Bangladesh: accord pour l'inspection des usines textile

  • Un employé d'une usine textile après un incendie mortel survenu le 9 mai 2013 à Dacca
    Un employé d'une usine textile après un incendie mortel survenu le 9 mai 2013 à Dacca AFP/Archives - Munir Uz Zaman
  • L'armée nettoie les débris après l'effondrement d'un bâtiment à Savar, près de Dacca, le 13 mai 2013
    L'armée nettoie les débris après l'effondrement d'un bâtiment à Savar, près de Dacca, le 13 mai 2013 AFP/Archives - Munir Uz Zaman
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AFP

Soixante-dix grandes chaînes de distribution, essentiellement européennes, se sont engagées lundi auprès des syndicats bangladais à inspecter toutes les usines de textile du pays et à effectuer les travaux de sécurisation indispensables.

Le français Carrefour, le britannique Tesco, l'espagnol Inditex (Zara), l'italien Benetton et le suédois H&M sont au nombre des signataires de cet accord "incendie et sécurité" juridiquement contraignant.

Ils ont constitué au mois de mai avec les syndicats bangladais un comité d'action destiné à éviter une répétition de l'effondrement le 24 avril d'un immeuble de neuf étages dû au non-respect des normes de construction.

La catastrophe du Rana Plaza, dans la banlieue de Dacca, avait fait 1.129 morts. En dépit des fissures constatées sur l'immeuble, les ouvriers travaillant pour de grandes marques occidentales avaient été priés de revenir à leur poste le lendemain.

Les distributeurs signataires devront d'abord faire connaître l'identité de leurs fournisseurs au Bangladesh. Ils ont jusqu'au 15 juillet pour le faire. Ces listes seront rendues publiques.

Dans un deuxième temps, une équipe d'inspecteurs devra "identifier les dangers importants et les besoins en réparations d'urgence" dans les usines.

"Les premières inspections dans chaque usine seront achevées au plus tard dans neuf mois, et des programmes de rénovation et de réparations seront mis en place en cas de besoin", a précisé le comité de pilotage du projet dans un communiqué.

Une administration chargée de superviser l'application des accords sera installée aux Pays-Bas.

La mise en oeuvre de ces engagements inédits pour l'industrie textile au Bangladesh pourrait s'avérer délicate, une enquête ayant révélé la semaine dernière que 90% des usines visitées par des experts en génie civil présentaient des défauts de structure.

Les distributeurs n'ont pas pris d'engagements financiers pour la modernisation des ateliers au Bangladesh mais selon une étude locale, le coût total des rénovations pourrait atteindre 3 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros).

Certaines marques américaines comme Walmart et Gap ont refusé de signer cet accord proposé par les confédérations syndicales internationales IndustriALL Global Union et UNI Global Union qui revendiquent à elles deux 70 millions de travailleurs affiliés dans 140 pays.

Walmart a promis d'inspecter les installations de ses fournisseurs bangladais et de publier ses conclusions. De son côté, Gap a indiqué avoir lancé un processus de contrôle interne dès octobre 2012.

L'Association bangladaise des fabricants et exportateurs de textile (BGMEA), qui représente les 4.500 usines du pays, avait initialement salué l'accord finalisé lundi. Mais elle a changé son fusil d'épaule, estimant que le gouvernement et les propriétaires d'usines auraient dû être associés.

"On aurait dû inclure la BGMEA et les fabricants de vêtements dans l'accord et ses instances de décision. Après tout, ce sont nos usines qu'ils vont inspecter", a déclaré à l'AFP le vice-président de l'association, Reaz-Bin-Mahmood.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde derrière la Chine. Pilier de l'économie, le secteur représentait l'an dernier 80% des exportations s'élevant à 25 milliards de dollars.

Source : AFP

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