Who’s Who in France: la bible rouge fête ses 60 ans

  • Bernard Pivot et Eve Ruggeri lors de la présentation de la 60e édition du Who's Who à Paris le 17 octobre 2013
    Bernard Pivot et Eve Ruggeri lors de la présentation de la 60e édition du Who's Who à Paris le 17 octobre 2013 AFP - Patrick Kovarik
  • La 60e édition du Who's Who présentée à Paris, le 17 octobre 2013
    La 60e édition du Who's Who présentée à Paris, le 17 octobre 2013 AFP - Patrick Kovarik
  • Ségolène Royal à La Rochelle, le 23 août 2013
    Ségolène Royal à La Rochelle, le 23 août 2013 AFP/Archives - Alain Jocard
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AFP

Quel point commun entre Arlette Laguiller, Jean Piat, le pâtissier Pierre Hermé et l’homme d’affaires Claude Bébéar? Tous figurent dans le Who’s Who in France, le dictionnaire biographique des "personnalités agissantes" et talents de tous horizons qui fête sa 60e édition.

Lancée en 1953 par l’éditeur Jacques Lafitte, la première édition française du Who’s Who, licence de son grand frère britannique né un siècle plus tôt, comptait 5.000 noms et biographies de notables formant le premier réseau social.

Aujourd’hui, la bible rouge (4,2 kilos) et ses 2.420 pages recensent 22.342 personnalités "contribuant à l’activité et au rayonnement de la France" et choisies toujours selon les mêmes critères de notoriété et de talent, conduisant à être reconnu dans son domaine professionnel, quel qu’il soit.

La promotion 2014 qui paraît vendredi, compte 890 impétrants dont 26% de cadres dirigeants, 20% de hauts fonctionnaires et hommes politiques et près de 10% d’artistes, journalistes et artisans d’exception.

Le journaliste de TF1 Gilles Bouleau, l’entraîneur de rugby Pierre Berbizier, la présidente du domaine de Versailles Catherine Pégard, le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon, les stylistes Olivia Putman et Tara Jarmon, la directrice des Douanes Hélène Crocquevieille, l’écrivain Dounia Bouzar, le chef étoilé Arnaud Donckele, le danseur étoile Josua Hoffalt, mais aussi le navigateur François Gabart font leur entrée.

Depuis 60 ans, le Who’s Who in France, outil de référence des biographes, journalistes mais aussi des cabinets de recrutement, se distingue par sa rigueur rédactionnelle et la sélection rigoureuse des nouveaux entrants.

Les femmes toujours plus nombreuses

Seul le comité éditorial anonyme décide des impétrants, mais aussi de ceux qui chaque année quittent les colonnes du Who’s Who pour décès, fin d’activité ou, pire, condamnation pénale définitive. L’honorabilité est un élément indispensable. Une fois une personnalité sélectionnée, un dossier biographique lui est adressé. Toutes les informations transmises (date de naissance, diplômes, trajectoire professionnelle) sont vérifiées à la loupe.

"Si nous ne sommes pas d’accord avec la personnalité, nous ne publierons ni son nom ni sa biographie. La rigueur rédactionnelle n’est pas négociable. Les informations publiées doivent être incontestables", souligne à l’AFP Antoine Hébrard, propriétaire du Who’s Who qui édite aussi le Bottin Mondain, annuaire sur cooptation familiale de la bourgeoisie et de l’aristocratie.

Antoine Hébrard ne se remet toujours pas, l’an dernier, d’avoir laissé passer l’agrégation de philosophie déclarée par le grand rabbin de France Gilles Bernheim alors que le cursus n’a pas été terminé. "La seule erreur recensée en soixante ans. Tout a été mis en œuvre pour que cela ne se reproduise pas", assure-t-il.

"Au début, figurer dans le Who’s Who était une prime de fin de carrière", souligne M. Hébrard. "La moyenne d’âge désormais est autour de 40 ans et nous découvrons de jeunes talents. On remarque aussi que les carrières sont plus instables, avec des changements de postes plus fréquents."

Bien sûr, la bible rouge n’échappe pas à l’évolution des mœurs: les femmes sont un peu plus nombreuses à chaque édition et les mentions des premiers mariages homosexuels font leur entrée.

Sollicitée comme chanteuse en 2009 pour figurer dans le Who's Who, Carla Bruni-Sarkozy n'a jamais donné suite et se contente d’une mention d’épouse dans la notice de Nicolas Sarkozy. Valérie Trierweiller, la compagne de François Hollande, n’est pas dans la bible rouge: l’Elysée n’a toujours pas donné d’instruction pour modifier sur ce point la notice du chef de l’Etat dans laquelle Ségolène Royal apparaît en tant que mère des quatre enfants du président.

Diffusé à 10.000 exemplaires, le Who's Who est vendu 650 euros avec accès permanent au site internet. Accessible à tous, la consultation d'une notice biographique est facturée 6 euros.

Source : AFP

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