En Aveyron, Stéphane Le Foll a rassuré le monde agricole

Il a apprécié "le bel accent aveyronnais", le "fort attachement des agriculteurs aveyronnais à leur métier, leur territoire et leurs productions" : le ministre de l'Agriculture en visite tout au long de la journée d'hier dans le département n'était pourtant pas venu en touriste. Et s'il s'est trouvé plutôt à son aise dès le matin en renouvelant le bail entre l'Etat et la Société civile des terres du Larzac, il pouvait s'attendre dans l'après-midi à une rencontre plus tendue avec les éleveurs, notamment ceux de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, bien décidés à l'interpeller sur la politique montagne et les promesses faites par le gouvernement sur la priorité donnée à l'élevage.Cette journée bien remplie aura finalement pu se résumer en deux mots: satisfaction générale. 

"Contrat de génération"

Habile selon certains, peu courageux selon d'autres, Stéphane Le Foll a judicieusement évité dès le matin sur le Larzac un comité d'accueil déterminé (mais peu agressif) souhaitant "le mettre devant ses contradictions", à savoir, "être favorable à la gestion collective des terres du Larzac" et accepter "de laisser bétonner 2 000 hectares de terres à Notre-Dame-des-Landes" pour la construction d'un aéroport. Peine perdue pour les uns, rencontre conviviale pour les autres, les membres de la SCTL qui ont donc signé avec l'Etat la prorogation du bail, dans l'emblématique ferme des Baumes. Guidé par José Bové, très enthousiaste, le ministre a signé "presque un contrat de génération !", après avoir entendu les arguments défendus par le député européen José Bové (et Larzacien plus que jamais) sur le bien fondé de la SCTL et ses résultats. 

Autre exemple de réussite, l'Interprofession de Roquefort avec les représentants de laquelle -  mais aussi quelques instants auparavant - avec ceux de la Confédération paysanne, le ministre s'est entretenu autour de la table du déjeuner, à Millau. Ecouter, comprendre, rassurer aura dominé, semble-t-il, l'état d'esprit du ministre. 

Sauveterre après le Larzac

Il en fut de même dès l'après-midi au cours de la visite d'une exploitation à Sauveterre-de-Rouergue, celle de Patrick Mouysset, président de l'Interprofession régionale du veau d'Aveyron. Là, c'est la vraie problématique de l'élevage qui attendait le ministre. Planifiée et animée par la FDSEA et les JA, la rencontre n’aura laissé personne sur la paille. Face à des éleveurs inquiets pour leur avenir et en attente de réponses, le ministre ne s’est pas dérobé, tenant ainsi "sa promesse de venir dans la ferme faite au dernier Salon de l’agriculture". Convergence et couplage des aides, politique d’installation, professionnalisation du métier et surtout une politique montagne renforcée: autant de doléances énoncées pour que "l’élevage qui n’est pas une économie comme les autres", dixit Dominique Fayel, président de la FDSEA, continue de faire vivre les agriculteurs aveyronnais. En réponse, Stéphane Le Foll s’est engagé à agir sur la politique commune agricole pour un rééquilibrage des aides en faveur de l’élevage, notamment avec une hausse du financement de la politique de montagne, ou encore à valoriser le travail des agriculteurs.