Evo Morales atterrit à Vienne sans Edward Snowden

  • Le président russe Vladimir Poutine accueille son homologue bolivien Evo Morales au Kremlin, le 2 juillet 2013
    Le président russe Vladimir Poutine accueille son homologue bolivien Evo Morales au Kremlin, le 2 juillet 2013 Pool/AFP - Maxim Shemetov
  • Capture d'écran d'une interview vidéo d'Edward Snowden, réalisée par The Guardian le 6 juin 2013
    Capture d'écran d'une interview vidéo d'Edward Snowden, réalisée par The Guardian le 6 juin 2013 The Guardian/AFP/Archives - -
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AFP

Le président bolivien Evo Morales a atterri mardi soir à l'aéroport de Vienne venant de Moscou mais sans Edward Snowden, selon les autorités autrichiennes confirmant des informations de La Paz, tandis que l'indignation monte en Amérique latine après le refus de pays européens du survol de leur espace aérien.

Evo Morales est arrivé à Vienne où il devait passer la nuit dans un hôtel de la capitale autrichienne, avant de repartir pour La Paz mercredi, a précisé un porte-parole du ministère des affaires étrangères.

La Bolivie affirme que les pays européens avaient refusé leur espace aérien à leur président en soupçonnant que l'analyste américain en fuite Edward Snowden se trouvait à bord de l'avion présidentiel, ce qui a été démenti par La Paz.

Toutefois la France, suivie du Portugal puis de l'Italie, a donné son feu vert pour que l'avion du président bolivien puisse finalement survoler son territoire, après avoir suspendu initialement son autorisation de survol, a déclaré depuis l'Autriche le ministre bolivien de la Défense, Ruben Saavedra.

Le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca a critiqué lors d'une conférence de presse à La Paz "les rumeurs infondées sur la présence de M. Snowden dans cet avion, nous ne savons pas qui a inventé cet énorme mensonge", a-t-il ajouté.

"Nous voulons exprimer notre mécontentement, car la vie du Président a été mise en danger", a déclaré M. Choquehuanca.

Il a ajouté que "des explications seraient exigées à Lisbonne et Paris et que "les lois du trafic aérien avaient été violées".

Cette interdiction fait suite, selon le ministre, "à une rumeur qui a couru", selon laquelle l'analyste américain Snowden, recherché par les Etats-Unis pour ses révélations fracassantes sur le programme d'espionnage américain, se trouvait à bord de l'avion présidentiel.

Les péripéties du président Morales ont indigné ses alliés dans la région.

"C'est un attentat contre la vie du président Morales", a déclaré le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua, dont le pays est l'un des principaux alliés de la Bolivie.

En déplacement à Minsk, en Biélorussie, où il accompagne le président Nicolas Maduro en visite officielle, le ministre a également fustigé sur la chaîne publique vénézuélienne VTV "une agression grossière, brutale, impropre et non civilisée" de la part "de gouvernements d'Europe et des Etats-Unis" qui "mettent en danger la vie d'un président".

Le ministre des Affaires étrangères de l'Equateur, Ricardo Patiño, pays où le jeune Américain a également envisagé de se réfugier, a estimé que "cela semble une terrible offense au président Morales", lors d'une conférence de presse à Quito.

"Il n'est pas possible qu'ils aient osé refuser à un président sud-américain le passage par leur espace aérien (parce qu'ils) suspectaient que dans l'avion du président Morales pouvait se trouver M. Snowden. Ca me semble une énorme offense, pour le moins", a ajouté le ministre, évoquant "la paranoïa" de certains pays après les révélations de l'ancien consultant pour le renseignement américain.

A La Paz, quelques dizaines de personnes ont manifesté mardi soir devant l'ambassade de France pour protester contre le refus initial de Paris d'ouvrir son espace aérien au président Morales.

"Vive la Bolivie, vive le président Evo" ont crié les manifestants, agitant des drapeaux boliviens.

Par ailleurs des communautés indigènes proches de Morales ont annoncé de prochaines manifestations devant les ambassades des Etats-Unis, de France, du Portugal et d'Italie, taxées d'hostilité envers la Bolivie.

M. Morales a dû subir ce contre-temps alors qu'il revenait en Bolivie dans l'avion présidentiel, en provenance de Moscou où il avait participé à une réunion des pays producteurs de gaz naturel.

La Bolivie est l'un des 21 pays à qui Edward Snowden a demandé l'asile politique.

Source : AFP

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