Russie: la Pussy Riot hospitalisée interdite de visite

  • Nadejda Tolokonnikova au tribunal de Zubova Polyana, le 26 avril 2013
    Nadejda Tolokonnikova au tribunal de Zubova Polyana, le 26 avril 2013 AFP/Archives - Maksim Blinov
  • Une mère cagoulée et son bébé passe devant une camionnette réclamant la libération des Pussy Riot lors d'une manifestation à Prague le 28 septembre 2013
    Une mère cagoulée et son bébé passe devant une camionnette réclamant la libération des Pussy Riot lors d'une manifestation à Prague le 28 septembre 2013 AFP - Michal Cizek
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AFP

L'administration pénitentiaire russe a interdit lundi tout droit de visite à Nadejda Tolokonnikova, la Pussy Riot emprisonnée et hospitalisée dimanche au 7e jour de sa grève de la faim, officiellement en raison de son état de santé, a annoncé lundi son mari.

"Le colonel Oleg Klichkov a dit officiellement qu'il refusait un droit de visite à Nadia"(diminutif de Nadejda), a déclaré à l'AFP Piotr Verzilov, l'époux de la jeune femme.

"Ils expliquent cela en disant que son état de santé est tellement mauvais qu'elle ne peut pas parler avec ceux qui assurent sa défense mais seulement avec le personnel", a-t-il ajouté, indiquant que les appels téléphoniques étaient aussi interdits.

De fait, "nous n'avons pas de nouvelles d'elle depuis 90 heures, nous n'avons aucun contact", s'est inquiété M. Verzilov.

Le président d'une commission régionale de visiteurs de prison, qui fut dans le passé un ancien responsable des services pénitentiaires, a indiqué lundi que l'état de la jeune femme était "normal", tout en précisant qu'elle était sous perfusion.

"On lui fait une injection intraveineuse", a-t-il déclaré, cité par l'agence Interfax.

"Il est difficile de dire combien de temps elle restera à l'hôpital", a-t-il ajouté.

Aucune nouvelle depuis 60 heures

Mme Tolokonnikova, qui purge une peine de deux ans pour avoir chanté une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, a été hospitalisée dimanche dans un établissement affilié à l'administration pénitentiaire, sept jours après avoir décrété une grève de la faim.

Son avocate Irina Khrounova s'était dite samedi "paniquée" sur le sort de sa cliente, dans une interview publiée par le journal d'opposition Novaïa Gazeta.

Ancienne étudiante en philosophie et mère d'une fillette de cinq ans, Nadejda Tolokonnikova a annoncé lundi commencer une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail situé en Mordovie, à 600 km à l'est de Moscou.

Dans une lettre transmise à la presse, elle a fait un récit des conditions au camp de travail n°14, pouvant rappeler des témoignages sur le Goulag soviétique.

Selon elle, les prisonnières sont systématiquement humiliées et réduites à l'état d'"esclavage", forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour et privées de sommeil, et doivent vivre dans des conditions d'hygiène élémentaires.

Toute incartade, tout relâchement est puni de sanctions et d'humiliations.

Le groupe contestataire Voïna, qui soutient les Pussy Riot, a estimé lundi que le refus de laisser les proches de Mme Tolokonnikova lui rendre visite était lié à cette lettre.

"Nous sommes certains maintenant que les généraux du FSIN (service d'application des peines, ndlr) se vengent tout simplement de Tolokonnikova pour sa lettre", a-t-il écrit sur Twitter.

Lundi, le service d'application des peines a annoncé que le camp n°14 avait effectué une journée "portes ouvertes", au cours de laquelle les proches des prisonnières avaient pu faire une visite des lieux et s'informer des conditions de détention.

Source : AFP

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