Le Concordia se dresse à nouveau devant le Giglio

  • L'épave redressée du Costa Concordia le 17 septembre 2013 près de l'île du Giglio
    L'épave redressée du Costa Concordia le 17 septembre 2013 près de l'île du Giglio AFP - Vincenzo Pinto
  • L'épave redressée du Costa Concordia le 17 septembre 2013 près de l'île du Giglio
    L'épave redressée du Costa Concordia le 17 septembre 2013 près de l'île du Giglio AFP - Vincenzo Pinto
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AFP

Les premières lueurs de l'aube ont éclairé mardi le Costa Concordia qui, au terme d'une rotation inédite, dresse de nouveau sa masse imposante dans le port italien du Giglio, où il gisait à demi-submergé depuis janvier 2012.

Alors que le jour se levait sur la petite île toscane, la silhouette de l'ex-palace flottant, la moitié de la coque rouillée après 20 mois passés sur le flanc, l'autre d'un blanc éclatant, se détachait à l'horizon, droite comme un I.

Le redressement de ce mastodonte de 114.000 tonnes, échoué à quelques mètres du Giglio, une première mondiale, entamé vers 7H00 GMT lundi, avec trois heures de retard, a duré en tout une vingtaine d'heures.

Une fois le navire sécurisé, des spécialistes vont se mettre en quête des corps des deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien. Elio Vicenzi, veuf de la touriste italienne et Kevin Rebello, qui cherche son frère Russel, sont attendus mardi sur l'île.

Ensuite, démarreront la réparation et les préparatifs pour le renflouement du navire qui prendra des semaines, voire des mois, jusqu'à son remorquage vers un port où il sera démantelé sans doute pas avant le printemps 2014. Piombino (le plus proche), Naples ou Palerme, les médias italiens se perdent déjà en querelles de clocher sur la destination.

Des sirènes ont retenti

Tôt mardi matin, des dizaines de cadavres de bouteilles de bières aux terrasses des bars du Giglio témoignaient des célébrations de la centaine de techniciens et ingénieurs mobilisés pour la rotation.

Le redressement a été jugé terminé à 4H00 du matin (02H00 GMT). Des sirènes ont retenti à ce moment-là dans le port pour marquer la réussite de l'opération. "Le bateau a atteint la verticale, nous sommes arrivés à zéro degré", a confirmé peu après Franco Gabrielli, le chef de la protection civile italienne et responsable du projet pour le gouvernement italien.

Devant la presse, il s'est félicité que le projet ait été confié à une équipe internationale de 500 personnes (de 26 nationalités) formée de "grands professionnels".

Lorsque le redressement a atteint les 24 degrés vers minuit (22H00 GMT), il n'a plus été nécessaire d'exercer une traction sur l'épave grâce à 36 énormes câbles d'acier. La rotation s'est poursuivie en remplissant d'eau de mer, à travers des valves, les énormes caissons (hauts comme des immeubles de 7 à 11 étages) placés sur le flanc gauche du navire. Le navire est ensuite venu doucement se positionner sur des plateformes artificielles créées à cette intention.

Dans la nuit, M. Gabrielli a trinqué au succès du redressement avec le héros du jour, Nick Sloane, un Sud-Africain spécialiste en renflouement qui dirigeait les opérations avec 11 autres experts (informaticien, ingénieurs, spécialistes de robots sous-marins commandés à distance) depuis une plateforme flottante.

"Complimenti"

"Je suis soulagé. Une opération à cette échelle, cela ne s'est jamais fait", a confié ce "senior salvage master", les yeux gonflés par le manque de sommeil. Il a été accueilli par sa femme qui portait le drapeau sud-africain et qu'il a embrassée comme s'il la retrouvait après des années d'absence.

Malgré les "dommages importants" subis par le navire, Nick Sloane a estimé que "si le Concordia a été suffisamment fort pour se redresser, il l'est suffisamment pour reflotter".

Du haut d'un balcon, le maire du Giglio, Sergio Ortelli, regardait cette agitation, en compagnie de certains de ses administrés, tous souriants qui échangeaient des "complimenti" (félicitations!), pendant que les premiers croissants étaient livrés aux bars.

Autre signe que tout reprenait son cours normal, une queue d'une trentaine de personnes se formait devant la billetterie pour prendre le premier des ferries à 06h30 (04h30 GMT), les liaisons avec le continent ayant été suspendues lundi en raison du "parbuckling".

Parmi elles, Romina Brizzi, sacoche à la main, expliquait s'être "levée à 3h30 pour voir les résultats de l'opération". "Nous avons entendu les sirènes, et ouaw... Je suis très très contente, ça faisait trop longtemps que ça durait" a-t-elle confié, avant de prendre le ferry pour la côte.

Source : AFP

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