Allemagne: Merkel et les Verts étudient une possible alliance

  • Des journalistes attendent devant l'immeuble où se déroule une recontre entre la CDU et les Verts, à Berlin le 10 octobre 2013
    Des journalistes attendent devant l'immeuble où se déroule une recontre entre la CDU et les Verts, à Berlin le 10 octobre 2013 AFP - Johannes Eisele
  • La chancelière Angela Merkel et le dirigeant de Bavière Horst Seehofer, de la CSU, arrivent à une rencontre avec des responsables du parti écologiste, à Berlin le 10 cotobre 2013
    La chancelière Angela Merkel et le dirigeant de Bavière Horst Seehofer, de la CSU, arrivent à une rencontre avec des responsables du parti écologiste, à Berlin le 10 cotobre 2013 AFP - Johannes Eisele
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AFP

La chancelière allemande Angela Merkel et les Verts ont décidé de se revoir mardi afin de poursuivre des "discussions" sur un éventuel gouvernement commun, une hypothèse vue néanmoins avec scepticisme dans les deux camps.

"Nous avons décidé d'une nouvelle rencontre la semaine prochaine, très exactement mardi à 17h00" (15H00 GMT), a déclaré le secrétaire général du parti chrétien-démocrate (CDU), Hermann Gröhe, lors d'un point presse à l'issue d'une première rencontre exploratoire avec les Verts jeudi à Berlin.

Qualifiant "les discussions" du jour "de très professionnelles", le secrétaire général des chrétiens sociaux (CSU, parti frère bavarois de la CDU), Alexander Dobrindt, a également plaidé pour une nouvelle rencontre avec les Verts.

Saluant "l'atmosphère positive et l'ambiance aimable", le coprésident du parti des Verts, Cem Özdemir, a souligné la nécessité de se réunir de nouveau. L'autre coprésidente des Verts, Claudia Roth, a expliqué que tous les thèmes "n'avaient pas pu être discutés jusqu'au bout", lors de cette rencontre de plus de trois heures.

Vendredi dernier, les conservateurs avaient décidé de poursuivre leurs discussions avec les sociaux démocrates du SPD. Une deuxième réunion est prévue entre ces deux partis lundi, la veille de la rencontre avec les Verts.

Les conservateurs CDU/CSU de Mme Merkel ont recueilli un spectaculaire 41,5% des suffrages lors des législatives du 22 septembre, ratant de peu la majorité absolue, mais leur allié dans la coalition sortante, le Parti libéral (FDP), n'a pas atteint la barre des 5% permettant d'être représenté au Bundestag. Il leur faut donc trouver un nouveau partenaire : les Verts, affaiblis après un score décevant d'un peu plus de 8%, ou le Parti social-démocrate (SPD, 25,7%).

Ce dernier cas de figure, dit "grande coalition", fut le schéma du premier gouvernement Merkel (2005-2009). C'est pour l'instant le scénario privilégié.

Jusqu'ici, jamais au niveau national, Verts et conservateurs n'ont gouverné ensemble, même s'ils l'ont fait au niveau régional, dans la ville Etat de Hambourg (nord).

Les Verts ont déjà été aux affaires, gouvernant avec le SPD de 1998 à 2005, et ces anciens anti-militaristes avaient alors envoyé la Bundeswehr en Afghanistan.

Un gouffre sépare toujours l'aile droite des conservateurs, des écologistes, jugés sur bien des aspects plus à gauche que le SPD.

"Le chemin qui nous sépare des Verts est un peu plus long que celui qui nous sépare du SPD", a d'ailleurs souligné M. Dobrindt, secrétaire général de la CSU, après la rencontre.

Quelle que soit l'issue des tractations, les députés allemands se réuniront pour leur séance constitutive le 22 octobre, soit un mois après le scrutin. Mais le gouvernement sortant restera opérationnel, sans limite de temps, jusqu'à l'entrée en fonction d'un nouvel exécutif.

M. Gröhe a affirmé jeudi soir que la clarté devait prévaloir avant le 22 octobre sur la coalition qui dirigera le pays.

En 2005, plus de deux mois s'étaient écoulés entre les élections et la prise de fonction d'Angela Merkel à la tête d'une "grande coalition" avec le SPD.

Une très large majorité des Allemands s'attend à voir des négociations déboucher sur une coalition CDU/CSU-SPD (79%) et près de la moitié (46%) la souhaite, alors que ces chiffres sont respectivement de 9% et 22% concernant les Verts, selon un sondage.

La fin programmée du nucléaire en Allemagne, décidée par Angela Merkel en mars 2011, a levé la plus lourde hypothèque sur les relations entre conservateurs et Verts. Mais, sur de nombreuses questions de société, comme l'immigration ou la famille, les positions semblent très difficilement conciliables.

Pour la CDU, "gouverner avec des Verts à 8% (serait) bien plus agréable qu'avec un SPD à 26%", relevait un éditorialiste sur le site web de l'hebdomadaire Der Spiegel.

Entretenir l'hypothèse d'un accord possible avec les Verts permet en tous les cas à la CDU de maintenir la pression sur le SPD et de l'empêcher d'être trop gourmand dans d'éventuelles négociations. Les Verts représentent aussi une éventuelle solution de rechange en cas d'échec.

Source : AFP

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