Rythmes scolaires: pour les maires aveyronnais le compte n'y est pas

  • Seules 29 communes aveyronnaises ont sauté le pas et appliquent désormais la semaine de 4 jours et demi.
    Seules 29 communes aveyronnaises ont sauté le pas et appliquent désormais la semaine de 4 jours et demi. Archives CP
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Centre Presse Aveyron

Mercredi matin travaillé pour les uns, chômé pour les autres. La réforme des rythmes scolaires est diversement appréciée en Aveyron. Les maires, ruraux pour l’essentiel, peinent à trouver les moyens de mettre en œuvre cette réforme dont ils ne contestent pourtant pas le bien-fondé.

À peine plus de 10% des communes sur lesquelles est implanté au moins un établissement du premier degré adoptent la réforme des rythmes scolaires dès cette rentrée.Toutes les autres devront se conformer à la réforme l’an prochain sans faute... mais au prix d'investissements qu'elles ne sont pas prêtes à assumer.   

Sur 207 élus aveyronnais ayant répondu le 16 février à l’invitation de l’Association départementale des maires (ADM), 202 ont d'ailleurs signé la résolution sur les rythmes scolaires. "Les maires refusent d’assumer la responsabilité, la charge financière et l’organisation des activités péri-éducatives: l’enseignement et l’éveil éducatif de nos enfants ne sont pas de la compétence des maires et doivent rester, au travers de l’Éducation nationale, une compétence régalienne de l’État", mentionnait notamment ce texte. Par ailleurs, sondés en janvier, 88,08% des maires aveyronnais assuraient ne pas avoir déjà dans leur école l’encadrement qualifié suffisant pour assumer ces activités de l’après-midi et 34,4% des communes ne s’engageaient à ne pouvoir mettre en place qu’une garderie.

Réflexion en cours

En ce mois de septembre, rien ou presque n’a changé dans l’esprit d’une majorité d’édiles aveyronnais. "On fait le point actuellement sur la question et les difficultés importantes à mettre en place ces activités péri-éducatives doivent être vues avec la direction départementale de l’Éducation nationale", confie Jean-Louis Grimal, président de l’ADM. En ligne de mire, le Projet éducatif territorial (PEDT) qui prévoit donc quatre fois 45 minutes par semaine d’activités éducatives, hors enseignement. Elles nécessitent un éducateur pour 14 enfants de 3 à 6 ans, un pour 18 enfants de 6 à 11 ans. Chaque commune doit trouver son personnel d’encadrement, le payer, trouver un local hors de l’école pour accueillir ces activités, et prendre la responsabilité du tout...

"Le commencement de la fin pour les écoles rurales" 

"Pour une petite commune, le budget pour le PEDT peut facilement atteindre 15 000€, soit une moyenne de 150 à 200€ par enfant et par an alors que l’État ne promet que 45€ pour les communes qui entrent dans la réforme en 2014..." explique Jean-Louis Grimal qui voit dans cette situation un autre danger: "En s’appuyant sur l’offre de transport scolaire, les parents auront tendance à conduire leurs enfants dans une école urbaine, ou de chef-lieu de canton qui aura les moyens de faire plus qu’une garderie. C’est le commencement de la fin pour les écoles rurales..."

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