Budget américain: le ton monte à quatre jours de la fermeture de l'Etat fédéral

  • Le président américain Barack Obama le 27 septembre 2013 à Washington
    Le président américain Barack Obama le 27 septembre 2013 à Washington AFP - Brendan Smialowski
  • Le Capitol le 25 septembre 2013 à Washington
    Le Capitol le 25 septembre 2013 à Washington AFP - Saul Loeb
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AFP

Le risque d'une fermeture lundi soir des services de l'Etat américain est monté d'un cran vendredi avec l'adoption par le Sénat d'un projet de budget temporaire différent de celui de la Chambre, les communications entre démocrates et républicains restant coupées.

Les agences fédérales s'apprêtaient à ordonner la mise en congés sans solde de tout leur personnel non essentiel à partir de mardi 1er octobre, début de l'exercice budgétaire 2014, à moins d'un vote de chacune des deux chambres du Congrès pour financer l'Etat fédéral au-delà du lundi 30 septembre, 23h59.

Les démocrates, majoritaires au Sénat, et les républicains, qui contrôlent la Chambre, s'accordent sur le principe d'une mesure "bouche-trou" de quelques semaines, afin de se donner du temps pour négocier un budget annuel qui s'accompagnerait de réformes structurelles.

Mais les républicains, aiguillonnés par l'aile ultra-conservatrice proche du Tea Party, exigent que cette simple mesure temporaire coupe les financements de la loi de réforme du système de santé, chère à Barack Obama. Votée en 2010, elle commence à s'appliquer pour les Américains démunis de couverture maladie à partir du 1er octobre.

Les sénateurs ont approuvé vendredi un texte qui finance l'Etat fédéral jusqu'au 15 novembre, y compris la loi sur la santé.

"Les Américains ne veulent pas de la loi sur la santé du président, et ils ne veulent pas que l'Etat fédéral ferme", a déclaré jeudi le président républicain de la Chambre, John Boehner.

Depuis que les républicains ont reconquis la Chambre en 2010, les confrontations budgétaires se multiplient, souvent jusqu'à la dernière minute. A l'été 2011, un défaut de paiement a été évité de justesse. Fin 2012, le Congrès n'était parvenu à un accord sur le "mur budgétaire" que tard dans la nuit du 31 décembre.

"Un groupe de républicains d'extrême droite du Congrès est obsédé par son idéologie", a écrit Barack Obama dans un message à ses partisans vendredi. "C'est dangereux et irresponsable. Les républicains ne s'intéressent pas à ce qui est bon pour vous. Il jouent un jeu politique".

Pas de négociations

La Chambre devrait revoter samedi ou dimanche, mais nul ne sait sur quoi. Les républicains proposeront-ils une extension d'une seule semaine? Supprimeront-ils à nouveau les crédits de la loi sur la santé, ou reporteront-ils d'un an son application?

Toute nouvelle modification devra être approuvée par le Sénat, un défi de calendrier car les procédures y imposent souvent plusieurs jours de délai avant un vote final.

Une impasse conduirait notamment à la fermeture de tous les parcs et musées du pays et à la réduction au minimum vital des effectifs des administrations. Même le Pentagone serait affecté.

Les 1,4 million de militaires continueraient à travailler mais cesseraient d'être payés tant que le Congrès n'aura pas voté de nouveau budget, a annoncé le Pentagone vendredi. "Environ la moitié" des près de 800.000 employés civils de la Défense seront quant à eux mis en congés sans solde.

Les économistes estiment qu'une fermeture prolongée des agences fédérales raboterait la croissance du dernier trimestre 2013 de plusieurs dixièmes de point (sur 2,3% de croissance du PIB prévus, selon l'antenne de Philadelphie de la banque centrale américaine).

"Cela pourrait bien se produire", a averti Charles Schumer, le numéro deux des démocrates du Sénat. "Ce qui était encore impensable il y a une semaine est aujourd'hui très possible".

Mais les démocrates répètent depuis des semaines qu'ils ne négocieront pas. Interrogé vendredi sur l'existence de discussions avec les républicains pour trouver une issue, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a répondu d'un ferme "non".

"La seule façon de résoudre ce problème est d'accepter ce que nous avons adopté", a-t-il dit.

Source : AFP

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