dans les crèches avec le dispositif Des livres et des bébés qui accueille une auteur-illustratrice l’automne prochain.

Dans les hôpitaux, les salles de spectacles, les établissements scolaires...

Multipliés, les points de chute amoindrissent l’impact des restrictions budgétaires sur la chose culturelle, ballottée en temps de crise et font de ces résidences, des actes de résistance."Aujourd’hui, la culture est fragilisée. L’ensemble des acteurs culturels doivent se mobiliser pour que la culture fasse partie de la vie. Le sens est à défendre, il a un coût", rappelle Chantal Wittmann.

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