Brésil: des manifestations prévues dans au moins 35 villes

Au lendemain de manifestations historiques marquées par des violences, de nouvelles mobilisations moins importantes étaient prévues vendredi dans la soirée dans au moins 35 villes du Brésil, selon un décompte du quotidien O Estado de S.Paulo.

A Rio de Janeiro, théâtre de la plus grande marche de tout le pays jeudi, avec 300.000 personnes, des manifestations ont été convoquées dans trois villes de banlieue et dans le quartier ouest de la ville, Barra de Tijuca.

A Sao Paulo, le Mouvement Passe Livre (MPL, pour la gratuité des transports en commun), détonateur des mobilisations il y a une dizaine de jours, a annoncé qu'il n'appellerait plus à manifester dans la mégapole, en raison de la participation d'activistes qui défendent des causes conservatrices que le mouvement rejette, souligne O Estado de S. Paulo.

Dans le centre-ville, des membres du mouvement Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) protesteront contre l'approbation d'une mesure prévoyant un traitement psychologique pour "soigner" l'homosexualité.

Des manifestations sont prévues dans trois autres quartiers dont Guarulhos, près de l'aéroport international.

A Ribeirao Preto (Etat de Sao Paulo), un groupe s'est donné rendez-vous à l'endroit où un manifestant de 18 ans est mort jeudi, renversé par une voiture.

Dans les villes d'Avaré et d'Agudos, les étudiants retournent dans les rues pour protester contre la corruption et plus d'investissements dans la santé.

A Curitiba (sud), la troisième manifestation de la semaine a été convoquée pour demander plus de transparence aux autorités sur les investissements en transport.

A Fortaleza (nord-est), la manifestations est contre la construction d'un aquarium marin, destiné à attirer des touristes et jugé superflu par les habitants.

Dans la matinée à Caucaia, dans la région métropolitaine de Fortaleza, le Conseil municipal a été saccagé par une centaine de manifestants, selon le quotidien.

Plus d'un million de manifestants ont envahi jeudi soir les rues de plus de 80 villes du Brésil autour de revendications multiformes pour des services publics dignes, contre la corruption de la classe politique, sur fond de critiques contre les sommes colossales - 11 milliards d'euros - dépensées pour l'organisation du Mondial de football dans un an.

Beaucoup ont dégénéré en heurts violents entre manifestants et policiers à la nuit tombée, avec des scènes de pillages et de destruction.

Ce mouvement de protestation sociale qui fait boule de neige depuis une dizaine de jours est animé par des jeunes, majoritairement issus de la classe moyenne, qui rejettent farouchement toute étiquette politique ou syndicale.

Source : AFP